Indignation du PCE face à l'équation communisme=totalitarisme bientôt en vigueur dans les dictionnaires espagnols
04 févr. 2010 Communisme et totalitarismes
Traduit par AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
de Ginés Fernández, responsable à la communication du PCE
Numéro de Janvier 2010 de Mundo Obrero
La droite médiatique s'est fait écho de la nouvelle, l'Académie Royale de la Langue (RAE) est en train de ré-étudier la définition du terme communisme, pour lui en donner une nouvelle qui le caractériserait comme totalitaire. En tant que PCE, nous qualifions cette intention de non-sens et d'anachronisme, tout en étant une tentative de réécrire l'histoire de l'Espagne. Quelques jours après la publication de la nouvelle, avait lieu un hommage à Majadahonda en l'honneur de Marcelino Camacho [Secrétaire-général du syndicat communiste des Commissions Ouvrières de 1976 à 1987], dirigeant communiste historique, qui a lutté pour les droits des travailleurs, pour la démocratie et les libertés dans ce pays.
Qui peut dire que l'idéal et la trajectoire de Marcelino et de tant d'hommes et de femmes qui, comme lui, ont donné leur vie pour la liberté, sont totalitaires?
La réaction à cette initiative, de la part d'une institution archaïque et composée de membres dont un certain nombre ont un passé franquiste, ne s'est pas faite attendre. José Luis Centella, secrétaire-général du PCE, a envoyé une lettre au président de la RAE, pour lui demander la confirmation de la nouvelle publiée et, le cas échéant, mener les actions qui s'imposent. Le PCE a manifesté son intention de mobiliser au maximum son organisation et ses sympathisants, pour éviter la propagation de sottises de cette gravité.
Elle n'est pas nouvelle, cette stratégie de réécriture de l'histoire du point de vue des vainqueurs de la guerre civile, pour se justifier devant la société actuelle et les générations futures des aberrations et des assassinats causés par le franquisme, à cette fin sont rompus plusieurs médias de droite et l'Eglise qui revient avec arrogance soutenir une idéologie totalitaire, despotique et assassine. Que la droite économique ait besoin de diaboliser tout ce qui porte l'alternative et la résistance à ce capitalisme sauvage, à visage inhumain, cela se comprend, elle a des plus-values et des profits faciles au prix de tout le reste et de tous les autres: droits des travailleurs, fraude fiscale, fermeture d'usine illégale et jusqu'à goinfrer les actionnaires avec l'argent de la collectivité, grâce à un État dans lequel ils disent ne pas croire comme une alternative au libre marché (?), mais que l'Église qui déclare prêcher et œuvrer pour les miséreux retombe dans les mêmes travers, cela ne peut se comprendre, au moins pour les croyants qui ont bon cœur.
Mais face aux ancêtres de la RAE et aux réactionnaires de la droite médiatique, je reste du côté de Marcelino Camacho, de Marcos Ana, de Armando Lopez Salinas et je me souviens de tant d'autres communistes qui ont su et savent que, malgré les erreurs et les modèles, le communisme est la voie de la libération des peuples et, ceci, les libéraux et les néo-libéraux le savent bien, et c'est pour cela qu'ils attaquent ceux qui peuvent démasquer leur grand mensonge.
Mais tout cela, ce n'est pas seulement en Espagne, mais dans toute l'Europe où on tente d'interdire plusieurs des partis communistes sur fond de propagande anti-communisme fascisante. En Amérique Latine, tout espoir soulevé par un gouvernement de gauche est suspendu à la menace de coup d'États, reposant sur des arguments éculés, et appuyées par ce « champion » de la démocratie que sont les Etats-Unis, pays anti-communiste où on les prépare. Et cette campagne anti-communiste est menée au nom de la défense d'une démocratie libérale qui non seulement ne remet pas en cause le capitalisme mais garantit en fait sa survie, dans un régime où tous ne sont pas égaux en droits et en devoirs, où on met hors-la-loi les idées et les partis, où les règles du jeu sont truquées, où l'armée joue le rôle d'arbitre en faveur des élites et des oligarques, où on fait taire ceux qui dérangent, etc.
Souvenons-nous du poème de Bertolt Brecht:
D'abord ils sont venus chercher les communistes
je n'ai pas protesté
parce que je n'étais pas communiste
Ensuite, ils sont venus chercher des ouvriers
mais je n'ai pas protesté
parce que je n'étais pas non plus un ouvrier.
Après ils ont enfermé les syndicalistes
mais je n'ai pas protesté
parce que je ne suis pas syndicaliste.
Après ils ont arrêté quelques prêtres
mais comme je ne ne suis pas religieux
je n'ai pas protesté non plus.
Maintenant ils viennent pour moi
mais il n'y a plus personne pour protester. »
C'est pour cela que la question aujourd’hui est: Que feront les faiseurs d'opinion progressistes, sociaux-démocrates et démocrates en général face à cette nouvelle initiative? Nous communistes sommes prêts à lutter contre cette nouvelle ignominie.
Site du Parti communiste d'Espagne: http://www.pce.es/
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