PCV psuvÉlections du 26 septembre au Vénézuela

 

Première réussie pour l'alliance socialiste-communiste qui triomphe d'un bloc contre-révolutionaire allant de l'extrême-gauche à la droite extrême

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Après avoir boycotté le scrutin de 2005, l'opposition réactionnaire – qui avait mis sur pied une coalition hétéroclite allant de groupuscules d'extrême-gauche à des formations de droite extrême – pensait son heure venue.

 

Sa campagne s'appuyant d'une part sur la question de l'insécurité et d'autre part sur la reprise de thèmes anti-communistes rappelant les pires heures de l'histoire vénézuelienne n'a pourtant pas pris.


 

Large victoire électorale et majorité parlementaire pour l'alliance socialiste-communiste


 

Les résultats presque définitifs communiqués par le Conseil national électoral (CNE) vénézueliens révèlent la large victoire de l'alliance socialiste-communiste (PSUV/PCV) avec la conquête de 97 sièges sur 165.

 

Certes, le président Hugo Chavez ne disposera pas de la majorité qualifiée des 2/3 qui lui aurait évité des débats mouvementés et l'opposition systématique au Parlement du « bloc des droites » aux principales réformes promues par l'alliance.

 

Mais, cette victoire, avec un 66% de participation qu'enviraient la plupart des démocraties occidentales, a surtout valeur de plébiscite pour la révolution bolivarienne et de ses progrès reconnus  par plus de 5,5 millions d'électeurs dans les domaines de l'éducation, la santé et plus globalement de l'amélioration des conditions socio-économiques du peuple vénézuelien.

 



 

 

Percée d'une opposition contre-révolutionnaire hétéroclite, échec de la « Troisième voie » entre révolution et réaction


 

 

Toutefois, la percée de l'opposition, inévitable après le boycott de 2005, ne doit pas être sous-estimée.

 

Si elle n'a réuni que 60 sièges, elle pourrait avoir talonné le bloc socialiste-communiste en nombre de voix exprimés. Les estimations varient grandement quant au nombre de voix qu'elle aurait obtenu. Le CNE n'a pour l'instant pas communiquer de données agrégées essentiellement à cause  d'un scrutin mixte majoritaire uninominal/proportionnel de liste qui rend le comptage et l'agrégation de données mal-aisés.

 

Il faut rappeler que la Coordination de l'Unité Démocratique (MUD en espagnol) est parvenue pour la première fois à réunir une coalition, tout aussi hétéroclite que cohérente dans sa critique virulente et souvent haineuse du processus révolutionnaire bolivarienne, de 16 partis contre-révolutionnaires, allant de l'extrême-gauche renégate du communisme (La cause radicale-LCR) à la droite extrême (la Justice d'abord/COPEI).

 

Mais, paradoxe apparent, son centre de gravité se retrouve au centre-gauche social-démocrate dont se revendiquent la plupart des partis qui composent la coalition dont certains sont d'anciens compagnons de route d'Hugo Chavez (Un nuevo tiempo/ Action démocratique/ PODEMOS/Mouvement vers le socialisme)

 

Par contre, il ne fait aucun doute que les partis de centre-gauche qui avaient refusé de choisir entre révolution et réaction s'effacent de tout rôle central dans la vie politique du pays.

 

Caractéristique de ce choix, l'ancien allié privilégié du chavisme, le parti PPT (Patrie pour tous) perd 8 sièges et ne conserve sa représentation parlementaire, avec 3 sièges, uniquement par son enracinement particulier en Amazonie.


 

Le PCV réussit son pari et conserve une réelle existence électorale et une représentation parlementaire


 

Pour ce qui est du Parti communiste Vénézuelien (PCV), le choix de conclure cette alliance socialiste-communiste historique se trouve légitimée par la possibilité d' « approfondir la révolution », pour reprendre mot d'ordre de campagne du parti, qu'offre ce résultat positif.

 

Sur le plan comptable, difficile encore de savoir tous les résultats définitifs, mais le PCV obtiendrait entre 1,5 et 2% des voix et conserverait ainsi une représentation parlementaire grâce à l'élection de deux députés: son secrétaire-général, Oscar Figuera, au scrutin de liste dans l'Etat de Guarico et Carolus Wimmer au Parlement latino-américain (Parlatino).

 

Etant donné le score du parti et le fait que seuls 52 sièges étaient soumis au scrutin de liste, cette représentation est donc fidèle au résultat du parti. Le résultat relativement meilleur de 2005 (entre 2 et 3% et 8 députés) s'explique avant tout par le boycott du scrutin par l'opposition alors.

 

Toutes choses égales par ailleurs, ce scrutin marque donc une consolidation du vote communiste, tout du moins l'absence d'effacement de l'identité communiste dans le « bloc socialiste » sous hégémonie du parti de Chavez, le PSUV.

 

 

Le PC Vénézuelien confirme donc ses résultats encourageants de 2005. Pendant onze ans, il s'est révélé l'allié le plus fidèle de la force hégémonique de la révolution bolivarienne, le PSUV (Parti socialiste unifié du Vénézuela). Le « seul allié qui nous reste »avait dit pendant la campagne Chavez. Mais un allié critique des limites du processus révolutionnaire en cours, toujours dans l'esprit de la construction de la révolution bolivarienne etsocialiste au Vénézuela.


 

Le PCV salue une nouvelle victoire des travailleurs... mais appelle à la mobilisation et à la lutte!


 

Derrière son mot d'ordre « Approfondir la révolution, construire le pouvoir populaire », le PCV a marqué sa volonté de concrétiser enfin le passage de la révolution national-démocratique à un processus révolutionnaire mettant à l'ordre du jour la transition au socialisme.

 

Durant la campagne, le PCV a porté 12 revendications-clés qui sont censés poser des conditions favorables à cette transition au socialisme. Entre autres, la mise en place d'un système de Sécurité sociale et d'un système national de santé public, universel et gratuit; l'adoption d'une « Loi organique du travail » garantissant un ensemble de droits sociaux et syndicaux inédits pour les travailleurs vénézueliens; nationalisations démocratiques avec contrôle ouvrier sur les lieux de travail; réforme fiscale avec progressivité et taxation du capital accrue et un nouveau modèle de développement reposant sur un fort secteur nationalisé et la planification démocratique.

 

Dans son communiqué post-électoral, le PCV salue « une nouvelle victoire des travailleurs ». Il se montre « satisfait du développement et du résultat excellent du processus électoral, marqué par l'exercice démocratique et populaire du processus de changements que le peuple continue à se donner ».

 

Toutefois, devant la résolution et l'unité du bloc contre-révolutionnaire à attendre au Parlement, le PCV « appelle à la plus large mobilisation et lutte des travailleurs pour l'adoption de la nouvelle Loi organique du travail ou le projet de loi sur les Conseils socialistes des travailleurs, destinées à approfondir les droits sociaux de classe ouvrière, des travailleurs des villes et des champs ».

 

Le PCV est désormais devenu un allié crédible et entendu du côté des socialistes vénézueliens. Au-delà du renforcement de l'étroite alliance entre socialistes-communistes, tout dépendra désormais de la capacité des communistes vénézueliens à imposer leur programme comme base de discussion à gauche, dans l'optique du passage démocratique au socialisme, toujours incertain après onze ans de révolution bolivarienne.

 

Dans cette optique, seule la mobilisation sociale et la lutte, politiquement attachée à la révolution bolivarienne, peut permettre d'approfondir ce processus, et de mettre en échec les projets de restauration de l'opposition réactionnaire.

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