Célébration à Tours du 100ème anniversaire du PCF: nous continuons le Parti né en 1920!
04 janv. 2021Discours d’Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, le 19 décembre 2020 à Tours, à l’occasion du 100ème anniversaire de la fondation du Parti Communiste Français lors d’une manifestation tenue, envers et contre tout, par des dizaines de militants et de responsables d’organisation du PCF de tout le pays. [La traduction anglaise est disponible plus bas / English version below]
"Chers camarades,
Ce n’est un pas un petit symbole que nous commémorons aujourd’hui, c’est un grand symbole que nous célébrons ! Ce n’est pas qu’une plaque que nous venons fleurir. Ce n’est pas qu’un catalogue d’images que nous venons dérouler ! Grâce à Diana K, nous disposons d’une magnifique exposition qui est bien plus que cela et qui servira dans les sections du Parti. C’est encore moins des actes de contrition et de repentance que nous venons faire.
Non, communistes, nous assumons notre histoire. Nous voulons le montrer. Nous voulons montrer que nous continuons et continuerons le Parti communiste français, parti de classe, marxiste, léniniste, né à Tours le 30 décembre 1920, héritier de 1789, de 1871, de toutes les luttes les plus profondes des travailleurs de notre pays, frère des mêmes combats des autres peuples et liés avec eux par l’internationalisme.
Nous assumons notre histoire. Cela ne veut pas dire que nous n’analysons pas les inflexions, parfois les revirements, les erreurs. Nous le faisons de façon parfois radicalement critique, mais en communistes, sans céder à l’idéologie dominante hargneuse hier, bêtifiante aujourd’hui, toujours animée de la volonté de reléguer dans les oubliettes de l’histoire le dynamisme de la classe ouvrière organisée.
Ce que nous voulons continuer est plus fort. Nous ne sommes pas là pour récupérer quelques droits d’auteur sur des images jaunies.
Dans les années 1990, un « dirigeant » intellectuel du PCF expliquait que, dans « PCF », toutes les lettres étaient fausses. « Parti », c’était la division. « Communiste », c’était le passé irrémédiablement relégué. « Français », c’était contre l’Europe. Ceux qui l’ont suivi n’ont pas de raisons de fêter le 100ème anniversaire ! Même si désormais, la question du nom, supposé oublié, ne se pose plus.
Mais il y a deux ans, camarades, nous nous sommes vu imposer, sans aucune concertation, un logo ridicule, qui, remplaçant la faucille et le marteau des travailleurs, représente un machin et soi-disant une feuillée. Il a été copié d’une campagne de publicité dont, aujourd’hui, je tairai, par décence, l’origine. Symbole ? Nous n’acceptons pas ces humiliations !
Chers camarades, cet anniversaire nous replonge dans le trajet communiste de générations de communistes. Devenir communiste, hier comme aujourd’hui, n’a rien de naturel, d’héréditaire (sauf pour certains dirigeants élus !). Les congressistes de 1920 ne savaient pas en 1914 qu’ils deviendraient communistes ! Sans partir à la guerre, « fleur au fusil », même déjà militants socialistes, pour certains d’eux, ils n’analysaient pas la guerre comme impérialiste. Dans l’Internationale socialiste, Lénine était ultra-minoritaire. La Révolution d’Octobre n’a pas eu en France, dans les tranchées ou dans les usines, un écho immédiat. La trahison de la social-démocratie européenne s’est vue plus tard, quand détruits, exploités, sans aucune reconnaissance, les travailleurs et combattants ont progressivement rencontré l’immense espoir et la réalité révolutionnaire incroyable issus de Russie.
Ce chemin a été progressif entre 1918 et 1920 jusqu’à l’adoption des 21 conditions de l’adhésion à la 3ème Internationale, pour des militants de « base » comme pour des dirigeants socialistes chevronnés. Pour beaucoup de camarades des générations ultérieures, cela s’est passé de la même façon. On devient communiste parce que l’on comprend, au contact de collègues, de voisins, que l’action organisée dans la lutte des classes permet d’avancer vers un monde plus juste, un monde meilleur, aussi vers un avantage et une dignité personnels immédiats.
Quel autre parti que le Parti communiste est allé, avec ses membres ouvriers, vers les ouvriers des usines Citroën, dans les années 60, avec des tracts en 4 langues, contre l’exploiteur ?
Le parti de type nouveau, révolutionnaire, qui a rompu avec le crétinisme électoraliste, qui a placé au centre la lutte des classes et l’organisation politique, sur le lieu de l’exploitation, des travailleurs, qui a fonctionné sur le mode du centralisme démocratique, n’est pas dépassé !
