« Faire converger les luttes par une grève générale »

 

de Gianni Rinaldini, secrétaire-général de la FIOM-Cgil

publié par le bureau de presse de la FIOM-Cgil, du 8 novembre 2009

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



«  Nous sommes venus ici à Curno, aux portes de la Brembo [multinationale italienne spécialisée dans les freins], parce que le patron de cette entreprise est Alberto Bombassei [aujourd'hui vice-président de la Confindustria – le MEDEF italien], c'est-à-dire un industriel dont le nom est synonyme d'accord séparé. » Voilà ce qu'a déclaré Gianni Rinaldini, secrétaire-général de la FIOM, qui s'est exprimé au terme de la manifestation organisée par le syndicat CGIL des métallurgistes dans le village qui est le berceau de la a Brembo, dans les environs de Bergame.



« Quand Bombassei était Président de la Federmeccanica – a expliqué Rinaldini – l'Association des entreprises de la Métallurgie a signé deux accords séparés consécutifs sur les Conventions collectives: celles sur les salaires en 2001 et celles sur les règles [régissant les accords entre employeurs et employés] de 2003. Désormais qu'il est vice-président de la Confindustria, responsable des relations avec les syndicats, l'Association patronale a signé deux accords séparés sur les conventions collectives, le 22 janvier et le 15 avril, tandis que la Federmeccanica [l'UIMM italienne] a signé, le 15 octobre, un accord séparé sur les Conventions collective de notre catégorie. Et comme si cela ne suffisait pas, Bombassei est aussi à la tête de la structure interne à la Confindustria qui contrôle l'application, dans les différents secteurs, des accords séparés sur les Conventions collectives. »



Parce que si les entreprises exigent de tels arrangements sont inacceptables pour les travailleurs syndiqués, finit que ces mêmes syndicats n'ont même pas le courage de présenter de tels accords, à un vote de tous les travailleurs et les employés concernés. "



« Bombassei et les industriels italiens qui l'ont suivi sur cette voie – a déclaré Rinaldini - doivent savoir qu'il ne suffit pas de conclure des accords avec des syndicats minoritaires pour avoir l'accord des travailleurs. Parce que si les entreprises imposent à ces syndicats des accords inacceptables pour les travailleurs, cela aboutit à ce que ces syndicats mêmes n'ont même plus le courage de soumettre de tels accords au vote de l'ensemble des travailleurs et des travailleuses intéressés. »

 

« La Fim et l'Uilm – a poursuivi Rinaldini – disent que, dans les jours qui vont du 25 au 27 novembre, ils soumettront l'accord du 15 octobre à leurs adhérents et seulement à leurs adhérents. Mais c'est un paradoxe car, dans notre système, une Convention collective s'applique à tous les salariés d'une branche déterminée et donc à tous les adhérents des autres organisations et aussi aux travailleurs non-syndiqués. Et le paradoxe est encore plus saisissant si on considère que la Fim et l'Uilm ont – les deux prises ensemble – moins d'adhérents que la seule Fiom. Nous demandons donc que l'on fasse pour l'accord du 15 octobre ce que l'on a fait il y a 40 ans pour l'accord de décembre 1969: c'est-à-dire qu'on le soumette dans les usines et les bureaux au vote de tous les métallurgistes. »



Une loi qui fixe des règles claires sur la mesure de la démocratie de consensus et l'organisation des syndicats pour permettre aux travailleurs d'avoir le dernier mot sur les plates-formes et des accords syndicaux.

« Je vois malheureusement – a observé Rinaldini – que ce ne sont pas seulement la Fim et l'Uilm, mais aussi la Cisl et l'Uil qui insistent pour dire qu'ils n'organiseront pas de référendums sur les plates-formes et les accords séparés. Et donc, nous avons décidé de travailler pour préparer une proposition de loi d'initiative populaire à présenter au Parlement. Une loi qui fixe des règles précises en matière de démocratie syndicale qui permettent aux travailleurs d'avoir le dernier mot sur la question des plates-formes et des accords syndicaux. »

 

« Je dois aussi dire – a-t-il conclu – que j'ai trouvé particulièrement incompréhensible la décision de la Federmeccanica, de la Fim et l'Uilm de procéder au renouvellement des conventions qui devaient rester en vigueur, au nom d'un commun accord entre les différentes parties, jusqu'au 31 décembre 2011, au moment où nous sommes pris dans la plus grave crise industrielle que le monde ait connu depuis de nombreuses années. Il ne passe pas un jour sans que l'on annonce que des entreprises envisagent de mettre leurs salariés au chômage technique, qui mettent à pied des salariés, qui annoncent des plans de licenciement. Toutes les régions industrielles sont maintenant pleines de manifestations, de tracts, de manifestations. Tandis que des entreprises en crise sort la revendication de rencontres avec les élus locaux et avec les représentants du Gouvernement, des Préfets aux Ministères.

 

Je crois donc que toutes les conditions sont réunies pour arriver à un moment de convergence des luttes actuelles, qu'elles concernent la démocratie syndicale ou la défense de l'appareil productif et de l'emploi. Je crois, enfin, que les conditions sont réunies pour que la Cgil prenne l'initiative de la grève générale. »



Site de l'Ernesto: http://www.lernesto.it/



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