Iraqi Communist Party Sadr CityHistoire du Parti Communiste Irakien: l'histoire de la lutte pour une « patrie libre et un peuple prospère »


Présentation du Comité des Relations Internationales du Parti Communiste Irakien


Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


Depuis sa fondation, le 31 mars 1934, le Parti Communiste Irakien (PCI) a dominé la vie politique Irakienne à gauche. Il a joué un rôle fondamental en façonnant l'histoire politique moderne de l'Irak depuis l'indépendance.


Le prestige exceptionnel dont jouissait le PCI et son fort enracinement dans la société Irakienne étaient largement dûs à sa capacité à faire converger la question nationale avec la question nationale d'une manière quasiment unique. Son rôle dans le mouvement national et parmi les jeunes travailleurs, la paysannerie et les intellectuels dès les premiers moments de son existence a laissé une empreinte indélébile sur l'histoire récente Irakienne. L'histoire du mouvement communiste Irakienne est, dans une large mesure, aussi celle de son mouvement révolutionnaire moderne. Rêvant de déraciner le communisme du sol Irakien, les dirigeants successifs ont été contraints d'avouer leur misérable échec.


Le PC Irakien a dirigé, inspiré et impulsé le mouvement national des années 1940 et 1950 contre le colonialisme britannique et ses dirigeants réactionnaires, et pour les droits et les libertés démocratiques. Le parti était impliqué et a généralement dirigé les plus importants soulèvements nationaux, grèves de travailleurs et manifestations de masse. Le PCI était à l'avant-garde dans la défense des droits des femmes, dans la constitution de syndicats ouvriers et d'organisation étudiantes et de jeunesse. Il a aussi joui d'un immense prestige et a eu une énorme influence sur les intellecuels Irakiens. Le communisme devient par conséquent « une puissante passion » en Irak au milieu des années 1950.


A la suite de cela, le Parti Communiste a été la force la plus touchée par la répression des gouvernements successifs sous la monarchie.


Le PCI a incarné la nature multi-ethnique de la société Irakienne, avec parmi ses adhérants des Arabes, des Kurdes, des Chaldéens et des Assyriens ainsi que d'autres nationalités et sectes. Dès 1935, il a soutenu le droit du peuple Kurde à décider de son sort.


En 1949, après la répression du soulèvement révolutionnaire de masse dite d' al-Wathbah (le Saut) de 1948, qui a a mis en échec le projet de traité de Portsmouth avec la Grande-Bretagne, le leader et fondateur du Parti, Yousuf Salman (Fahd) et deux membres émiments du Bureau Politique, ont été exécutés.


Après la révolution national-démocratique du 14 juillet 1958, qui a renversé la monarchie, le PCI a émergé comme 'organisation politique la plus importante du pays.


Mais elle allait devenir la cible numéro 1 des attaques des ennemis de la Révolution de 1958, menée par le Général Kassim. Des centaines de ses cadres et de ses membres sont emprisonnés, exécutés ou assassinés pendant ses années mouvementées.


Après le coup d'Etat Baathiste, soutenu par la CIA, du 8 février 1963, le PCI a subi une campagne sans précédent de liquidation physique de masse. Des dirigeants et des cadres du Parti ont été torturés à mort, y compris son premier Secrétaire, le camarade Salam Adil.


Mais malgré de nombreuses pertes, le Parti est resté une force importante dans la lutte contre le pouvoir Baathiste, et s'est joint à la lutte armée menée par le mouvement national Kurde dans le Kurdistan Irakien. Les souffrances endurées avec courage et l'héroisme des cadres et membres du Parti face à la tyrannie et à la terreur les ont fait gagner l'admiration et le respect du peuple – pour qui il est devenu le 'Parti des Martyrs' – et même de ses ennemis.


La fin des années 1970 a vu le Parti Baath, mené par le dictateur Saddam Hussein, tenter encore une fois d'écraser le Parti Communiste, qu'il a toujours vu comme une force pitentiellement concurrente pour le pouvoir et une menace à sa politique visant à imposer une hégémonie totale sur l'ensemble de la société Irakienne. En mai 1978, 31 membres et sympathisants étaient exécutés, accusés d'activisme politique dans l'Armée.


Pendant la campagne systématique de répression et de terreur sanguinaire qui a suivi, des dizaines de milliers de Communistes et de sympathisants ont été détenus, torturés et exécutés. Le PCI a été interdit et avoir la carte du Parti était passible de la peine capitale. Le Parti a continué le travail clandestin dans les régions méridionales et centrales de l'Irak, dans des questions extrêmement difficiles. Dans le Kurdistan Irakien, dans le nord du pays, il a organisé un mouvement partisan communiste héroique qui a mené la lutte armée pendant la plupart des années 1980. Des dizaines de partisans ont été soumis à des traitements inhumains, y compris les victimes d'armes chimiques utilisés par le régime. Le PCI était impliqué activement dans les efforts pour unir les forces patriotiques dans une large alliance pour mettre fin à la guerre Irak-Iran et pour renverser la dictature.


