revolucion-america-latina.jpgDéclaration de Guayaquil signé par 13 partis communistes et ouvriers d'Amérique latine

 

 

« Notre ennemi est identifié : l'impérialisme, notre perspective aussi : le socialisme »



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/





Nous célébrons le 15 novembre 1922, quatre-vingt-dixième anniversaire du premier grand moment de la classe ouvrière équatorienne, dont le corollaire tragique fut le massacre de milliers de travailleurs, ce que l'on connaît comme les « Croix sur l'eau ».



Le Parti communiste d’Équateur souligne toute l'importance du fait que soient présents à cette commémoration, comme invités spéciaux, les délégués des partis communistes de tout le continent, avec comme but de lancer, à l'échelle de Notre Amérique, un processus de reconnaissance des grands moments et personnages historiques, emblématiques du mouvement révolutionnaire continental.



Nous considérons également opportun et nécessaire l'échange d'informations et d'expériences, de première main, sur les luttes des partis communistes dans leurs pays respectifs, à l'heure actuelle, alors que plusieurs d'entre eux connaissent des processus démocratiques et révolutionnaires sans précédent.



Ont accepté l'invitation et participé les organisations suivantes : le Parti de l'avant-garde populaire du Costa Rica ; le Parti communiste de Bolivie ; le Parti communiste d'Argentine ; le Parti communiste du Vénénzuela ; le Parti communiste du Pérou (Patria Roja) ; le Parti communiste de Cuba ; le Parti communiste d'Uruguay ; le Parti communiste colombien ; le Parti communiste du Brésil ; le Parti du peuple de Panama ; le Parti communiste du Chili ; le Front sandiniste de libération nationale et le Parti communiste d'Equateur. Nous avons reçu les salutations du Parti communiste du Mexique. Les participants ont convenu de signer la Déclaration de Guayaquil, dont voici la teneur :



Nous remercions le Parti communiste d’Équateur de cette initiative et exprimons dans le même temps notre profonde solidarité avec le peuple équatorien et son processus de transformation anti-impérialiste et démocratique mené par le président Rafael Correa.



Les partis, représentant leurs membres respectifs, félicitent chaleureusement le peuple vénézuelien et le commandant Hugo Chavez pour cette grande victoire stratégique de la République bolivarienne aux élections du 7 octobre.



De la même façon, le triomphe électoral des forces de gauche aux élections locales au Brésil et au Nicaragua sont des événements d'une grande importance. Dans ce dernier pays, la Révolution sandiniste se consolide jour après jour dans sa seconde phase, c'est ce qui sort du triomphe électoral des élections municipales cette année, dont l'ampleur n'a guère eu de précédent pour les forces révolutionnaires dans l'histoire de la démocratie.



D'autre part, la Révolution cubaine renforce son propre modèle démocratique avec une participation de 94% de la population aux élections locales.



Nous affirmons l'objectif d'intensifier les campagnes pour mettre fin à l'infâme blocus impérialiste contre Cuba et pour la libération immédiate des Cinq patriotes, cubains, anti-terroristes, injustement détenus aux États-Unis. Nous réaffirmons la position commune de nos peuples pour la souveraineté de l'Argentine sur les îles Malouines, pour l'indépendance de Porto Rico et pour le droit de la Bolivie à un débouché maritime.



Les nouvelles initiatives de paix présentées en Colombie méritent toute notre attention. Elles ont besoin du soutien, de la solidarité et de la vigilance des peuples, dans la perspective d'avancées démocratiques sur le continent.



Dans les pays frères du Vénézuela, de Bolivie, du Nicaragua, d'Uruguay, du Salvador, d'Argentine et du Brésil, sont en cours des processus anti-impérialistes et au contenu profondément démocratique. Nous soulignons la lutte de la jeunesse chilienne pour le droit à l'éducation, tout comme la résistance opiniâtre du peuple mapuche.



Nous assistons à un réveil de Notre Amérique, il s'agit de gagner une indépendance économique et politique vis-à-vis de l'Empire et d'en finir avec les politiques néo-libérales imposées par le FMI, la Banque mondiale et la Banque inter-américaine de développement, ce qui a conduit à une profonde crise sociale et politique, qui s'est concrétisé par le pillage de nos territoires par les multi-nationales, les privatisations de secteurs-clés de l'économie, la spéculation financière, la concentration de la propriété de la terre, par le chômage, l'augmentation de la pauvreté, la migration massive de compatriotes et la corruption.



Le nombre de pays qui décident par leur vote conséquent d'adopter une nouvelle façon de vivre est toujours plus important. De nouveaux modèles constitutionnels se créent qui tendent à garantir l'indépendance nationale et la souveraineté face à l'impérialisme ; à offrir à la majorité de la population, aux peuples autochtones leur expression légitime, pour la première fois dans l'histoire, la réalisation de leurs droits fondamentaux au bien-être ou sumak kausay, au travail, à la terre, à la santé, à l'éducation, à la sécurité sociale ; à garantir dans le même temps les droits de la Terre Mère. Dans tous nos pays, se développe une lutte économique, idéologique et politique toujours plus forte, constatant une importante transformation dans le rapport de forces en faveur des peuples. Les forces révolutionnaires gagnent du terrain dans les parlements et dans les organes de bases du pouvoir.



