Traduction NK pour Solidarité Internationale PCF


Reconnaître, admettre et assumer la responsabilité du génocide !

Prendre les mesures nécessaires pour aller de l'avant !

Le 24 avril 1915 marque la date à laquelle les autorités ottomanes d'Istanbul (anciennement Constantinople) ont commencé à rafler, arrêter et déporter de force les principales personnalités arméniennes de la ville dans ce qui est largement considéré comme le début d'une campagne de génocide contre la communauté arménienne minoritaire de l'Empire ottoman de l'époque... Une campagne qui a pu se poursuivre largement sans retenue pendant les années suivantes, dont les répercussions se font encore vivement sentir plus d'un siècle plus tard.

L'expulsion forcée et le meurtre d'Arméniens de régions telles que Kars, Van et de l'Arménie occidentale - à l'est de l'Anatolie - était une opération classique du "diviser pour mieux régner", et un acte d'agression meurtrière et impérialiste et un acte de dernière minute de la part d'un Empire ottoman en difficulté.  Ce qui s'est passé - et qui s'est d'ailleurs déroulé sous les yeux des principales puissances mondiales - a marqué de manière indélébile plusieurs générations d'Arméniens, avec une diaspora très étendue à travers le monde, et a considérablement façonné les psychismes et les identités de l'Arménie et de la Turquie contemporaines au cours des 100 dernières années.  Les événements de ces années là sont également largement considérés comme ayant servi d'inspiration pour les campagnes meurtrières entreprises par l'Allemagne nazie des décennies plus tard.  Lorsqu'on lui demande comment l'histoire le jugerait sur son traitement des Juifs, Adolf Hitler aurait déclaré : "Qui se souvient aujourd'hui des Arméniens ?"

Les Arméniens qui ont survécu au génocide et sont restés en Anatolie l'ont fait en se convertissant de force à l'Islam et en adoptant une nouvelle identité ou en se cachant.  Malgré les nombreuses années qui se sont écoulées et le long chemin parcouru depuis, les Arméniens ne vivent toujours pas en sécurité dans la Turquie actuelle et il est largement reconnu qu'il faut faire attention à ce que toute expression - qu'elle soit culturelle, ethnique ou politique - ne dépasse pas les restrictions bien réelles qui existent encore dans la République turque moderne.  Le génocide était systémique et la haine qui l'a alimenté était systématique elle aussi... Une haine systémique qui a persisté jusqu'au régime actuel.  Il suffit de citer le meurtre de l'éminent activiste et journaliste Hrant Dink, en plein jour devant son bureau d'Istanbul, par un jeune fanatique qui a ensuite été photographié souriant et posant aux côtés de la police qui l'arrêtait avec un drapeau turc.

La nature antidémocratique et inhumaine de l'Empire ottoman jusqu'au régime actuel se manifeste dans sa forme immédiate par le racisme qui continue d'être perpétré à l'encontre des Arméniens, des Kurdes, des Grecs et d'autres minorités ethniques en Anatolie - et dans sa dimension de classe par l'approche adoptée à l'égard des citoyens turcs dans leur ensemble.  Les contradictions héritées de l'époque de l'Empire Ottoman, toujours très vivantes et manifestes sous le régime actuel en Turquie, remettent en question les hypothèses toutes faites sur la modernité de la Turquie, - une partie importante de la population turque restant divisée sur la question du génocide arménien.

Alors que l'Empire ottoman s'apprêtait à perpétrer ses attaques meurtrières contre des membres innocents et sans défense de sa population, et qu'à partir de 1915, lorsque sa campagne a commencé, la solidarité internationale avec le peuple arménien a fait cruellement défaut.  Il a fallu l'intervention de la Russie soviétique en 1920, et son rôle de garant de l'intégrité future de la République arménienne, pour finalement repousser la Turquie et les autres forces qui attaquaient et menaçaient le peuple arménien. Cependant, reconnaître le génocide arménien et se montrer solidaire du peuple arménien, et condamner cet acte afin de s'assurer qu'il ne se reproduise jamais, est un devoir de tous les progressistes du monde entier - en fait, de l'ensemble de la communauté internationale.

Nous appelons les partis communistes et ouvriers du monde entier à se montrer solidaires du peuple arménien, de la classe ouvrière et de ses syndicats en Arménie, et du Parti communiste d'Arménie dans leur lutte pour reconstruire et travailler à un avenir sûr, pacifique et progressiste pour le pays.


Le Parti communiste d'Arménie
Erevan, Arménie
24 avril 2020

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