Le KKE rend hommage au poète et écrivain satyrique grec Kostas Varnalis rallié au communisme et au marxisme après la révolution d’Octobre
24 avr. 2011 Le KKE rend hommage au poète et écrivain satyrique grec Kostas Varnalis rallié au communisme et au marxisme après la révolution d’Octobre
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Ce samedi 16 et dimanche 17 avril, le Comité central du KKE a organisé une conférence scientifique dans le palais des Congrès du siège sur l’œuvre de Kostas Varnalis, poète qui a mis son œuvre au service de la classe ouvrière.
Kostas Varnalis est né à Bourkas (Bulgarie) en 1884. Il a terminé ses études secondaires à Plovdiv et s’est rendu ensuite à Athènes pour étudier la philologie. Il sort diplômé en 1908 et commence à travailler comme enseignant. En 1919, il se rend à Paris comme boursier et prend des cours de philosophie, de philologie et de sociologie. C’est à cette période qu’il commence à adhérer au Marxisme et au matérialisme dialectique et revoit ses conceptions précédentes concernant la poésie, à la fois sur un plan théorique et pratique. Varnalis est apparu comme un poète engagé en 1922 avec son œuvre « La lumière qui brûle ». Conçue après les guerres Balkaniques, la boucherie de la première guerre mondiale et également après la grande Révolution socialiste d’Octobre dans laquelle les peuples du monde entier ont puisé toutes leurs forces ; elle a allumé une flamme dans les cœurs et les esprits des gens. A l’époque où le poète écrivait ces superbes poèmes, la Grèce se trouvait au beau milieu de la campagne d’Asie mineure qui allait bientôt se solder par une catastrophe.
Varnalis se tourna vers la poésie engagée à Paris, où comme dans le reste de l’Europe les mouvements révolutionnaires émergeaient et le mouvement pacifiste anti-impérialiste tenait le haut du pavé.
Ses positions révolutionnaires se reflétaient dans ses recueils de poésie satirique.
« Le pèlerin » (1919), « La lumière qui brûle » (1922 – qui fut publiée à Alexandrie sous le pseudo de Dimos Tanalias et qui fut republiée à Athènes dans une nouvelle édition en 1933), « Les esclaves assiégés » (1927). Sa poésie s’est muée en critique du pouvoir, en protestation contre la guerre et la violence. Il s’est tourné vers la satire dans ses derniers recueils de poèmes comme : « Le monde libre » (1965), « Colère populaire » (1975 – publié après sa mort). Dans le même temps, Varnalis commença à écrire en prose dans la même perspective : articles satyriques, pamphlets et récits sur des questions politiques, « Le peuple eunuque » (1923 – encore sous le pseudo de Dimos Tanalias), « La vraie apologie de Socrate » (1931), ensuite « Le journal de Pénélope » (1947), un recueil de pamphlets « Les dictateurs » (1954).
On estime que son œuvre poète la plus importante est « La lumière qui brûle », un texte unifié sans un genre clairement défini. Sa forme est essentiellement dramatique, tandis que ses monologues et ses dialogues sont à la fois en prose et en vers. Dans le fond, son contenu repose sur une discussion entre Prométhée, qui représente la mythologie Grecque antique, et Jésus-Christ, qui représente le Christianisme. La controverse se concentre sur la question de qui était le plus grand bienfaiteur de l’Humanité et quelle tradition devait être privilégiée. L’auteur s’incarne dans cette œuvre dans l’ancien dieu Grec de la parodie Momus, qui rejette toutes les traditions. Mais à la fin, une personne apparaît, qui s’appelle « Le chef », qui emporte l’approbation de l’écrivain. Des années après l’achèvement de cette œuvre, Varnalis a admis dans une lettre au journal soviétique Izvestya qu’il voulait à travers ce personnage représenter Lénine.
