Article du Parti communiste autrichien (KPÖ), fédération de Styrie, reprenant les interventions de Werner Murgg, conseiller régional communiste, Autriche. Traduction MlN pour « Solidarité Internationale PCFvivelepcf.fr – Cahiers communistes »

Il est temps que la déléguée régionale à la santé, Mme Bogner-Strauss, change sa vision des choses !

Il ne se passe pas un jour sans que les quotidiens ne relaient les appels à l’aide des hôpitaux de Styrie. Pendant que le gouvernement régional tente de rassurer, les hôpitaux s’efforcent de rouvrir des lits de soins intensifs mais se heurtent vite au manque de personnel. Le Parti communiste autrichien s’adresse en urgence, avant la session du 17 novembre 2020 du Conseil régional, à la déléguée à la santé, Juliane Bogner-Strauss [parti populaire – droite] qui ne saurait ignorer les raisons de changer de politique.

Selon les chiffres de l’OCDE, en 1990, on disposait encore de 8,1 lits destinés à des soins d’aigu pour 1000 habitants. En 2017, il n’en reste que 5,3. Et encore, un lit de soins intensifs, avec appareil respiratoire, ne sert à rien s’il n’y a pas le personnel hautement compétent à disposition. En termes de personnels, les hôpitaux autrichiens se trouvent, avec 6,9 soignants pour 1000 habitants, dans le dernier tiers du classement de l’OCDE (moyenne 8,8).

Le Parti communiste autrichien se bat pour une inversion de la politique de santé en Styrie. L’objectif déclaré de la déléguée à la santé Bogner-Strauss est de fermer 10 à 13 hôpitaux de proximité et de supprimer 950 lits. Le but est de faire fonctionner régionalement le système avec moins de personnel. Mais, dans les faits, même pour une organisation hospitalière fortement centralisée, les personnels manquent. Les conditions de travail peu attractives comme la réduction voulue des capacités de formation y sont pour beaucoup.

Déjà au début de l’année, les capacités d’accueil dans les services de santé ont été considérablement diminuées pour libérer des places pour les cas Covid. Aux Hôpitaux de Styrie (KAG), les opérations, non urgentes et non vitales, sont sans cesse reportées depuis des mois. Pour combien de personnes, cette absence de soins à temps va causer de graves dommages ? On va le voir dans les prochains mois.

« La politique actuelle de santé en Styrie conduit dans le mur » - Werner Murgg, conseil régional communiste (KPÖ).

En plus, dans la période, les personnels testés positifs au Corona doivent travailler dans des conditions particulières. Le nombre des infections augmente somme celui des prises en charge plus lourdes. Mais, malgré cette situation incontestable, la déléguée régionale à la santé, Bogner-Strauss, n’en démord pas : les fermetures d’hôpitaux et de lits doivent se poursuivre. Pour les hôpitaux, il s’agirait « d’infrastructures superflues ». Dans un tel contexte, il n’est guère surprenant qu’une étude commandée par la Chambre du travail révèle que 39% des salariés présentent un début ou une situation de burnout, que 5,4% ont même dus être pris en charge médicalement.

Pour Werner Murgg : « que dans une telle situation, on n’investisse pas massivement dans la formation est absolument incompréhensible ».

Le 9 novembre 2020

Retour à l'accueil