La lutte ne fait que commencer au Chili: convergence des luttes des étudiants et des travailleurs et plus de 300 000 manifestants dans les rues lors de la dernière journée de grève générale
05 nov. 2011La lutte ne fait que commencer au Chili
Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Plus de 300 000 personnes ont participé aux manifestations réalisées lors de la seconde journée de grève générale convoquée par la Confédération des étudiants (Confech) et par la Centrale unitaire des travailleurs (CUT). Les jeunes ont prévu de nouvelles manifestations pour le mois de novembre et les travailleurs des transports de la capitale sont en grève illimitée.
C'est avec des cortèges dans 24 villes du pays, la Confech, la CUT, le Parti communiste du Chili (PCCh) et 70 autres organisations politiques, sociales et syndicales que se sont achevés deux jours de grève dans tout le pays pour défendre l'éducation publique, gratuite et de qualité, revendiquée par les étudiants, les professeurs et les parents d'élèves lors de journées de mobilisations massives qui se sont déroulées au cours des cinq derniers mois.
Selon les chiffres publiés par le PCCh et la CUT, les défilés du mercredi 19 octobre ont mobilisé plus de 300 000 personnes, dont les étudiants et les lycéens, les travailleurs de l'éducation, de la santé, de l'administration locale et centrale, des ports et d'autres secteurs d'activité, des retraités, des militants des droits de l'Homme ou défense de l'environnement.
La marché réalisée dans la capitale a tenu le haut du pavé, puisqu'elle a rassemblé plus de 200 000 personnes sur deux cortèges qui ont convergé vers la Faculté du génie de l'Université du Chili, où avait lieu le rassemblement central.
Un dernier sondage indique que 88% des chiliens soutiennent cette lutte, mais la popularité des revendications ne paraît pas avoir de prise sur le gouvernement de droite, qui a de nouveau réprimé l'initiative.
Au moins 110 personnes ont été arrêtées, portant à plus de 370 le nombre de chiliens incarcérés durant les 48 heures qu'a duré la grève. A cet égard, la CONFECH a accusé l'exécutif dirigé par Sebastian Pinera de traiter avec des groupes encagoulés qui se sont infiltrés plus d'une fois dans les marches pacifiques et ont servi de prétexte aux charges des Carabiniers.
Étudiants et professeurs de nouveau dans la rue en novembre
Le lendemain de ces gigantesques actions de masses tenues sur tout le territoire, étudiants, professeurs, parents et militants sociaux ont tenté de déposer auprès des élus de la nation le résultat d'un référendum organisé par le syndicat des professeurs, lors duquel s'est clairement exprimé la volonté des Chiliens quant au cap à prendre concernant l’Éducation. Plus d'1,5 millions de personnes y ont participé, plus de 90% d'entre elles se sont déclarées favorables au caractère public, gratuit et de qualité du secteur.
Le groupe a occupé pendant plusieurs heures l'ancien siège du Congrès chilien, à Santiago. Mais outre le fait qu'ils ne sont pas parvenus à déposer les résultats du scrutin, nombre d'entre eux ont été cueillis par la police à la sortie de cet acte symbolique, tandis que les forces de l'ordre dispersait dans le même temps avec des canons à eau les personnes qui venaient manifester leur solidarité avec cet acte de protestation.
Après la grève, la CONFECH s'est réuni de nouveau avec les organisations qui sont dans le mouvement dans une grande assemblée plénière, où il fut décidé que les étudiants rejetaient la proposition de Budget d’État pour 2012, réaffirmaient la revendication de mise en place d'un système d'éducation public, gratuit et de qualité et avançaient, de façon plus large, des propositions à caractère plus général avec comme objectif de démonter l'argumentation gouvernementale sur le manque de moyens.
Pour les étudiants, la solution pour financer une éducation publique, gratuite et de qualité réside dans une profonde réforme fiscale et dans la reprise en main par l’État de l'exploitation des ressources naturelles du territoire, des propositions qui révèlent toute l'énergie transformatrice déclenchée par la lutte de masses.
Lors de la réunion, les structures représentatives des étudiants ont décidé également que la lutte ne faisait que commencer, prévoyant une nouvelle mobilisation pour le 5 novembre. En conférence de presse, la présidente de la Fédération des étudiants de l'Université du Chili et porte-parole de la Confech a appelé les parents et les professeurs à participer à la manifestation.
Camila Vallejo a assuré que, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement, le mouvement estudiantin ne donne pas des signes d'essoufflement, et elle a révélé que, bien au contraire, toute sa vitalité se manifeste dans le fait qu'une nouvelle manifestation est prévue pour le 8 novembre, cette fois dans la ville de Valparaiso, où le parlement commencera à discuter du Budget de l’État pour l'an prochain.
La colère des travailleurs s'intensifie, avec les transports en fer de lance
Parallèlement aux actions menées par les jeunes étudiants, les travailleurs des transports de Santiago ont entamé lundi une grève illimitée. Les travailleurs se disent las d'attendre que le gouvernement réponde à la proposition d'ouvrir une table des négociations pour traiter des actions illégales qui ont été commises par les entreprises du secteur.
La grève touche près de 2 millions de personnes et a comme causes principales le licenciement de dirigeants syndicaux, la diminution des rémunérations – qui atteint dans certains cas jusqu'à 30% du salaire garanti dans les contrats – et la mise à l'écart des travailleurs de plus de 60 ans.
Ces mesures ont été prises par les nouveaux opérateurs ou les nouvelles directions des entreprises bénéficiant des concessions de transport, en particulier dans les districts du nord de la capitale.
Article originel d'Avante, organe du Parti communiste portugais (PCP)
Commenter cet article