Chers camarades, aujourd’hui, nous célébrons le Parti des grandes conquêtes sociales et démocratiques de la classe ouvrière et du peuple de France au 20ème siècle.
A partir de 1920, le mouvement progressiste s’est peu à peu confondu avec le Parti communiste. La social-démocratie a changé de rôle, en restant encore liée, un temps, de moins en moins, à la classe ouvrière. De réformiste, elle est devenue le cordon sanitaire contre les communistes et les révolutionnaires.
1936, 1945 : l’action des communistes est déterminante dans les nationalisations démocratiques, le statut des travailleurs, la sécurité sociale. On perle beaucoup du CNR et de son programme. Je pense qu’on en parle mal vis-à-vis du rôle central du PCF, de son action dans la résistance, du poids de l’Union soviétique dans l’antifascisme. Il y a eu des patriotes progressistes, remarquables de courage dans la résistance, parmi les conservateurs ou les libéraux. Mais qui peut imaginer que De Gaulle, dans son appel de 1940 à sauver l’impérialisme français, a jamais songé à établir une assurance maladie en France ? L’analyse décisive, précédant l’action, le maintien périlleux, héroïque de l’organisation communiste en 1939 et 1940, l’appel du 10 juillet 1940 de Jacques Duclos et Maurice Thorez ont porté ces conquêtes formidables.
Nous ne laisserons jamais dire que notre parti d’avant-garde n’a pas été aussi à l’avant-garde sur les questions dites aujourd’hui « de société ». Le PCF a présenté, dès 1925, des femmes aux élections municipales alors qu’elles n’étaient pas éligibles. Il a été en première ligne pour leur droit de vote en 1944. Un panneau de notre exposition souligne l’intervention remarquable et tonitruante de Clara Zetkin au Congrès de Tours.
C’est le parti de la fraternité ouvrière quelle que soit l’origine des travailleurs, le parti qu’ont rejoint tant d’immigrés persécutés dans la Résistance ! L’analyse était juste et demeure juste. Le système économique d’exploitation de notre société est le capitalisme. Il se sert de toutes les autres formes de domination préexistantes ou parallèles pour son profit. Les batailles pour l’émancipation des uns et des autres opprimés passent nécessairement par la lutte contre le capitalisme, par un parti communiste de classe.
Dès le congrès de Tours, et avant, dès les textes de Lénine dénonçant le colonialisme, forme de l’impérialisme, la lutte pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a été au cœur de nos combats. Un panneau de l’exposition reprend l’intervention du camarade indochinois Ho Chi Minh. Une des premières batailles du nouveau PCF fut l’opposition, seul contre tous, à la guerre du Rif. La solidarité internationaliste a toujours été et reste au cœur de notre engagement. Avec tous les peuples, mais citons les peuples cubain et palestinien. La défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes vaut aussi pour le peuple français face à l’Europe supranationale du capital que Lénine condamnait déjà, « les Etats-Unis d’Europe » comme une organisation d’oppression antipopulaire.
Beaucoup d’entre nous ont au cœur les batailles pour la paix en Algérie, contre les crimes de l’OAS. Pour une jeune employée des chèques postaux, 24 ans, juste montée à Paris, découvrant la fraternité de la lutte, l’action pour les revendications sociale et la lutte pour la paix étaient indissociables. Anne-Claude Godeau fait partie des 9 assassinés de Charonne par la police impérialiste de Papon et De Gaulle.
Le PCF, c’est aussi le parti de la culture, de la pensée, de la science et de la raison. La Colombe de Picasso, mais pas seulement ! Cette aventure, liée à la matérialité de l’espoir de la Révolution, au souffle de l’organisation ouvrière, ne peut se limiter à quelques images. Aujourd’hui, au temps de la peur organisée, des annonces apocalyptiques, dignes des pires superstitions intéressées ; propagées par le capital, la recherche du progrès et de la rationalité qui ont été au centre du mouvement communiste – spoutnik ! ou même Pif Gadget ! – ne doit absolument pas être abandonnée. C’est une part entière de l’engagement que nous voulons continuer.
Le temps des conquêtes s’est éteint peu à peu. Avec le recul de l’Union soviétique que nous ne cessons d’analyser, avec l’Union de la gauche en France, avec l’illusion réformiste de l’Eurocommunisme, avec la banalisation progressive dans le jeu politicien de notre parti qui, depuis les années 1990 est devenu un reniement ouvert par la « tête ».
