Elections législatives au Portugal: Portons la lutte de classes jusqu'aux urnes
09 sept. 2009 Porter la lutte de classes jusqu'aux urnes
de André Lévy, du Parti Communiste Portugais
Article publié le 4 septembre 2009 sur le site de la CDU – coalition électorale menée par le Parti Communiste Portugais (PCP)
Traduit par AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
A mesure que nous nous approchons des élections, nous entendons d'autant plus la rhétorique des partis qui représentent les intérêts du Capital (le Parti Socialiste – le PS, le Parti Social-Démocrate – le PSD – et le Parti Populaire - PP) selon laquelle ils entendent les portugais, qu'ils sont au côté des portugais, qu'ils représentent leurs intérêts, jusqu'à ces slogans creux que les portugais perçvoient de plus en plus comme tels. Ils prétendent incarner la modernité, la responsabilité, la stabilité. Le PSD présente un programme de base reposant sur les piliers manifestement caducs et déstabilisateurs du néo-libralisme. Le PS et Socrates mentent, en disant qu'ils abandonnent le néo-libéralisme en faveur d'une politique de gauche démocratique, quand sa pratique gouvernementale et sa soumission réaffirmée à l'orientation actuelle de l'Union Euopéenne ne font que confirmer qu'ils contiuneront à mettre en oeuvre des politiques de droite au cas où ils resteraient au pouvoir.
L'appel à “porter la lutte jusqu'aux urnes” tout en paraissant un slogan simple, incorpore une véritable ligne politique réfléchie et nécessite que l'on s'y attarde. Il demande aux portugais qui pendant ses dernières années ont lutté et résisté contre les politiques de droite, et ont été des centaines de miliers, qu'ils ne se laissent pas abuser par ces partis, et qu'ils votent en cohérence avec leurs luttes, en choisissant le parti qu'il a été de la manière la plus consistence à leur côté dans les luttes: le Parti Communiste Portugais (PCP) et la CDU. Cela ne signifie pas que le PCP ait cessé d'avoir comme priorité d'action la mobilisation et l'organisation des travailleurs, en suivant une ligne purement électoraliste et orientée vers les institutions démocratiques bourgeoises. La lutte de masses continue d'être la priorité. Mais au vu des prochaines échéances électorales, il faut que les travailleurs s'en saisissent pour renforcer les voix, à l'Assemblée de la République et dans les Pouvoirs Locaux, de ceux qui entendent les travailleurs et les portugais, de ceux qui vont à leur rencontre sur les lieux de travail, de ceux qui vont porter leurs voix jusqu'aux organes de pouvoir, et de ceux qui construisent des propositions qui répondent à leurs grandes inquiétudes et aspirations, de ceux qui oeuvrent à la défense de notre démocratie (sous ses différents aspects) ainsi que de l'économie et de la souveraineté nationales. Les prochaines élections législatives seront particulièrement importantes, car elles pourraient ouvrir la voie à une révision constitutionnelle, c'est pour cela que ce qui est en jeu également (encore une fois) c'est la défense de la Constitution d'Avril.
Les dernières années ont été marquées par d'innombrables luttes, différentes mais convergentes, et par une intensification de l'exploitation des travailleurs de la part du Capital. Le gouvernement PS/Socrates a démontré, à maintes reprises, de quel côté de la barricade il se trouve. Il est du côté des grands intérêts économiques et de la défense de leurs profits, étant disposé à les garantir au prix des droits, des salaires et de la survie des travailleurs. Malgré toute sa rhétorique sur le déficit budgétaire, il est disposé à défendre leurs intérêts même quand cela suppose l'octroi d'aides substantielles au Capital, sans compensation en terme de garanties du maintien, au Portugal, de postes de travail ou d'entreprises qui contribuent à la production nationale.
Depuis 2006, je tente de noter, en utilisant comme source le site de la CGTP-IN et le journal Avante! - le seul journal qui préserve encore une section dédiée aux travailleurs – toutes les luttes menées par les travailleurs. Celui qui est réellement attentif à la situation de notre pays (C'est-à-dire qui va au-delà des nouvelles sur Cristiano Ronaldo, Maddy, ou la grippe A) voit une intensification de la lutte de classes. Les grèves, les manifestations, les actions de protestations, les marches, les cordons humains et autres actions des travailleurs. Certaines réunissant des dizaines de milliers de travailleurs venant de différents secteurs d'activité. D'autres plus petites en nombre, mais loin d'être pour autant sans importance puisqu'elles sont la preuve de l'unité dans la lutte de la majorité des travailleurs d'un secteur ou d'une entreprise. Le nombre de ces initiative ne cesse d'augmenter, touchant les secteurs de l'Administration Pubique et les professeurs, les travailleurs des transports et du secteur du textile, les travailleurs du bois, les policiers et les militaires, les pêcheurs, les ouvriers du secteur automobile, de la Bordalo Pinheiro (céramique), de la Quimonda (automobile/électronique), les infirmiers, les travailleurs de Autoeuropa (automobile), d'OGMA (aéronautique), de l'Arsenal de Afleite, etc. Des luttes pour la défense des conventions collectives, pour de meilleurs salaires, ou simplement pour le maintien au Portugal de leur entreprise. Il est important de noter que ce ne sont pas les investisseurs qui, après avoir reçu des aides de l'Etat, se battent pour le maintien de la production nationale. Ils usent de tous les arguments pour exporter le Capital dans d'autres pays ou pour les investir dans le secteur financier, même quand dans leurs secteurs les listes de commandes sont pleines. Ce sont les travailleurs qui, vigilants, évitent que les directions empêchent la délocalisation des machines du lieu du travail et avec force et unité se battent pour conserver leurs postes de travail et la production nationale, affrontant souvent les forces de police. La position du gouvernement Socrates/PS dans ce conflit est claire: soutenir l'augmentation de l'exploitation des travailleurs; donner des subventions publiques au capital sans garanties sur le nombre et de la qualité des postes de travail et sur le maintien de la production nationale; protéger les directions qui délocalisent les enterprises, même quand elles sont viables; poursuivre en justice ceux qui protestent contre les politiques du gouvernement tout en garantissant l'immunité aux auteurs des scandales financiers et à ceux qui cassent les droits des travailleurs.
Les travailleurs ont trouvé dans leur lutte le PCP à leurs côtés. Le PCP et la CDU seront toujours à leurs côtés et dans les lieux de travail, ainsi qu'à l'Assemblée de la République et dans les assemblées locales. Mais il faut renforcer leur position et leur capacité d'intervention dans ses espaces de lutte. C'est pour cela que l'on appelle à porter la lutte de classes jusqu'aux urnes, pour continuer la lutte.
Site du Parti Communiste Portugais: http://www.pcp.pt/
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