Les communistes irakiens saluent le départ des troupes américaines comme une victoire du peuple irakien et une étape dans sa lutte pour la reconquête de l'indépendance nationale
06 janv. 2012 Les communistes irakiens saluent le départ des troupes américaines comme une victoire peuple irakien et une étape dans sa lutte pour la reconquête de l'indépendance nationale
Communiqué du Comité central du Parti communiste irakien
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le 31 décembre marque l'évacuation du dernier soldat Américain de notre territoire conformément à l'accord sur le retrait des forces militaires conclu entre les gouvernements Irakien et Américains. Cet événement d'une grande importance incarne toute la volonté d'un peuple et la lutte menée par les forces nationales et leurs organisations, avec le Parti communiste Irakien, contre l'invasion et la guerre et pour le départ de toutes les forces d'occupation étrangères de nos territoires, la restauration de notre souveraineté et de notre indépendance, et la liquidation des lourdes conséquences de l'occupation.
Le retrait des forces étrangères constitue un moment historique pour notre peuple, et un succès d'une grande importance sur la voie de la consolidation de la souveraineté nationale et de la reprise en main par l'Irak de ses propres ressources, de ses eaux et de son espace aérien. Il ouvre également la voie menant à une souveraineté pleine et entière, par le retrait des dispositions prévues par les articles du Chapitre VII de la Charte des Nations unies et ses restrictions, qui constituent une violation de notre souveraineté nationale, totalement injuste aux yeux de notre peuple, qui n'y voit plus aucune légitimité. Il ouvre également la voie à une suppression des sanctions restantes et des lourds engagements financiers imposés à notre pays par plus de 30 résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU après l'invasion du Koweït par le régime dictatorial de Saddam.
Ce succès historique remporté par la volonté nationale Irakienne n'aurait pu être possible sans les efforts combinés des forces nationales, la convergence de leurs positions aux sommets et à la base sur la revendication de la fin de la présence de forces étrangères sur notre sol. C'est aussi le fruit de la patience des masses, de la détermination et des sacrifices de notre peuple. C'est le triomphe des positions des forces nationales, toutes tendances confondues, convergeant vers la défense des intérêts et des conditions de vie du peuple. Ces positions appelaient à se mobiliser pour le départ des occupants, les contraindre à retirer leurs troupes, en ayant recours à toutes les options et possibilités offertes par la lutte politique et de masse pacifiques dans une atmosphère de libéralisation politique après la chute du régime dictatorial.
Le retrait des forces étrangères met le gouvernement, l'armée et la police en particulier, devant de nouvelles et graves responsabilités, en vue d'atteindre le niveau de préparation et de formation nécessaire, de consolider leur reconstruction sur la base des principes de citoyenneté, d'efficacité et de fidélité au nouvel Irak et de respect de la Constitution, loin de la pratique de l' « équilibre » et du partage du pouvoir communautaires, loin des tendances étroitement partisanes et régionalistes. Cependant, exercer cette souveraineté pleine et entière et retrouver notre indépendance nationale dans la prise de décision, face aux pressions et aux ingérences étrangères, nécessite le renforcement de l'unité nationale et la consolidation du processus de construction d'un État démocratique sur une base citoyenne et de respect des droits humains.
Ces grands défis historiques constituent une sérieuse mise à l'épreuve pour toutes les forces nationales, et en particulier celles qui sont au pouvoir actuellement, exigeant d'elles qu'elles démontrent leur sens des responsabilités envers le destin de notre peuple et de notre patrie, en dépassant l'esprit de parti, le communautarisme, et les petits calculs politiciens, et en abandonnant cette politique visant à se partager le gâteau, les places, et qui suscite désormais le rejet chez notre peuple.
Malheureusement, les positions et la politique des grands blocs dominants actuellement révèlent, aux yeux des masses comme de leurs propres électeurs, une attitude étrangement irresponsable. Ils s'avèrent peu soucieux de tirer des leçons et d'éviter les conséquences dangereuses qui pourraient sortir de leurs rivalités et de leurs disputes.
Au lieu de réfléchir sur la nécessité pour tous les partis de s'asseoir autour d'une table et de discuter des défis posés par la phase post-occupation et des organes ainsi que des outils adéquats pour la gérer, les forces au pouvoir se sont lancés dans une escalade de la haine et la situation politique a encore une fois dégénéré. Il s'agit, cette fois, d'une crise dangereuse entre les deux grands blocs présents au gouvernement et au parlement, l'Iraqiya et l’État de Droit. Un climat d'escalade communautaire et de tensions régionales s'est installé, avec une peur et une angoisse généralisée dans notre pays. Le sort de notre pays est une nouvelle fois l’otage du conflit entre ces deux blocs et de leurs chicanes.
Cette nouvelle réalité a donné une nouvelle vigueur aux plans diaboliques des forces terroristes, et leur a offert une occasion propice pour commettre un nouveau crime odieux, jeudi 22 décembre, avec plusieurs centaines de personnes tués et blessés.
La situation actuelle en Irak, avec ses dangers, a empêché les forces vives de la société et les partis ainsi que les personnalités préoccupés par le sort de notre pays, parmi lesquels le Parti communiste Irakien, de s'exprimer haut et fort afin de condamner ce jeu dangereux, en relançant leurs appels aux partis dominants afin qu'ils réalisent la gravité de la situation dans laquelle ils plongent le pays. Ils appellent au lancement d'un dialogue national qui implique toutes les forces politiques afin de préparer une grande Conférence nationale pour régler la crise actuelle, corriger la trajectoire que prend notre pays, et formuler un programme commun d'action concret qui insiste sur des positions nationales communes aux diverses forces nationales et serve de feuille de route contraignante à toute force dirigeant le pays dans la phase actuelle. Cette conférence mettrait également sur pied de véritables organes de gouvernement national commun, loin de cette infâme politique du partage du pouvoir ethnico-communautaire.
A cet égard, notre Parti appelle toutes les forces et tous les partis politiques, préoccupés par le sort de l'Irak et l'avenir de notre peuple, à répondre favorablement à tous les appels sincères, émanant tout récemment des milieux politiques et gouvernementaux et reflétant les aspirations de l'immense majorité de notre peuple, afin que tout le monde s’assoit autour d'une table et s'engage à un dialogue mutuel visant à régler les crises en cours, à trouver une véritable solution à la crise actuelle et à sauver notre pays d'un avenir trouble dans lequel il pourrait glisser.
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