clausura04-580x399.jpgII ème sommet de la Chambre des États latino-américains (CELAC) à la Havane

 

Démonstration de solidarité avec Cuba face aux États-Unis

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce 28 et 29 janvier, le second sommet de la Chambre des Etats latino-américains (CELAC) se réunissait à la Havane : un succès pour Cuba socialiste, un camouflet pour les Etats-unis. Plus que jamais, les Etats latino-américains sont unis face à l'impérialisme nord-américain.

 

Cuba n'est pas seule, Cuba n'est plus isolée. A la Havane, les 31 chefs d'Etats réunis ont signé la « Déclaration de la Havane » en 83 points qui réaffirment la souveraineté des Etats latino-américains, la solidarité avec Cuba ainsi que la lutte contre la pauvreté et les inégalités.

 

La CELAC a été créée en 2011 comme une alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA), créée en 1948, dominée par les États-Unis, excluant depuis 1962 Cuba socialiste. Le 1er sommet de la CELAC s'est tenu à Caracas, en 2011.

 

Les hommages à Cuba et Fidel : d'Evo Morales à Dilma, de Rafael Correa à Ban Ki-Moon !

 

Troica_25-580x435.jpgLa semaine fut l'occasion d'une démonstration de solidarité avec Cuba grandeur nature. D'abord par les visites sollicitées avec le leader de la révolution cubaine, Fidel Castro, par les présidents de Bolivie, d'Equateur, du Brésil, d'Argentine, du Vénézuela, du Mexique ou du Surinam.

 

Ban Ki-Moon, secrétaire-général des Nations unies, a lui-même rencontré Fidel. Les deux se sont rejoints sur la perspective d'un monde de paix, de solidarité, de développement social.

 

Ban Ki-Moon a salué Cuba pour ses résultats en termes d'éducation, de santé, de développement social, soulignant son effort pour faire vivre la solidarité entre les nations ainsi que sa concrétisation des Objectifs du développement pour le Millénaire fixé par l'ONU en 2000.

 

raul-castro-marcha-antorchas-celac5-580x385.jpgLes chefs d'Etat vénézuélien, bolivien, uruguayen et nicaraguayen ont même accompagné Raul Castro à la tête du défilé de plusieurs dizaines de milliers de jeunes cubains lors de la « Marche des torches », hommage annuel au fondateur spirituel de la nation cubaine, José Marti.

 

Dernier acte symbolique, l'hommage rendu à Hugo Chavez – ami fidèle de Cuba – par Raul lors de son introduction repris dans la Déclaration de la Havane (« humaniste inlassable qui a lutté contre l'exclusion, la pauvreté et pour le développement de la région »), concrétisé aussi par l'édification d'un musée en son honneur, visité par l'ensemble des chefs d'Etat.

 

« Déclaration de la Havane » : solidarité avec Cuba et lutte contre l'impérialisme

 

Au-delà des hommages symboliques, la teneur des discours, les résolutions votées, l'impression d'unanimité lors de cette rencontre a marqué un pas nouveau dans l'affirmation du continent aux côtés de Cuba contre les tentatives d'isolement des Etats-unis.

 

Tout d'abord, tous les Etats ont exprimé leur gratitude formelle pour l'excellente organisation du Sommet et tous ont signé la déclaration de soutien à Cuba pour exiger le retrait du blocus américain imposé au mépris du droit international depuis 1962 (point 52 de la Déclaration).

 

De la même façon, la CELAC a demandé le retrait de Cuba de la liste des Etats terroristes selon les Etats-unis (point 41). On se souvient qu'il a fallu attendre 2008 pour que Mandela en soit retiré !

 

La déclaration publique réalisée par René Gonzalez, sous les ovations de la salle, est symptomatique de cet état d'esprit.

 

René est un des cinq Cubains condamné pour « actes terroristes » aux Etats-unis, alors qu'ils tentaient au contraire de déjouer des complots terroristes visant Cuba. René est le premier à avoir été libéré, en 2013.

 

L'essentiel des points soulignés par Raul Castro dans son discours introductif, mis au débat, ont finalement été adoptés dans la « Déclaration de la Havane ».

 

C'est tout d'abord la réaffirmation dans l'article 1 du droit « de chaque peuple à choisir sa forme d'organisation politique et économique », une claire référence à l'attitude américaine par rapport à Cuba.

 

Ensuite, c'est la proclamation de l'Amérique latine comme « Zone de paix » (article 53), l'occasion de rappeler les démarches positives vers la paix entreprises en Colombie entre gouvernement et FARC, sous l'égide de Cuba bien sûr (article 56).

 

L'insistance sur les problématiques sociales : la lutte contre la pauvreté, le travail des enfants, l'exclusion des amérindiens et descendants d'africains, la faim, l'analphabétisme, ainsi que la lutte pour une protection sociale, une santé et une éducation pour tous a été souligné dans plusieurs points de la déclaration.

 

La lutte contre l'impérialisme a également fait l'objet de plusieurs mises au point, d'abord par le rappel de la Résolution 1514 des Nations unies de 1960 pour que l'Amérique latine soit déclarée « territoire libéré de toutes colonies ».

 

Or, ce n'est pas encore le cas. Ce fut l'occasion de réaffirmer l'actualité de la lutte pour l'indépendance de Porto Rico (article 38), pour le retour des Malouines à l'Argentine (article 50) et le retrait des bases américaines dans la région ainsi que la création d'un continent libre de toute arme nucléaire.

 

« Le socialisme est possible, et Cuba en est la meilleure preuve » (Daniel Ortega)

 

Les hommages à Cuba se sont multipliés lors du Sommet, du bolivien Evo Morales et de l'équatorien Rafael Correa saluant le combattant de la révolution Fidel, le président vénézuélien Nicolas Maduro rappelant le lien indéfectible entre son pays et Cuba.

 

Le plus vibrant vient peut-être du compagnon historique, le leader de la révolution sandiniste au Nicaragua, Daniel Ortega : « la CELAC est un rêve, dans ce Cuba socialiste, libre, indépendante, solidaire, grâce à l'héroisme et la résistance d'un peuple. »

 

« Le socialisme est possible, et Cuba en est la meilleure preuve ».

 

Au-delà de ses calculs d'hégémonie régionale, que le Brésil, sixième économie du monde, ait apporté un soutien ouvert à Cuba lors du Sommet, appelé à un renforcement des échanges et demandé un soutien supplémentaire de médecins cubains, est un autre signe fort.

 

Quoi qu'il en soit, que les Etats latino-américains expriment en bloc leur solidarité avec Cuba marque une rupture : ce n'est plus Cuba qui est isolée en Amérique mais bien les États-Unis !

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