Combattre les idées reçues: dans l'Union européenne, ceux qui travaillent le plus sont les Grecs ... loin devant les Allemands
16 août 2013Dans l'Union européenne, ceux qui travaillent le plus sont les Grecs ... loin devant les Allemands
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
« Les Grecs, ces fainéants », ce préjugé solidement ancré dans les têtes, relayé par les médias dominants afin de faire passer la politique de casse sociale sans précédent orchestrée par l'UE, se révèle pourtant à l'analyse un mensonge éhonté.
Il y a un peu plus d'un an, l'institut de sondage américain Pew Research Center réalisait un sondage révélant que, pour quasiment tous les Européens (sauf les Grecs eux-mêmes!) : les Allemands sont ceux qui travaillent le plus et les Grecs ceux qui travaillent le moins en Europe.
La réalité contredit les idées reçues. Selon les chiffres publiés par l'OCDE ceux qui dans l'Union européenne ont le plus travaillé dans l'année 2012 sont … justement les Grecs avec 2 032 h par an.
En dernière place, on retrouve les Hollandais avec 1 379 heures par an et avant-derniers les Allemands avec 1 413 heures par an de travail.
La moyenne des pays de l'OCDE se trouve à 1 776 heures. Seuls les Mexicains (2 250) et les Chiliens (2 047) travaillent plus que les Grecs parmi les 36 pays de l'OCDE.
Les employés grecs travaillent donc en moyenne 40% de plus que les Allemands.
Certains analystes ont cherché à relativiser les chiffres en insistant sur le poids des travailleurs indépendants en Grèce, ou sur le développement massif du temps partiel en Allemagne.
Toutefois, même en éliminant ce type de travailleurs du calcul, le temps de travail reste encore bien supérieur en Grèce
Une des raisons mises en avant pour explique ce différentiel résulte notamment du recours plus important côté Allemand des congés maternité, maladie et des vacances. Quatre semaines de plus en moyenne que pour les Grecs.
Les différences de productivité entre travailleurs Grecs et travailleurs Allemands interpellent, d'une part sur les mécanismes différenciés de l'extraction de la plus-value. D'autre part sur le processus de spécialisation inégale imposée par le division internationale du travail, organisée ici par l'UE.
Ces chiffres battent en brèche les caricatures et permettent de chercher les véritables raisons derrière l'attaque subie par les travailleurs grecs dans le processus d'intégration européenne intensifiant l'exploitation des travailleurs de tous les pays européens.
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