3765797w-365xXx80Plus d’un million d’étudiants, d’enseignants et de travailleurs descendent dans la rue en Colombie pour protester contre la privatisation de l'enseignement supérieur

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

D’après la Centrale unique des travailleurs (CUT), principal syndicat ouvrier en Colombie, entre un million et un million et demi d’étudiants, d’enseignants et de travailleurs ont manifesté ce jeudi 7 avril, dans les plus grandes villes du pays contre l’ensemble de la politique anti-sociale du gouvernement de droite de Juan Manuel Santos.

 

La manifestation avait été convoquée par la Fédération colombienne des enseignants (FECODE) et la Fédération des étudiants universitaires de Colombie pour lutter contre un projet de loi présenté par le président Santos en mars dernier visant à acter l’ouverture du capital des universités publiques aux fonds privés, donc l’accélération de la politique de privatisation de l’éducation en Colombie.

 

Car la privatisation de l’éducation n’est pas à sa première étape en Colombie. D’ores et déjà plusieurs établissements d’enseignement supérieur expérimentaux fonctionnent selon ce système, et le plan de Développement 2006-2010 de l’ex-président Uribe ouvrait la voie à la privatisation des universités notamment à travers la réduction du financement public de l’éducation supérieure ainsi que l’autonomisation financière des établissements.

 

Carolina Tejada, porte-parole de la Fédération des étudiants universitaires, a déclaré que le gouvernement cherche « de manière systématique et massive à faire financer l’éducation par le capital privé, ce qui ne permettrait plus à l’université d’entamer des recherches de façon autonome et de plus libérerait l’Etat des responsabilités financières qu’il a aujourd’hui vis-à-vis de l’éducation publique ».

 

La leader étudiante dénonce dans cette mise au service des universités au capital privé la volonté gouvernementale de former « une main d’œuvre bon marché », tout en abandonnant toute responsabilité sociale, « la nature philosophique, culturelle et de recherche » des universités.

 

Toutefois la manifestation ne s’est pas limitée à la question centrale de l’éducation.

 

Rejointe par les principales centrales syndicales que compte le pays, la marche de protestation a également fait entendre la colère des travailleurs sur la casse du code du Travail, la privatisation de la santé et surtout la contre-réforme du système de retraites, qui prévoit une augmentation de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ à la retraite et l’intensification de la politique de privatisation.

 

Les syndicats enseignant et ouvrier ont trouvé un point de convergence dans leur lutte contre la signature imminente d’un accord entre Santos et Obama, à Washington, visant à ratifier le Traité de libre-échange entre la Colombie et les États-Unis, signé une première fois en 2006 mais pendu encore au vote du Congrès Etats-unien.

 

D’après les syndicats, la signature de ce Traité de libre-échange aura pour conséquence une nouvelle vague de libéralisations et de privatisations, ainsi que la vassalisation de l’économie colombienne aux grands groupes états-uniens.

 

Les syndicats ont par ailleurs profité de cette journée pour protester contre la répression policière et anti-syndicale massive mise en œuvre par les gouvernements de droite successifs depuis le milieu des années 1980.

 

Ce jeudi, un dispositif policier gigantesque avait été mobilisé pour « encadrer » les manifestants. 35 000 policiers dans tout le pays dont 15 000 dans la seule capitale, Bogota.

 

Il convient de rappeler que depuis 1986, on estime à 2 800 le nombre de syndicalistes assassinés en Colombie, en faisant un des pays les plus dangereux au monde pour être militant syndical.

 

En outre, un rapport récent du ministère de l’Intérieur dénombrait 178 183 cas d’homicides et 34 467 disparitions causés par les milices para-militaires d’extrême-droite depuis les années 1980.

 

A partir des articles du PC Colombien, du Morning Star et des communiqués des agences de presse

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