En Russie, les milliardaires connaissent pas la crise: le capital accumule et le travail paye (la facture)
02 mars 2010 Les milliardaires russes connaissent pas la crise: le capital accumule et le travail paye (la facture)
Traduit par AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Les conséquences de la crise capitaliste ne touchent pas tout le monde, comme voudrait nous le faire croire l'idéologie bourgeoisie, cherchant, de cette manière, à faire accepter pacifiquement l'augmentation de l'exploitation de ceux qui travaillent. Il y en a qui, dans le contexte actuel, continuent à accumuler des richesses.
C'est le cas des milliardaires russes qui, au cours de l'année 2009, ont vu leur nombre doubler, passant de 49 individus, en 2008, à 77 l'an passé. Parmi ceux-ci, 16 sont des députés élus pour le parti Russie Unie et deux pour son homologue Russie Juste.
Au total, selon les informations publiées par la revue Finans, les dix hommes les plus riches du pays contrôlent quelque chose comme 140 milliards de dollars, un chiffre qui confirme que, en l'espace de 365 jours, une poignée de magnats a doublé les richesses concentrées entre leurs mains.
Au sommet de ces milliardaires apparaît Vladimir Lisin, décrit comme « un entrepreneur discret » de la province de Lipetsk, située à 500 kilomètres au Sud de la capitale, Moscou. En parvenant à plus que doubler son patrimoine de 7,7 milliards à 18,8 miliards de dollars, Lisin a dépassé les célèbres Mikhail Prokhorov, dont la fortune est passée de 14,1 à 17,84 milliards de dollars, et Roman Abramovich, qui est passé de 13,9 à 17 milliards de dollars.
Parmi la dizaine de magnats du pays, il existe toutefois d'autres exemples de milliardaires ayant doublé leur patrimoine en 2009. Suleiman Kerimov est passé de 7,5 milliards de dollars à 14,50 milliards; Mikhail Fridman, de 6,1 milliards à 14,3 milliards; Oleg Deripaska, de 4,9 milliards à 13,8 milliards; Alisher Usmanov, de 4,5 milliards à 12,4 milliards; Vaguit Alekperov, de 7,6 milliards à 10,65 milliards; Alexei Mordashov, de 4,1 milliards à 10 milliards; et Vladimir Potanin, de 5 milliards à 9,95 milliards.
Les travailleurs payent la facture
A la base de cette accumulation de richesse constatée en 2009, on trouve le paiement de salaires misérables, par exemple, dans l'industrie pétrolifère – mais aussi dans l'exploitation de matériaux comme l'or, le platine ou l'argent, ou l'extraction du minerai de fer, des secteurs dans lesquels les profits ont été importants en conséquence de la valorisation de ces biens sur le marché international –, où la force de travail coûte jusqu'à six fois moins que dans le plus grand pays exportateur d'hydrocarbures d'Europe Occidentale, la Norvège.
D'autre part, en Russie, les salaires sont gelés depuis 2008 et des centaines de milliers de travailleurs attendent toujours que leurs entreprises respectives leur versent leur paie. Aux arriérés de salaire comme facteur d'accumulation de capital, se cumulent les faibles taux d'imposition payés par la grande bourgeoisie possédante. En moyenne, l'Etat impose à 9% les grandes fortunes, alors que les travailleurs qui gagnent le salaire minimum sont imposés à 13%.
En outre, au nom de la crise, le gouvernement russe impose des coupes drastiques dans les prestations sociales et dans les budgets de la santé, de l'éducation, des caisses maladie et d'aide aux chômeurs
Selon les statistiques officielles, en Russie, les 10% les plus riches accumulent des revenus 60 fois supérieurs à ceux des 10% les plus pauvres.
Le pillage des entreprises publiques
Vladimit Lisin a fait fortune sur le pillage des forces productives qui, avant la défaite du Socialisme en URSS, étaient propriété de l'Etat.
Le désormais complexe industriel NLMK (métallurgie), propriété de Lisin, a été créé en 1934 sous le nom de l'Usine Métallurgique de Novolipetsk. Cette usine pionnière embauchait 50 000 personnes, dont des scientifiques, des ingénieurs et des ouvriers hautement qualifiés, et était la fierté des peuples soviétiques.
Les salaires payés aux ouvriers, tant que l'entreprise restait propriété sociale, était plus que suffisant pour couvrir les dépenses de leurs familles respectives, ce à quoi il faut ajouter le droit au logement, la couverture médicale ou encore les colonies de vacances. Aujourd'hui, la NLMK embauche moins de 31 000 personnes. L'investissement dans les infrastructures est minimal.
Du point de vue de la communauté dans laquelle s'insère l'entreprise, la province de Lipetsk est passé rapidement d'une situation d'excédent budgétaire à une situation de déficit. En 2009, 75 écoles ont été fermées sur tout le territoire.
Article d'Avante, hebdomadaire du PC Portugais. Numéro 1891 du 25 février
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