Varnalis était un communiste avec une contribution et une participation de longue date aux luttes ouvrières. En raison de son activité, il fut exilé en 1935 à Mytilène et à Ai Stratis. La classe ouvrière et son parti, le KKE, a traité le poète, dans la mesure que cela était possible dans ces conditions, avec une attention et un amour tout particulier. Entre autres, nous mentionnerons les événements suivants : après sa libération, Varnalis a travaillé pour « Rizospastis », ce qui lui assuré un gagne-pain mais a créé certains problèmes et l’a privé du temps nécessaire pour se consacrer à ses ouvrages artistiques. Quand N.Zachariadis l’a réalisé, il a réglé immédiatement la situation. Zachariadis – selon B.Georgiou dans ses mémoires – « a incontestablement apprécié son travail intellectuel et a immédiatement accepté notre proposition que l’on donne à Varnalis six mois payés pour le laisser écrire ‘le Journal de Pénélope’…
En 1956, en Grèce il y eut des commémorations nationales pour fêter le 25ème anniversaire de la publication de son brillant roman satyrique « La vraie apologie de Socrate » dans lequel il a présenté une version contemporaine des événements qui sont décrits dans l’ouvrage de Platon qui porte le même nom. Une similaire interprétation moderne d’une récit traditionnel est le pamphlet romancé « Le journal de Pénélope ». Néanmoins, dans le cas de l’ouvrage sur Socrate, l’écrivain dévie guère du texte de Platon, la seule différence est qu’à la fin il fait du discours du héros un appel moderne aux esclaves afin qu’ils se révoltent et renversent le système social injuste, mais dans le « Journal » il n’oriente pas le récit vers les lignes de l’histoire classique de l’Odyssée mais vers une légende non-traditionnelle qui présente Pénélope comme une femme infidèle et sans scrupules.
Varnalis a également écrit des essais de critique littéraire et esthétiques : « Solomos sans métaphysique » (1925), « Esthétiques critiques » (1958) notamment. Il a également écrit la pièce « Attalus le troisième » (1972) et réalisé des traductions d’Aristophane, Euripide et Molière.
Dans le même temps, il a travaillé pendant des années comme un enseignant en lycée, et également comme journaliste pour survivre.
En 1934, il fut invité en URSS, où il participa au Premier congrès des écrivains soviétiques, tandis qu’en 1959 lui fut remis le Prix international Lénine « pour le renforcement de la paix entre les peuples ».
Il mourut le 16 décembre 1974.
Des artistes, scientifiques et représentants du mouvement populaire ont participé à la conférence. La conférence a commencé par les salutations de la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga, qui a déclaré entre autres :
« Je ressens le besoin de me concentrer sur quelque chose qui est particulièrement d’actualité et digne d’intérêt, quelque chose de surprenant et d’émouvant, comment cet Homme à un âge relativement avancé, au début du siècle dernier, quelqu’un venant d’une famille assez aisée selon les critères de l’époque, a fui le monde de l’idéalisme, de la métaphysique, le culte des anciens, le nationalisme, le mysticisme, le conservatisme linguistique, les vers travaillés qui ne louent que des expériences personnelles limitées et comment il a changé de camp, pour rejoindre le monde des travailleurs, le matérialisme historique, l’internationalisme, le camp populaire, le monde de l’art partant d’un parti-pris politique et social, pour le peuple et pour les travailleurs. Comment il est parvenu à se débarrasser de l’idée bien-connue et répandue – aujourd’hui encore – de l’ « art pour l’amour de l’art » et a adopté la conception de l’art pour le peuple, pour la lutte, pour la société, pour le socialisme et le communisme.
Ce n’est pas quelque chose qui s’est produit par hasard. Puisque ce grand poète et figure littéraire a vécu très directement ce qui constitue la nature de notre époque, qui est une ère de transition du capitalisme au socialisme ; c’est encore la nature de notre époque aujourd’hui, en dépit du fait que, pour des raisons très particulières, la première tentative de construction du socialisme a été renversée de façon inattendue et sauvage ».
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