Le parti s'est opposé fermement aux guerres d'agression criminelles et aventureuses de Saddam, y compris la guerre sanglante Irak-Iran (1980-1988) et l'invasion du Koweit (1990), qui a causé d'énormes pertes et destructions et ont servi les intérêts de l'impérialisme américain et de ses plans pour le Moyen-Orient.


Le PCI s'est opposé aux sanctions économiques sévères imposées par le Conseil de Sécurité de l'ONU à l'Irak après l'invasion du Koweit par Saddam. Il a appelé à la levée immédiate des sanctions pesant sur le peuple Irakien et à l'intensification de la lutte pour mettre fin à la dictature.


En 1991, le PCI a développé le mot d'ordre qui appelait à une véritable autonomie pour le Kurdistan Irakien avec un fédéralisme pour cette région dans le cadre d'un Irak uni et démocratique, comme solution pacifique au problème national.


A sa 5ème Conférence Nationale, qui s'est tenue au Kurdistan Irakien en 1993, le PCI a adopté la politique de « La Démocratie et du renouveau »


Le PCI s'est opposé à la guerre américaine en Irak, tout en rejetant la dictature du Saddam et en s'efforçant de la renverser. Le mot d'ordre « Non à la guerre – Non à la dictature » a résumé de manière correcte la position du parti. Il a considéré que la voie juste menant à la construction d'un Irak fédéral unifié et démocratique était de renverser la dictature à travers l'unité des forces patriotiques dans une large alliance, basée sur un programme clair pour mobiliser le peuple, et jouissant d'un soutien et d'une solidarité international légitimes.


Le PCI s'est opposé ouvertement et a rejeté les politiques bellicistes et hégémoniques des néo-conservateurs dans les Etats-Unis, bien avant la guerre en Irak en 2003. Il s'est opposé à la guerre, à l'invasion et l'occupation, mettant à jouer ses objectifs impérialistes. Cette position a été reconnue comme juste, renforçant ainsi la crédibilité du PCI auprès du peuple.


Dans la situation unique et extrêmement complexe qui s'est développé après la guerre, à la suite de la chute de la dictature fascisante de Saddam Hussein, avec l'effondrement de l'Etat Irakien, le PCI a eu recours à la lutte politique comme forme principale de lutte contre l'occupation, pour recouvrer la souveraineté et l'indépendance du pays.


L'unité nationale et le consensus national sont indispensables dans la lutte pour dépasser les divisions sectaires, éliminer l'héritage de la dictature, pour reconquérir la souveraineté nationale intégrale et donner le pouvoir au peuple Irakien pour qu'il prenne son destin entre ses mains.


Dans le processus politique actuel, comme toujours, le PCI est guidé par les intérêts du peuple Irakien, des travailleurs et des ouvriers. En parallèle à la lutte pour la grande question – qui est la fin de l'occupation – les Communistes Irakiens jouent un rôle important et directeur dans les luttes sociales, défendant les droits des travailleurs et du peuple. En outre, il y a la lutte permanente contre la privatisation des entreprises publiques, contre les plans néo-libéraux et les diktats du Fonds Monétaires International (FMI). Ces luttes de classe traverses les divisions ethnico-sectaires, et contribuent par conséquent à renforcer de manière significative l'identité nationale Irakienne et l'unité du pays.


Le PCI a tenu son 8 ème Congrès National à Baghdad en Mai 2007. Il a insisté sur le faut que le parti et les camarades devaient « faire face au moment historique que traverse notre pays comme une force nationale unificatrice, exprimant toujours les plus hauts intérêts nationaux, et la conscience populaire, et incarnant, dans ses positions comme en pratique, l'unité nationale ». Dans ce contexte, il a identifié une série de grandes tâches nationales et démocratiques.

Ces tâches comprennent l'élimination de l'héritage de la dictature et de l'occupation, la fixation d'un calendrier pour mettre un terme à la présence militaire étrangère, le rétablissement de la souveraineté nationale totale, la prévention des ingérences externes et régionales dans les affaires Irakiennes, la lutte contre le terrorisme et le sectarisme, l'affirmation de la primauté du droit, la lutte contre la corruption financière et administrative, pour la garantie des libertés démocratiques, le respect des droits de l'Homme, la construction d'institutions démocratiques, la fourniture de services de base aux citoyens, et l'élévation du niveau de vie des travailleurs. Notre parti se bat aussi pour renforcer et élargir les bases de ses organisations, consolider son rôle dans la société, et de rassembler les forces patriotiques et démocratiques dans une large alliance qui s'efforce de réaliser notre objectif populaire qui est la construction d'un Irak fédéral et démocratique, libre et unifié.


Tout en faisant face aux immenses défis à venir, et avec une confiance infinie dans notre peuple Irakien et pour leur juste cause, le Parti Communiste d'Irak continuera à renforcer les liens et les relations avec toutes les personnes éprises de paix, avec les forces et les mouvements démocratiques et progressistes dans le monde entier, dans la lutte commune pour la liberté, la démocratie et le progrès social, et dans l'affirmation des valeurs du socialisme et du communisme.
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