Logo KSCM na vysku 410x307Le Parti communiste de Bohême-Moravie tient ses promesses



Les élections législatives du 27 octobre ont marqué une progression substantielle du Parti communiste, passant de 11 à 15 %, de 27 à 33 sièges. Pour la classe dominante, c'est une épine dans le pied, un casse-tête au moment de la formation d'un gouvernement.



Pour la social-démocratie, les vagues promesses hypocrites de la campagne sur une alliance gouvernementale de « gauche » sont loin, au moment où elle s'arrange vers une coalition avec la droite.



Cette promesse apparaît désormais plutôt comme un moyen de diviser le Parti communiste de Bohême-Moravie, tiraillé entre une aile plus « réformiste » - favorable à un accord avec la social-démocratie - et une autre plus « révolutionnaire » - partisan d'une ligne indépendante.



Le dernier communiqué du KSCM montre que les tenants de l'aile « révolutionnaire » sortent renforcés de cette énième volte-face de la social-démocratie tchèque, après la 18 ème session du Comité exécutif du KSCM.



Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Les négociations post-électorales suivant les élections législatives anticipées entre le mouvement ANO 2011 [NdT : mouvement ultra-libéral, européiste et populiste dirigé par Andej Babis, deuxième fortune du pays] et les sociaux-démocrates pouvant conduire à une possible coalition tri-partite (avec la participation des chrétiens-démocrates) sont révélatrices d'une décision discutable des sociaux-démocrates, celle d'avoir entamé ce type de négociations. En outre, on constate de fortes divergences dans les programmes des deux partis ; en particulier sur la question des taxes, des restitutions des biens de l'Eglise [NdT : restitution des biens confisqués par le régime communiste à partir de 1948], du second pilier de la réforme des retraites (la capitalisation) qu'ils voulaient annuler ou de la mise en place obligatoire de registres bancaires à des fins fiscales.



Clairement, on noteune tendance à un repli par rapport aux promesses pré-électorales. Et on peut le voir avant tout du côté des sociaux-démocrates. Ils n'insistent plus sur l'annulation ou le report de la Loi sur la restitution des biens de l'Eglise ; ils ne sont pas capables de la mettre en place face au fort lobby patronal représenté par Andrej Babis et son mouvement ANO 2011, tout comme ils ne mettront pas en place une fiscalité progressive ou une taxation plus lourde des grandes entreprises.



Pour ce qui estdes restitutions des biens de l'Eglise, les sociaux-démocrates adoptent une position négative face à l'idée d'un référendum général sur cette question ; ils acceptent que toute révision possible de cette question ne dépende que de négociations avec les Eglises, refusant qu'elle soit soutenue par la prise de position négative, décisive, des citoyens sur la question. Les Chrétiens-démocrates sont fondamentalement contre cette révision ; ANO 2011 reste assez flou, essayant de ne pas s'engager.



Toutes les promesses fondamentales peuvent être ainsi abandonnées sur l'autel d'un possible accord de coalition.Et il y aussi un clair effort pour mettre de côté les questions fondamentales qui se posent actuellement, les laissant tomber dans l'oubli.



En agissant ainsi, les sociaux-démocrates lancent un défi aux autres partis parlementaires, dont les objectifs devraient être de répondre aux attentes de la majorité des électeurs, qui désiraient que l'on mette fin à l'ancienne manière de diriger. La promesse donnée à l'électorat devrait être supérieure à tout accord politicien pour la conquête de positions de pouvoir.



Le Parti communiste de Bohême-Moravie est prêt à mettre sur la table des questions comme la révision de la Loi sur la restitution des biens de l'Eglise, la mise en place d'une taxation à la fois sur les personnes physiques et morales, ou l'annulation du second pilier de capitalisation de la réforme des retraites.



Nous avons émis une proposition pour retarder l'entrée en vigueur du nouveau Code Civil. Nous allons demander le patrimoine non seulement des politiciens, mais aussi de tout citoyen qui dispose d'un certain patrimoine.



Nous voulons réaliser les changements que tout le monde attend avec volonté politique et respect envers les promesses que nous avons faites à nos électeurs.

 



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