Il existe, toutefois, des obstacles qui n'ont pas encore permis d'approfondir les processus de transformations structurelles, comme la réforme agraire qui, en démocratisant la possession et l'exploitation de la terre, garantit pleinement la souveraineté alimentaire ; ou la limitation de la propriété privée monopolistique nationale et/ou trans-nationale sur les grands moyens de production.



Les processus d'intégration ont pour point de référence, sans nul doute, les positions de plus en plus anti-impérialistes et démocratiques de nos peuples et d'une grande partie de leurs gouvernements. L'ALBA, l'UNASUL, le MERCOSUL et la CELAC définissent un nouveau cap pour l'avenir de Notre Amérique, la voie du socialisme selon les particularités et les caractéristiques de chaque pays.



Nous saluons la victoire importante de Cuba à l'Assemblée générale des Nations unies, où elle a pu compter sur le soutien de 188 pays, isolant l'Empire qui n'a eu le soutien d’Israël et de la minuscule Palau, et les abstentions de la Micronésie et de îles Marshall.



L'Empire ne cesse de conspirer contre cet état de fait et finance, par ses agences et ses agents locaux, des coups d’État comme ceux au Honduras et au Paraguay ; ainsi que les tentatives déjouées au Vénézuela, en Bolivie et en Equateur. A cette fin, il manipule la question de l'insécurité, proposant des politiques plus répressives qui comprendraient la criminalisation des mouvements de protestation sociale ; ou il manipule également la question du narco-trafic ou du terrorisme, pour justifier sa présence militaire dans la région. Des couches importantes de la population sont influencées par des agences impérialistes comme USAID ; et dans d'autres cas elles sont désorientées par des organisations qui se disent de gauche, mais qui sont aujourd'hui sur la même ligne que la droite pro-impérialiste.



Les processus évoqués se produisent dans un contexte de crise de plus en plus aiguë du système capitaliste à l'échelle mondiale ; pendant ce temps, l'Empire de plus en plus agressif menace des peuples entiers, comme c'est le cas au Moyen-orient, sans exclure la possibilité d'une guerre d'agression de vaste ampleur. Le Premier monde court à la faillite, les plans d'austérité néo-libéraux sont à l'ordre du jour, le chômage explose, les coupes dans les dépenses publiques, la santé, l'éducation ; les travailleurs descendent dans la rue pour défendre leurs droits et affirmer qu'une autre manière de vivre est possible. De plus en plus clairement, l'ennemi majeur de l'humanité est identifié : l'impérialisme, tout comme est identifiée la seule issue pour les peuples, plus que jamais, le socialisme.



Il est nécessaire et possible, dans ces circonstances, de proposer de nouvelles et plus complexes formes d'alliances stratégiques des couches anti-impérialistes, démocratiques et révolutionnaires ; en proposant, dans chaque cas, un programme politique viable d'unité des gauches, au-delà des échéances électorales. Développer la solidarité la plus forte dans les luttes de nos peuples au niveau continental ; porter la lutte idéologique à travers la bataille des idées comme l'a défini le Commandant Fidel Castro, en utilisant tous les moyens alternatifs de communication, à partir du principe de José Marti selon lequel les tranchées d'idées valent mieux que les tranchées de pierre. Renouer avec la mémoire historique de nos peuples pour que tous les jeunes connaissent leurs héros et savent que, ici à Guayaquil, en 1829, Simon Bolivar a mis en garde la Grande patrie que « les États-Unis paraissent destinés par la Providence à semer la misère en Amérique au nom de la liberté ».



Les partis communistes appellent à la réalisation de rencontres régionales et sub-régionales qui développent l'échange d'expériences et de solidarité entre nos peuples, et auxquelles pourraient se joindre d'autres forces démocratiques, révolutionnaires et anti-impérialistes de Notre Amérique.



Partis signataires :



1 – le Parti de l'avant-garde populaire du Costa Rica ;

2 – le Parti communiste de Bolivie ;

3 – le Parti communiste d'Argentine ;

4 – le Parti communiste du Vénénzuela ;

5 – le Parti communiste du Pérou (Patria Roja) ;

6 – le Parti communiste de Cuba ;

7 – le Parti communiste d'Uruguay ;

8 – le Parti communiste colombien ;

9 – le Parti communiste du Brésil ;

10 – le Parti du peuple de Panama ;

11 – le Parti communiste du Chili ;

12 – le Front sandiniste de libération nationale

13 – le Parti communiste d'Equateur.

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