Nous ne mesurons pas encore à quel point la victoire de la contre-révolution en 1989 a ouvert une période de sombres régressions dans le monde et en France. Le PCF, nos organisations sœurs, syndicales et associatives, ont fini au fil du 20ème siècle, par porter tous les acquis sociaux et démocratiques. Notre recul, jusqu’au quasi-effacement, n’a pas seulement conduit à la remise en cause des conquêtes dont notre parti a été le premier artisan mais il a ouvert aussi à une terrible remise en cause de tous les acquis démocratiques, même les plus anciens, de la démocratie bourgeoise. Nous sommes en train de le vivre terriblement avec le grand bond en avant de la dictature du capital au nom du Covid.
Parti de conquête, nous sommes aussi le Parti de la Résistance et c’est, malheureusement, ce que nous pouvons imaginer être dans un proche avenir !
Avant 1914, aucun des pays impérialistes qui se ont engagés dans la guerre n’imaginait en sortir aussi ruinés. En 1939/40, nous nous sommes retrouvés seuls ! En 1933/34, mais dans un seul pays, une politique de peur et d’intimidation systématiques s’est jetée sur nos camarades en premier.
Dans les mois qui viennent, viendront s’ajouter aux 800000 nouveaux chômeurs des millions d’autres, aux privations de liberté les plus inimaginables un flicage de la pensée de tous les instants, un redoublement de la casse des services publics. Une casse des retraites encore plus violente que celle prévue en 2018 est en préparation avec la faillite organisée de la Sécu. L’argent factice coule à flots pour redistribuer encore davantage les vraies richesses, créées par le travail, vers les rentiers transnationaux.
Résistance ! Camarades ! Résistance !
Pour l’accès aux biens fondamentaux, logement, énergie, eau dont les tarifs risquent d’exploser aux dépens des travailleurs. Songeons qu’ils sont sur le point de privatiser EDF, après avoir liquidé GDF ! EDF, nous devons à Marcel Paul, ministre communiste, déporté à Buchenwald, résistant communiste au cœur du camp de la mort, sa création et son développement au service du pays !
L’énumération des batailles à venir serait trop longue. Ce n’est pas l’objet direct de notre commémoration. Mais c’est bien son objectif aussi.
Le PCF n’est pas un parti comme les autres. C’est un parti qui refuse la collaboration de classe. C’est un Parti qui se doit de mobiliser au cœur de la classe ouvrière, de la paysannerie, des couches intellectuelles.
C’est un parti fondamentalement internationaliste qui n’acceptera jamais les diktats de l’impérialisme, qu’il soit américain, allemand, français ou européen. Nous sommes contre l’UE du capital et contre son instrument de répression économique, l’euro. C’est un parti qui se bat contre la guerre impérialiste en toute circonstance, qui doit se battre pour le désarmement et, notamment pour le désarmement nucléaire unilatéral de la France.
Nous sommes un parti pour qui, et c’est une rupture fondamentale du congrès de Tours, les élections sont parfois un moyen, jamais une fin.
C’est un parti révolutionnaire dont la perspective est la victoire sur le capitalisme et l’établissement du socialisme.
Et c’est pour tout cela que nous sommes les premiers défenseurs des libertés !
Camarades, dans les jours et les semaines qui viennent, nous allons propager ce message : il y a des communistes qui entendent continuer, renforcer le Parti communiste né à Tours en 1920 et sur ces bases ! Nous allons le propager par tous les moyens, en tenant compte des contraintes du moment. Jour après jour d’ici le 30 décembre, date anniversaire. Nous allons le propager dans les sections et fédérations du Parti, au moyen, notamment, de l’exposition. La carte 1921 a été la première du nouveau parti. Une carte 2021 en commémorera le centenaire.
Nous allons animer le débat du 39ème congrès du PCF que la direction veut engager en le précédant d’une candidature, 15 mois avant, à l’élection que nous avons toujours le plus condamnée. Nous allons le propager en direction de camarades d’autres pays, dont les expériences nous sont bien utiles.
L’idéologie dominante est plus dominante que jamais. Le mouvement communiste et le PCF sont très faibles ! Il y a un lien. Il y a des causes. Nous allons tout faire pour les surmonter avec modestie, lucidité mais avec détermination !
Prolétaires de tous les pays, unissons-nous !
Vive l’internationalisme prolétarien !
Vive le Parti communiste français !"
100th anniversary of the PCF in Tours: we continue the Party born in 1920!
Statement by Emmanuel Dang Tran (member of the National Council of the PCF) at Tours on 19 December 2020 to mark the 100th anniversary of the founding of the French Communist Party (PCF), during a demonstration held against all odds by dozens of PCF militants and organisation leaders from all over the country.
“Dear comrades,
It is not a small symbol that we are commemorating today. It is a great one! It is not just a commemorative plaque that we come to bloom. It is not just a catalogue of images that we have come to unroll! Even less we have come to doing acts of contrition and repentance.
