KKE - Déclaration du bureau politique du CC du KKE: les mesures du KKE pour protéger la santé des personnes et pour défendre les travailleurs doivent êtres prises dès maintenant
13 mars 2020En ces temps difficiles, le KKE se positionne avec un sens des responsabilités envers la population, en soulignant que toutes les mesures nécessaires doivent être prises immédiatement pour protéger la santé et sauvegarder les droits des travailleurs. Le KKE a déjà annoncé le report de tous ses événements jusqu'à Pâques, dans le cadre des mesures de prévention et de protection de la santé publique.
Les récentes annonces du gouvernement sur la lutte contre la nouvelle épidémie de coronavirus cherchent à donner l'impression que le gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire face à un danger objectif qui a des implications visibles pour la santé de la nation et l'économie du pays.
La vérité est que le véritable danger provient des lacunes tragiques du système de santé qui étaient connues avant l'apparition du nouveau coronavirus. Ces carences ne sont pas accidentelles, elles ne sont pas objectives. Elles sont le résultat de la politique antipopulaire menée par tous les gouvernements, sur la base des orientations de l'UE en matière de commercialisation et de privatisation de la santé, pour soutenir la rentabilité des groupes d'entreprises et s'accaparer la plus-value. Cette politique annule, dans la pratique, les grandes possibilités scientifiques et technologiques qui existent aujourd'hui pour répondre à tous les besoins de prévention et de soins de santé des populations. Ainsi, par exemple, il n'y a aujourd'hui que 550 lits dans les unités de soins intensifs, alors que 3 500 étaient nécessaires avant l'épidémie de coronavirus.
Le ralentissement préexistant de l'économie dans la zone euro et au niveau international est désormais renforcé par la propagation des nouvelles épidémies de coronavirus et augmente le risque d'une nouvelle crise dans la période à venir, en particulier dans la zone euro.
La campagne de propagande du gouvernement, qui se concentre presque exclusivement sur la responsabilité individuelle de chaque citoyen et appelle à l'unité nationale pour soutenir la politique gouvernementale, occulte le véritable problème. Prendre les mesures nécessaires appelle à s'opposer aux engagements et aux politiques de l'UE visant à soutenir la compétitivité des groupes monopolistiques, qui sacrifient la satisfaction des besoins du peuple sur l'autel de la rentabilité capitaliste. Le peuple ne peut et ne doit pas payer à nouveau !
Les recommandations de l'Agence nationale de santé publique imposent au gouvernement de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour lutter efficacement contre cette pandémie et, dans le même temps, faire face à tous les besoins permanents en matière de soins de santé, jugés non-pertinents par le gouvernement.
1. Nous exigeons ici et maintenant des mesures d'urgence pour protéger la santé de notre population, telles que :
- Recrutement de personnel médical et infirmier permanent pour ouvrir tous les lits fermés des unités de soins intensifs, mais aussi pour permettre le fonctionnement 24 heures sur 24 de toutes les unités de soins de santé primaires afin de désengorger les hôpitaux.
- L'équipement complet de tous les services publics avec les fournitures nécessaires de désinfection et de précaution fournies gratuitement au public par l'État afin de mettre un terme à tout profit inacceptable.
- La réouverture immédiate des hôpitaux fermés par les gouvernements ND - PASOK en 2013 (la Polyclinique de Patissia, l'Hôpital Général de l'Attique Occidentale, le service de Bombola, etc.) ). Ils doivent être immédiatement dotés de personnel permanent et non de transferts de personnel d'autres hôpitaux.
- Tout besoin supplémentaire d'hospitalisation et de pratique médicale doit également être satisfait par la réquisition d'infrastructures de santé dans le secteur privé.
2. La mise en œuvre obligatoire des mesures restrictives et des mesures préventives nécessaires pour la population présuppose des mesures correspondantes pour protéger les revenus et les droits des travailleurs eux-mêmes. Les mesures annoncées jusqu'à présent ne font que soutenir les grandes entreprises capitalistes tout en réservant un régime de "quarantaine" aux droits des travailleurs. Dans le même temps, aucune mesure essentielle de protection des revenus des travailleurs, des indépendants et des agriculteurs n'est garantie en cas de maladie ou d'arrêt de travail dû à des obligations familiales.
