STOP À LA GUERRE - ENTAMONS LA PAIX
27 févr. 2022Déclaration du comité politique du Parti Communiste Britannique (CPB) publiée le 25 février 2022 sur Solidnet. Traduction de PF pour Solidarité Internationale PCF / Vive le pcf
La guerre entre la Russie et l’Ukraine fait partie d’un conflit plus large entre puissances capitalistes : la Russie d’une part et l’Ukraine alliée aux puissances expansionnistes de l’OTAN de l’autre.
Aucun des partis dans cette guerre ne défend les intérêts réels des peuples de Russie, d’Ukraine ou plus largement d’Europe. Intérêts parmi lesquels vivre en paix et déterminer le futur de sa propre société en dehors de toute domination extérieure.
Poutine représente les intérêts des grandes entreprises oligarques russes qui font leurs profits sur le vol des richesses de production économique de sa propre classe ouvrière. Loin de souhaiter restaurer l’Union soviétique, il rejette le socialisme et a explicitement attaqué la politique fédéraliste et d’autonomie de Lénine qui garantit le droit des nations et des peuples.
Le gouvernement ukrainien représente les oligarques d’Ukraine qui, tout comme leurs homologues russes, planquent leurs richesses volées dans les banques occidentales, comme le Crédit suisse, et vont blanchir leur argent à la City de Londres. Le Parti communiste ukrainien et ses représentants, qui défendent la souveraineté nationale de l’Ukraine, ont été interdits et les portes du pays sont restées grandes ouvertes au capital occidental.
L’OTAN est une alliance de puissances impérialistes, dominée par les États-Unis, avec un long passif belliqueux teinté de bombardements, invasions, occupations et partitions de nations souveraines parmi lesquelles on compte jusqu’à aujourd’hui l’Irak, l’Afghanistan, la Yougoslavie, la Libye et la Syrie.
L’expansion à l’Est de l’OTAN et de l’UE en violation des promesses signées face à l’ancien président Gorbatchev et à l’ancien ministre des Affaires étrangères Chevardnadze ; l’accumulation des forces militaires de l’OTAN en Europe de l’Est et dans les pays baltes et mers et océans encerclant la Russie ; le coup d’État orchestré par les États-Unis et les groupes fascistes qu’ils soutiennent pour renverser le président élu démocratiquement par le peuple ukrainien et le remplacer par des politiciens pro-occident en 2014 ; le massacre impuni à la Maison des syndicats d’Odessa ; le refus du gouvernement ukrainien d’appliquer les accords de Minsk II soutenus par les Nations unies incluant l’autonomie de la région du Donbass ; et plus récemment les observateurs de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) ont noté les attaques de plus en plus fortes aux « Républiques des peuples » à Donetsk et Lougansk... Tous ces faits ont créé les conditions propices à la guerre actuelle.
Toutefois, rien ne justifie l’offensive militaire généralisée lancée par le président Poutine le 24 février. Cette attaque continue de déstabiliser l’Ukraine et va renforcer les éléments qui en Europe de l’Est, en Grande Bretagne, aux États-Unis et dans l’OTAN préfèrent l’expansionnisme, le militarisme, les provocations et la guerre à la négociation et aux discussions pacifistes à l’extérieur comme au sein des États.
Déjà, les grandes corporations de pétrole et d’armement des États-Unis, de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale profitent grandement de ce confit.
Le Parti communiste britannique appelle ainsi à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine, à l’arrêt de toute opération militaire et à l’ouverture de pourparlers pour arriver à une issue équitable sur la question de l’Ukraine.
Lorsque nécessaire et par accord, les forces de maintien de la paix des Nations unies devraient être postées en Ukraine pour protéger les communautés de nouvelles attaques. Les gouvernements occidentaux de l’OSCE devraient annuler le retrait de leurs observateurs.
Des sanctions envers la Russie vont non seulement rendre plus difficile encore la perspective d’une sortie par le haut, elles nuiront également au bien-être des peuples de Russie, d’Ukraine et du reste de l’Europe, y compris la Grande-Bretagne : l’Europe n’en sera que plus dépendante encore des ressources énergétiques des corporations états-uniennes et des dictatures du Moyen-Orient.
Plutôt que d’appeler à la guerre et envoyer toujours plus de forces militaires et d’armement en Europe de l’Est et dans les pays baltes, le gouvernement britannique devrait s’appuyer sur son statut de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour travailler avec la Chine à la paix et à un accord négocié.
L’objectif devrait être la démilitarisation et la neutralité d’une Ukraine dont les frontières souveraines seraient respectées et garanties en son sein et hors les murs.
Le Parti communiste britannique se déclare solidaire des peuples et mouvements qui font appel à un arrêt immédiat de l’action militaire en Ukraine et condamne les tentatives de réduire au silence les voix anti-guerre, en Grande-Bretagne, en Ukraine et en Russie.
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