ouagaLa colère monte au Burkina-Faso : Les lycéens solidaires avec la grève de leurs professeurs pour de meilleures conditions de travail descendent par milliers dans les rues de Ouagadougou

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ils étaient plusieurs milliers de lycéens et d'étudiants lundi 22 dans les rues de Ouagadougou pour exprimer leur solidarité avec leurs professeurs en grève depuis le jeudi 19 mai.



Les jeunes manifestants ont occupé plusieurs artères de la ville, brûlant des pneus et déployant banderoles et pancartes hostiles au ministre de l'Education Albert Ouedraogo.



Si des débordements ont été signalés, notamment au Ministère de l'Education où des vitres du bâtiment ont été brisés et les locaux mis sans dessus dessous, les jeunes lycéens burkinabés ont dans l'ensemble fait preuve d'une haute conscience politique.



Préoccupés par leur réussite scolaire, avec l'organisation imminente des premiers examens de fin d'année, les lycéens ont néanmoins fait le choix de la solidarité avec le corps enseignant, convaincus que leur avenir passe, à court et long-terme, par la satisfaction de leurs revendications.



Les deux principaux syndicats enseignants du secondaire, le SNESS (Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur) et le SYNTER (Syndicat des travailleurs de l'éducation et de la recherche) avaient déposé en janvier 2011 une plate-forme revendicative qui n'a jusqu'ici reçu aucune réponse de la part du pouvoir.



Parmi les doléances des professeurs, les effectifs pléthoriques dans les classes, l'exploitation des enseignants et l'absence d'encadrement dans les examens nationaux, du BEPC au Baccalauréat. Les enseignants demandent un recrutement massif non seulement pour le corps enseignant mais également pour le personnel d'encadrement, ainsi que des augmentations de salaire, permettant de contre-carrer la dégradation de la qualité du service.



Face à un gouvernement recherchant l'épreuve de force, les enseignants ont décidé le jeudi 19 mai de partir en grève jusqu'à satisfaction des revendications, mouvement reconduit lundi dernier.



Dans le même temps, les militaires de la Garde nationale sont également rentrés en conflit avec le gouvernement sur le paiement d'une « prime d'honneur » dont bénéficient déjà les membres de la Gendarmerie et de la Garde présidentielle.



Or, le gouvernement s'est chargé d'éteindre le feu dans les plus brefs délais la rébellion des forces armées en cédant à leurs réclamations, ce qui ne fait que redoubler la colère des enseignants et des lycéens dont les revendications n'ont jusqu'ici même pas été entendues.



Alors que la France s'est empressée de vouer aux gémonies le président légitime ivoirien Laurent Gbagbo, elle continue de soutenir le dictateur Blaise Compaoré, fidèle ami de la France, suspecté entre autres d'avoir assassiné le dirigeant révolutionnaire Thomas Sankara, et réélu « démocratiquement » en novembre 2010 avec 80,15% des voix.



La grève des enseignants burkinabés est un premier pas dans la remise en cause de la politique de ce gouvernement réactionnaire, elle a tout notre soutien.

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