3. L'approche seulement "horizontale" du gouvernement concernant les dispositions relatives aux obligations fiscales et d'assurance des groupes d'entreprises, du grand capital, des indépendants et des salariés sera finalement interprétée comme de nouvelles charges sur les épaules du peuple.
Les travailleurs, par leurs cotisations aux organismes de sécurité sociale, ont beaucoup payé pour pouvoir bénéficier d'une assurance de base et de prestations en cas de telles situations d'urgence. Ils ont payé et continuent de payer par l'intermédiaire de l'EOPYY (Organisation nationale pour la prestation de services de santé) pour leur santé, par l'intermédiaire de l'OAED (Organisation pour l'emploi de la main-d'œuvre) et d'autres contributions à l'EFKA (Organisation unique d'assurance sociale) pour couvrir leurs revenus en cas de chômage et d'incapacité temporaire de travail (maladie, accident).
Il faut permettre de prendre un congé supplémentaire avec une rémunération et une assurance complètes : a) à tous les travailleurs qui tombent malades pour qu'ils puissent se rétablir et qu'ils puissent prévenir la propagation de la maladie; b) à un membre de la famille ayant un enfant malade ou n'ayant d'autre choix que de s'occuper lui-même d'un enfant mineur ou de s'occuper d'un membre de la famille âgé.
En outre, le gouvernement est responsable non seulement de ne pas annoncer les sanctions et les amendes pour les employeurs qui violent les relations de travail et le temps de travail, mais aussi de suspendre les contrôles requis. Nous demandons ici et maintenant de renforcer les contrôles de l'inspection du travail dans les secteurs et les lieux de travail, qui ne doivent pas devenir des prisons en pleine épidémie.
4. Dans tous les cas, toutes les mesures d'aide financière d'urgence nécessaires pour les travailleurs et les couches populaires doivent être prises afin de faire face aux problèmes supplémentaires qui se posent :
- Tout d'abord, toutes les ventes aux enchères et confiscations des biens, toutes les coupures d'électricité et d'eau, toute sorte de mesures confiscatives de la part de l'État, des banques, des entreprises et des organisations publiques doivent être suspendues, aussi longtemps qu'il le faudra, pour tous les travailleurs, retraités et indépendants, avec une priorité pour ceux dont le revenu annuel est inférieur à 12 000 euros.
- Le chômage technique doit être stoppé. Des prestations de chômage à 80 % du salaire de base doivent être accordées ici et maintenant aux travailleurs saisonniers qui ne sont pas réemployés, comme dans les secteurs du tourisme, des transports, etc. Un avantage similaire doit être accordé aux indépendants, dont les revenus annuels ne dépassent pas 12 000 euros, qui seront contraints de fermer leur entreprise. En outre, les travailleurs des entreprises suspendant leurs activités doivent également recevoir une allocation d'urgence de 715,68 € pour les 45 jours à venir.
- Tous les retraités devraient recevoir une 13e pension immédiate à titre d'aide d'urgence.
- Plus précisément pour les travailleurs indépendants dont le revenu annuel ne dépasse pas 12 000 euros, ils doivent : a) être exemptés du paiement des cotisations de leurs cotisations pendant les 4 prochains mois sans perte de leurs droits à la retraite, b) fixer un seuil de 12 000 euros non imposables et le non-paiement de la taxe professionnelle pour leur permettre de faire face aux conséquences financières déjà croissantes.
5. Des mesures supplémentaires doivent être prises dans le domaine de l'éducation pour faire face aux problèmes résultant de la décision nécessaire de fermer toutes les structures éducatives. Il est important de protéger les enfants des familles populaires contre les conséquences de la commercialisation de l'éducation, qui crée des conditions d'accès inégales, et qui peuvent être empirées dans ces conditions. C'est pourquoi nous demandons :
- De prendre des mesures pour que les élèves de la dernière année du lycée soient également préparés, le plus rapidement possible, aux concours nationaux, même avec une réduction du matériel des matières scolaires.
- De résoudre tous les problèmes liés à la prise en charge des élèves, de poursuivre l'internat des élèves en évitant la surpopulation.
- Résoudre le problème du remboursement des voyages scolaires annulés, dans le pays ou à l'étranger, qui concerne des milliers de familles.
Nous appelons les travailleurs à prendre leur destin en main et exigeons avec détermination du gouvernement qu'il prenne immédiatement toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la santé et les droits du peuple grec.
Bureau politique du Comité Central du KKE
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