guevara 15Initiative avec la fille du Che, Aleida Guevara, à l'ambassade de Cuba

 

« Les vrais communistes ici, ceux vraiment conséquents, je les admire »

 

Compte-rendu AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce mercredi 18 avril était organisée par l'ambassade de Cuba et Cuba Si France, une rencontre exceptionnelle avec la fille du grand dirigeant révolutionnaire cubain Ernesto 'Che' Guevara. Aleida Guevara est présente en France pour assister à une des premières représentations d'une symphonie, composée par l'argentin Julio César Pardo, en l'honneur du Che.

 

Ce fut l'occasion pour Aleida Guevara d'exprimer un message clair : l'héritage du Che n'est pas à commémorer, il est à faire vivre. Selon elle, respecter le message du Che, ce n'est pas seulement reconnaître ce qui ne va pas dans cette société, mais agir pour la transformer.

 

Elle a mobilisé ses quelques paroles d'une milonga, à l'appui : « Si je meurs, ne pleurs pas pour moi, fais ce que je faisais, et je continuerai à vivre à travers toi ».

 

L'actualité du combat du Che : la lutte contre le système capitaliste et ses injustices

 

Sa présence fut l'occasion de rappeler toute l'actualité du combat du Che :

 

En ces temps de crise du capitalisme, et qui ne date pas de 2008, la perspective révolutionnaire est plus actuelle que jamais. 2,5 millions d'êtres humains qui vivent avec moins de 2 $ par jour, 850 millions de personnes souffrant de la faim, avec un réchauffement climatique qui fait payer à l'ensemble de l'humanité, l'opulence d'une petite minorité.

 

Ce modèle économique capitaliste qui accumule les richesses à un pôle et la misère à un autre est insoutenable.

 

Aleida Guevara a pesté contre la désinformation dans les pays dits développés. Désinformation sur la réalité de la situation à Cuba, et dans le reste du tiers-monde. Complaisance médiatique vis-à-vis des puissants, Etats-unis en tête.

 

Elle a évoqué l'anecdote de ce journaliste français en 2003 qui lui posait une question sur la « nécessité de renverser le tyran irakien », et à qui elle a simplement répondu : « Mais quand est-ce qu'un peuple d'un pays développé a demandé l'aide d'un pays du tiers-monde pour résoudre ces problèmes internes. Quels droits ont donc ces pays d'intervenir ? Pourquoi cette infériorité est-elle tolérée ? »

 

Elle a lancé des appels à la lutte, en Europe même, contre la politique de casse sociale. Lutter, et pas seulement s'arrêter au constat intellectuel, contre l'inacceptable : la remise en cause des acquis du mouvement ouvrier, la privatisation de l'éducation, de la santé, de l'industrie. « Nous sommes très inquiets pour vous », dit-elle. « Pourquoi cette apathie, ce manque de réaction, ici ? »

 

En ces temps d'élections présidentielles, des mises en garde salutaires sur ce qu'est réellement la démocratie : « La démocratie, ce ne sont pas seulement cinq partis qui se présentent à telle élection. La démocratie, c'est le pouvoir du peuple, un état d'égalité juridique et sociale. Où est la démocratie quand on privatise jusqu'à l'eau ? Où est la démocratie lorsqu'on envoie des troupes lorsque les peuples s'y opposent. »

 

Des anecdotes à foison... le Che devant la police mexicaine et l'aveu de son identité communiste !

 

La fille d'Ernesto Guevara a illustré son propos d'innombrables anecdotes vivantes et éclairantes sur la personnalité de son père et son engagement communiste.

 

Une parmi d'autres, ce passage dans une prison mexicaine en juin 1956, lorsque les policiers l'interrogent et que celui-ci passe de suite aux aveux : oui, il était bien communiste, il préparait une révolution à Cuba, et il avait même une certaine admiration pour Staline !

 

La police mexicaine, éberluée, a alors libéré tous ses compagnons, laissé sa famille, mais a gardé quelque temps cet étrange argentin qui dut attendre quelques semaines pour embarquer à bord du Granma pour la grande aventure de la révolution cubaine.

 

« Je n'ai jamais vu un tyran qui s'occupe d'éduquer et de cultiver son peuple, et qui vient en aide aux autres peuples ! »

 

Le débat fut riche en questions et les jeunes communistes de l'arrondissement dans lequel se déroulait l'initiative, le 15ème, ont participé activement à l'animer.

 

Pour une jeune communiste d'origine colombienne, convaincue de l'exemple cubain, la question était : Que répondre à ceux, dans les médias, à l'université, en politique qui nous parlent de la dictature cubaine ?

 

Aleida Guevara a repris l'anecdote d'un jeune chilien qui avait un jour trouvé une réponse meilleure que la sienne : « Je n'ai jamais vu un tyran qui s'occupe de l'éducation et de la culture de son peuple. Car un peuple cultivé est un peuple libre, qui ne se laisse pas manipuler ni duper ! »

 

Elle a rappelé ensuite les innombrables succès de la petite île : premier pays du tiers-monde dans le sport, dans les ballets, seul pays à avoir atteint les Objectifs sociaux du millénaires de l'ONU. Un pays qui fait don de son savoir-faire pour les autres peuples.

 

Il suffit de mentionner les opérations « Yo, si puedo » qui contribuent grâce à des éducateurs cubains à éradiquer l'analphabétisme en Amérique latine, et a déjà libéré des territoires entiers de ce fléau. Ou encore « Operacion Milagro », par laquelle des chirurgiens et médecins cubains opèrent des patients de la cataracte et d'autres maladies oculaires. 5 millions de personnes ont été traitées à ce jour grâce à ce programme.

 

Quelle « dictature » fait cela ? Il suffit de voir l'unanimité, au dernier Sommet des Amériques, derrière Cuba pour voir que la vraie « dictature », la vraie puissance impérialiste isolée, n'est pas Cuba...

 

« Les vrais communistes, ceux réellement conséquents dans leur engagement, ils ont toute mon admiration ! »

 

Dernière question pour le responsable de la JC 15, sur une intervention récente où elle se définissait comme simple militante du Parti communiste. C'est quoi, être communiste, pour elle ?

 

Pour Aleida, il s'agit avant tout de « défendre les intérêts de son peuple », comme le disait son père. Être communiste, c'est refuser l'injustice de ce système. Elle aime à rappeler l'anecdote d'un séjour au Pérou, où elle découvre un magasin rempli de vêtements raffinés inconnus à Cuba, qu'elle ne peut à son regret acquérir, et devant la boutique, une femme indigène faisant la manche avec cet enfant.

 

Être communiste, c'est refuser que certaines puissent vivre dans le luxe, et d'autres dans l'indigence.

 

Mais, si il est facile d'être communiste à Cuba, pour elle, c'est sans doute le plus difficile et le plus beau des combats en système capitaliste, là où l'idéologie dominante est écrasante et où il faut être incroyablement fort pour résister à ce conditionnement quotidien.

 

Elle a évoqué ses mots murmurés par un camarade communiste du PCE, en Espagne, lorsqu'elle l'a questionné sur la réalité de l’engagement communiste en Europe : « Tu ne peux pas savoir comment c'est difficile d'être communiste ici ! »

 

Ce en quoi Guevara a conclu :

 

« Ceux qui sont vraiment communistes, ici, ce sont les meilleurs sans aucun doute. Ceux qui sont réellement conséquents avec cet engagement, ceux-là, oui je te le dis, ils ont toute mon admiration ».

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