Communists, we are taking responsibility for our history. And we are anxious to show it. We want to show that we continue and will continue the French Communist Party, a working-class party, Marxist, Leninist, born in Tours on 30 December 1920, heir of 1789, of 1871, of all the workers' deepest struggles of our country, the same struggles than other peoples in the world and linked with them by internationalism.
We take responsibility for our history. This does not mean that we do not analyze the inflexions, the reversals, and the mistakes in our history. We do it sometimes in a radically critical way, but still as communists and without yielding to the dominant ideology, which was angry yesterday, stupid today, but always animated by the desire to relegate the dynamism of the organized working class to the dustbin of history.
What we want to continue is stronger. We are not here to recover some copyright on yellowed images. An intellectual "leader" of the PCF explained in the 1990s that all the letters in "PCF" were wrong. "Party" meant division. "Communist" referred to the irretrievably relegated past. "French" supposed to stand against Europe. Those who followed him have no special reason to celebrate this 100th anniversary!
Two years ago, comrades, instead of the workers' sickle and hammer, we were forced to adopt a ridiculous logo that represents a thing and supposedly a leaf. It was copied from an advertising campaign, the origin of which I will keep silent for the sake of decency [the logo was used in a campaign against prostate cancer]. We do not accept these humiliations!
Dear comrades, this anniversary takes us back on the journey of generations of communists. Becoming a communist, yesterday as today, is not natural, not hereditary (except for some elected leaders of the PCF in recent years!). The 1920 congressmen did not know in 1914 that they would become communists! Without going to war fresh and joyful, and already socialist militants for some of them, they did not analyze the war as imperialist. In the Socialist International, Lenin was a minority. The October Revolution did not meet an immediate echo in France, neither in the trenches nor in the factories. The betrayal of the European social democracy was only seen later on when destroyed, exploited, without any recognition, workers and fighters gradually encountered the immense hope and incredible revolutionary reality coming from Russia.
This path was gradual between 1918 and 1920 until the adoption of the 21 conditions for membership to the Third International, for both "grassroots" militants and seasoned socialist leaders. For many comrades of later generations, it happened in the same way. One becomes a communist because one understands, in contact with colleagues, neighbours, that only organized action in the class struggle makes it possible advances towards not only a fairer world, a better world but also immediate personal advantage and dignity.
Which party other than the Communist Party went, with its worker-members, to the workers of the Citroën factories in the 60s, with leaflets in 4 languages, against the exploiter?
The new party, of a revolutionary type, which broke with electoral cretinism, which placed at the centre the class struggle and the political organisation, in the place of workers' exploitation, which was based on democratic centralism, is not outdated!
Dear comrades, today we celebrate the Party of the great social and democratic conquests of the working class and the people of France in the 20th century.
From 1920 on, the progressive movement gradually merged with the Communist Party. Social democracy changed its role, while remaining for a time, less and less linked to the working class. From being reformist, it became the “cordon sanitaire” against communists and revolutionaries.
1936, 1945: Communist action is decisive in democratic nationalisations, the status of workers, and social security. There is much talk about the CNR and its program. I think that it is badly spoken of regarding the central role of the PCF, its action in the resistance, and the weight of the Soviet Union in antifascism. There were progressive patriots among conservatives and liberals, remarkable for their courage in the resistance. But who can imagine that De Gaulle, in his 1940 Appeal to save French imperialism, ever thought of establishing health insurance in France? Only the decisive analysis preceding the action, the perilous and heroic maintenance of the communist organisation in 1939 and 1940, and Jacques Duclos and Maurice Thorez’s appeal of 10 July 1940 brought these formidable conquests.
We will never let it be said that our vanguard party was not also at the forefront of today's so-called "societal" issues. Clara Zetkin was present at the Tours Congress and made a remarkable and thunderous intervention. As early as 1925, the PCF presented women in municipal elections when they were not eligible for election. It was in the front line for their right to vote in 1944.
This is the party of workers' brotherhood regardless of workers' origins, the party that so many persecuted immigrants joined in the Resistance! The analysis was right and remains right. The economic system of exploitation of our society is capitalism. It uses all other pre-existing or parallel forms of domination for its profit. The battles for the emancipation of the oppressed necessarily involve the struggle against capitalism, through a class communist party.
