partidoscomuvierparteienDéclaration commune des partis communistes du Bénélux et d'Allemagne contre l'utilisation de milices criminelles privées pour réprimer une grève de métallurgistes en Belgique



Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Le Parti communiste allemand, le Parti communiste du Luxembourg, le Nouveau parti communiste des Pays-Bas et le Parti du travail de Belgique condamnent l'agression brutale réalisée par une bande armée, sur ordre de l'entreprise allemandePoppe und Potthoff, contre des travailleurs en grève dans leur filière Belge, Meister Benelux, à Spirimont, en Belgique.



spirmont.jpgLes travailleurs s'étaient mis en grève pour protester contre une menace de délocalisation. A partir du moment où les négociations avec la direction ont débouché sur une impasse, les travailleurs ont bloqué l'entrée de plusieurs véhicules. Dimanche 26 février, ils ont été attaqués par une vingtaine d'agents de sécurité Allemands. Vêtus de noir, sans l'insigne de la compagnie mais avec pour certains d'entre eux avec des capuches Lonsdale (populaires dans certains groupes néo-nazis), ils étaient armés de bâtons, de battes de base-ball et de gaz lacrymogènes et portaient des cagoules ainsi que des gilets pare-balles. Ils devaient emporter une partie du matériel de l'usine sur ordre de la direction. Pour y parvenir, ils n'ont pas hésité à frapper plusieurs travailleurs et à saccager des bureaux et des salles informatiques de l'entreprise. Certains travailleurs ont vu leurs téléphones portables confisqués, et certains des grévistes ont été séquestrés dans un des bureaux de l'usine.



A la suite d'un appel lancé par le syndicat, ils ont été enfermés dans l'usine par près de deux-cents travailleurs et syndicalistes de toute la région. Dans la nuit de dimanche à lundi, la bande armée a été expulsée de l'usine sous protection policière.



Dans un communiqué, le syndicat métallurgiste allemand IG Metall de Bielefeld a protesté « énergiquement contre l'offensive brutale lancée par une bande de voyous envers des syndicalistes en grève ».



Nous condamnons ce recours à une milice privée, et nous exigeons l'application des lois Belges contre des milices privées. Nous demandons que des sanctions sérieuses et des poursuites soient lancées contre la police de Spirimont. La police était présente dès le départ, juste après l'assaut, mais n'a ni désarmé ni arrêté la bande armée. Ils n'ont pas vérifié leurs identités et les ont ramenés en Allemagne dans un car de police, sans le moindre interrogatoire. Ils ont refusé d'écouter les plaintes d'un des travailleurs bastonnés et lui ont conseillé de tirer les conclusions qui s'imposent par lui-même.



Il s'agit de graves défaillances du système policier Belge. Le ministre de l'Intérieur, Turtelboom, l'a admis au Parlement Belge.



Nous exigeons que la plainte enregistrée par les syndicats soit entendue et prise en compte dans les plus brefs délais. Cet incident avec une milice privée, plus ou moins sous la protection de la police, ravive le souvenir d'épisodes sombres dans l'histoire Européenne. Cette action doit être lue à la lumière de campagnes menées à l'échelle européenne, parrainées par les cercles patronaux, contre les syndicats ouvriers. L'objectif est clair : casser les droits sociaux et l'opposition aux coupes budgétaires draconiennes, y compris par des moyens anti-démocratiques.



Avec cet assaut, un nouveau chapitre dangereux s'ouvre. Nous ferons les efforts nécessaires, partout, afin de défendre le droit de grève et de renforcer les syndicats dans leur juste lutte.

Retour à l'accueil