Les Islandais rejettent une nouvelle fois le plan de sauvetage du gouvernement de « gauche » et refusent à une large majorité de 59% de payer la dette des banques
16 avr. 2011 Les Islandais rejettent une nouvelle fois le plan de sauvetage du gouvernement de « gauche » et refusent à une large majorité de 59% de payer la dette des banques
Traduction AC d’un article d’Avante, hebdomadaire du PC Portugais, pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Le peuple islandais a résisté aux pressions et aux menaces, a refusé de céder au chantage et a réaffirmé majoritairement son « Non », déjà exprimé en mars 2010, au paiement d’une dette engendrée par les banques privées.
Le résultat du référendum réalisé, ce samedi 9 avril en Islande, petit pays de près de 320 000 habitants, est une leçon de dignité et de courage d’un peuple qui défend de façon intransigeante ses intérêts contre le chantage du grand capital.
Un an après, une majorité claire d’électeurs (59,1%) a de nouveau dit « Non » à un accord concocté par les partis de centre-gauche qui dominent le parlement, qui prévoyait le remboursement des gouvernements hollandais et britanniques respectivement d’1,3 milliards d’euros et de 2,35 milliards de livres.
Après que l’an passé une tentative similaire ait été plombée par le vote négatif de 93% des islandais, le gouvernement a justifié son insistance par le fait que l’accord actuel serait beaucoup plus favorable, puisque le taux était réduit de 5,5 à 3% dans le cas de la Hollande et à 3,3% dans celui du Royaume-Uni.
Quoi qu’il en soit, même sans compter les intérêts, cela signifierait une charge d’environ 12 000 euros par habitant, cela dans un pays déjà contraint à réduire ses dépenses publiques à 10% du PIB, où la monnaie a été dépréciée de 40%, le chômage a dépassé les 9% et la consommation a diminué de 20%.
Face à la catastrophe économique causée par l’effondrement d’un système financier hypertrophié, dominé par trois banques privées, la majorité des islandais considère légitime de ne plus payer les dettes créées par le grand capital. D’autant plus que cela n’est pas vrai de dire qu’ils sont « tous » coupables ou que « tous » ont vécu au-dessus de leurs moyens.
Pendant les années où les banques privées se sont engraissées à coût d’affaires spéculatives, comme c’était le cas pour la banque Icesave, qui a attiré des capitaux d’épargnants hollandais et britanniques en payant des taux d’intérêt supérieurs à 5%, les inégalités dans l’île se sont aggravées comme jamais. Si en 2001, quand les principales banques du pays étaient propriété de l’Etat, 1% de la population la plus riche détenait 7,5% des richesses, en 2007, en plein boom spéculatif, elle contrôlait désormais 20% des richesses produites.
Commenter cet article