Since the Tours Congress, and even before that, since Lenin's texts denouncing colonialism as a form of imperialism, the struggle for the right of peoples to self-determination has been at the heart of our struggles. The Indochinese comrade Ho Chi Minh made a great intervention at Tours. One of the first battles of the newly-created PCF was the opposition to the Rif War, alone and against all. Internationalist solidarity with all peoples, in particular the Cuban and Palestinian peoples, has always been at the heart of our commitment. The defence of self-determination also applies to the French people faced to the supranational Europe of capital, which Lenin already condemned as "the United States of Europe," that is, an organisation of anti-popular oppression.
Many of us have at heart the battles for peace in Algeria, against crimes of the OAS. For Anne-Clause Godeau, a young postal check clerk, 24 years old, just arrived in Paris, discovering the fraternity of the struggle, action for social demands and the struggle for peace were inseparable. She was among the nine people assassinated by Papon and De Gaulle's imperialist police in Charonne.
The PCF is also the party of culture, thinking, science and reason. This is Picasso's Dove, of course, but not only that! This journey fostered by the hope in the Revolution and the breath of the workers' organisation cannot be limited to a few images. Today, at the time of the organized fear and apocalyptic announcements, which are worthy of the worst self-serving superstitions propagated by the capital, the search for progress and rationality that were at the centre of the communist movement - sputnik or even Pif Gadget - must not be abandoned. It is an integral part of the commitment that we want to continue.
The time of conquests has gradually faded away as a result of the retreat of the Soviet Union, the Union of the Left in France, the reformist illusion of Eurocommunism, and the progressive trivialisation of our party in the political game since the 1990s (even though it has been openly denied by the "head" since the 1990s).
We do not yet measure to what extent the victory of the counter-revolution in 1989 opened a period of dark regressions in the world and France. The PCF, our sister organisations, trade unions and associations, ended up in the course of the 20th century carrying all the social and democratic gains. Our regression, to the point of near extinction, not only led to a questioning of the conquests, of which our party was the first architect. But it also paved the way to a terrible questioning of all democratic gains, including the oldest ones of bourgeois democracy. We are living terribly such a great leap forward of the dictatorship of capital in the name of the Covid pandemic.
Party of conquest, we are also the Party of Resistance and that is, unfortunately, what we can imagine becoming again in the near future!
Before 1914, none of the imperialist countries involved in the war imagined coming out of it so ruined. In 1939/40, we found ourselves alone! In 1933/34, a policy of systematic fear and intimidation fell upon our comrades at first in Germany.
In the coming months, the new 800 000 unemployed workers will be followed by millions of others, within a context of unimaginable deprivations of the liberty, control of thought in every moment, and a reinforced breakdown of public services. An even more violent break-up of pensions than the one planned in 2018 is in being prepared, coupled with the organized bankruptcy of the social security system. Fake money is flowing to redistribute even more the real wealth, created by labour, to transnational rentiers.
Resistance! Comrades! Resistance!
For access to basic goods, housing, energy, water, whose prices risk exploding at the expense of workers. Let us think that they are about to privatise EDF [Electricity of France], after having liquidated GDF [Gas of France]! We owe the creation and the development of EDF to Marcel Paul, a communist minister, who was deported to Buchenwald as a communist resistant.
The list of battles to come would be too long. This is not the main purpose of our commemoration today, though it is closely related.
The PCF is not a party like the others. It is a party that refuses class collaboration. It is a party that must mobilise the heart of the working class, the peasantry, and the intellectual strata.
The PCF is a fundamentally internationalist party that will never accept imperialism diktats, whether American, German, French or European. We opposed the EU of capital and its tool of economic repression, the euro. The PCF is a party that fights against imperialist war in all circumstances and must fight for disarmament, in particular for the unilateral nuclear disarmament of France.
We are a party for whom, and this is a fundamental break from the Tours Congress, elections are sometimes a means but never an end.
It is a revolutionary party whose perspective is victory over capitalism and the establishment of socialism.
And that is why we are the first defenders of liberties!
Comrades, in the days and weeks to come, we are going to spread this message: some Communists intend to continue, to strengthen the bases of the Communist Party born in Tours on 30 December 1920! We are going to spread this message, by all means, taking into account the constraints of the moment. We are going to propagate this message in all sections and federations of the PCF. The 1921 membership card was the first one of the new Party. The 2021 card will commemorate this centenary.
We are going to animate the debate of the 39th Congress of the PCF that the leadership wants to initiate by preceding it with announcing candidacy, 15 months before, to the presidential election that we have always condemned. We are going to spread this message to comrades from other countries, whose experiences are very useful to us.
The dominant ideology is more dominant today than ever before. The communist movement and PCF are very weak! There is a link. There are also reasons for that. We are going to do everything to overcome them with modesty, lucidity but with determination!
Proletarians of all countries, Unite!
Long live the proletarian internationalism!
Long live the French Communist Party!"
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