Les partis communistes du monde entier ont partagé des déclarations condamnant la guerre impérialiste et la récente frappe aérienne menée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie. Plusieurs d'entre eux ont également organisé des rassemblements de masse et des protestations à travers le monde. Nous publions ci-dessous une liste non exhaustive des premières actions ayant eu lieu - (Traductions NK pour Solidarité Internationale PCF)

Le Parti communiste de Turquie (TKP) a organisé un rassemblement le samedi 14 avril, dénonçant l'attaque menée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni contre la Syrie. Suite à la diffusion publique de la déclaration du TKP condamnant l'attaque, des membres du TKP de différents quartiers d'Istanbul et des centaines de citoyens se sont rassemblés dans le quartier de Kadıköy et ont marché sur la place centrale. Les manifestants portaient des banderoles et scandaient des slogans de solidarité avec les peuples syriens contre l'opération impérialiste: "À bas les États-Unis", "À bas l'OTAN", "Les envahisseurs perdent toujours", "États-Unis assassins, hors du Moyen-Orient", "Les peuples de Syrie ne sont pas seuls".

Mehmet Kuzulugil, membre du Comité central du TKP, a prononcé un discours et a déclaré : "Craignez la rage des opprimés, des exploités et des masses laborieuses. Ils en ont assez de vos mensonges, de vos fausses images, de vos provocations, de vos interventions dégoûtantes et de vos conspirations ! Exploiter les gens, forcer les gens aux guerres impérialistes, les faire s'entretuer pour le profit de vos monopoles sont des crimes scandaleux. Vous allez assurément payer pour ces crimes. Alors que les gangs barbares brûlent la Syrie, le cœur de la grande humanité bat avec le peuple syrien."

Le Parti communiste de Grèce a organisé un rassemblement de masse le samedi 14 avril, sur la place Syntagma, à Athènes, rassemblant des milliers de travailleurs, de jeunes et de retraités, ayant répondu à l'appel de la Fédération de l'Attique du KKE. Les manifestants ont marché devant l'ambassade française, la délégation de l'Union Européenne, l'ambassade anglaise pour terminer devant l'ambassade américaine, avec les slogans "Nos ennemis ne sont pas les peuples voisins, ce sont les bases et les forces de l'OTAN", "Il n'y a qu'un seul ennemi : l'impérialisme", ou "Trump, May et Macron sont les assassins des peuples". Le secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoubas, a pris la parole à l'issue de la manifestation.

L'un des aspects exceptionnels de ce rassemblement a été la participation de soldats de l'armée grecque, vivement applaudis, qui ont exprimé leur opposition à la participation de la Grèce aux plans impérialistes et aux guerres. "Les soldats sont les enfants du peuple, ils n'ont rien à faire hors des frontières" a été l'un des slogans entendus pendant la marche.

Des manifestants ont brûlé les drapeaux des États-Unis, de l'UE, de la France et de la Grande-Bretagne et ont écrit des slogans anti-guerre et anti-impérialistes sur la façade des bâtiments des ambassades tout au long de la manifestation.

A Chypre, une branche du Parti communiste de Grèce (KKE) a organisé une manifestation sur une base aérienne britannique et le Parti progressiste des travailleurs de Chypre (AKEL) a protesté contre le gouvernement chypriote qui autorise l'utilisation des bases aériennes.

Les militants du KKE se sont rassemblés à la porte d'entrée de la base aérienne de la Royal Air Force à Akrotiri, où quatre avions de combat Tornado avaient décollé pour prendre part aux frappes de missiles. Les manifestants portaient des pancartes avec des slogans tels que "OTAN assassins, rentrez chez vous !"

Un représentant du KKE a lu un message disant que "Le gouvernement d'Anastasiádis a participé une fois de plus, et même de façon active, à faciliter les plans des impérialistes " - "Toutes les bases militaires étrangères dans d'autres pays doivent être fermées, a-t-il déclaré, ajoutant que les conséquences négatives d'une guerre de l'Occident contre la Syrie seraient imprévisibles tant pour les peuples de la région que pour le monde entier."

L'AKEL a également condamné l'attaque et le rôle du gouvernement chypriote en déclarant "à en juger par les déclarations malheureuses faites hier par le camp du gouvernement, nous expliquant que sous prétexte que les bases sont militaires, elles aient le droit de faire ce qu'elles veulent, nous concluons non seulement que M. Anastasiádis n'a rien dit à May, mais au contraire, que le gouvernement a soutenu ceux qui croient que l'armée peut l'emporter sur le droit international et l'éthique".

Le samedi 14 avril, plusieurs militants du Parti Communiste et du Front de la Jeunesse Communiste ont manifesté à Milan pour défendre la paix et dire non à la guerre impérialiste en Syrie.

Le Parti Communiste prévoit dans les jours à venir de continuer les protestations dans toute l'Italie sous le slogan "Pas de base, pas de soldat italien pour soutenir la guerre des patrons !

"Le Parti communiste, renouvelant sa solidarité avec le peuple et avec les communistes syriens, appelle les masses populaires italiennes à se mobiliser contre l'impérialisme, afin que l'Italie non seulement ne participe pas directement aux opérations militaires en Syrie, mais n'accorde pas l'utilisation de bases militaires sur le territoire italien aux agresseurs impérialistes."

"Le Parti communiste appelle les travailleurs et les couches populaires à lutter contre la guerre impérialiste, et à mener une vaste lutte pour la sortie immédiate et unilatérale de notre pays de l'OTAN et pour la fermeture de toutes les bases militaires de l'OTAN et des États-Unis en Italie."

Le Hadash (regroupant le Parti communiste d'Israël et le Front démocratique pour la paix et l'égalité) a organisé une manifestation le samedi 14 avril, à Haïfa, devant le consulat des États-Unis, avec la participation de centaines de personnes. La manifestation faisait suite à la publication par le Parti Communiste d'Israël d'une déclaration condamnant l'attaque contre la Syrie.

Les manifestants agitaient des drapeaux syriens et portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Bas les pattes de la Syrie!" ou "Stop à la guerre", ainsi qu'une banderole représentant Trump et Netanyahou tenant conjointement la tête du roi Salman, après que l'Arabie saoudite ait déclaré son soutien à l'attaque menée par les États-Unis.

"Les États-Unis ont une riche histoire d'agression et d'intimidation dans la région, sous le prétexte d'utilisations d'armes de destruction massive, qui se sont finalement révélées fausses", a déclaré un représentant du Hadash lors du rassemblement, ajoutant que Washington, encouragé par les gouvernements israélien et saoudien, plongeait la région dans la guerre et affirmait que la solution à la guerre civile syrienne, qui a fait plus de 350 000 morts depuis 2011, était une "solution politique".