dsk-zapatero.jpgStéphane Hessel, en tournée en Espagne, avoue son admiration pour Zapatero et appelle à voter socialiste aux prochaines élections, drôle de parrain pour les « indignés » espagnols

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Le bref séjour promotionnel de Stéphane Hessel en Espagne au début du mois de septembre a prouvé une nouvelle fois le décalage entre le rôle que l'idéologie dominante veut lui faire jouer et le fond de sa pensée politique.



Invité le premier septembre dernier à faire la promotion de son nouveau livre « Engagez-vous ! » à Madrid, Stéphane Hessel a parlé franchement aux journalistes venus interroger le père spirituel des « indignados » espagnols



Et la cohérence politique de ses opinions politiques ne peuvent que faire réfléchir sur la fonction que joue le mouvement des « indignés », et son surprenant inspirateur, dans la canalisation de la colère populaire.



A la question Que doit faire le mouvement des indignés ?, Hessel répond sans ambiguïtés : « Il faut commencer par utiliser les partis les plus démocratiques, les soutenir aux prochaines élections ». Autrement dit, la récupération du mouvement par les partis institutionnels dominants dans une perspective ouvertement électoraliste.



Mais quel est ce « parti démocratique » que l'inspirateur des « indignés » encourage à soutenir en Espagne pour les élections législatives de novembre ?



Après avoir rappelé qu'il est un « sympathisant du Parti socialiste en France », Hessel dévoile son choix de cœur pour le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de José Luis Zapatero.



Une position qu'il justifie par son admiration pour le premier ministre espagnol actuel : « J'ai beaucoup de sympathie pour José Luis Zapatero (…) j'ai toujours été un admirateur de Zapatero ».



Adhésion plus idéologique que personnelle, puisqu'il soutient ardemment son successeur Alfredo Rubalcaba pour les législatives de novembre : « Je crois que Rubalcaba peut être un autre grand Espagnol ».



Stéphane Hessel soutient donc le « parti le plus démocratique » en Espagne, le Parti socialiste, celui qui vient de faire passer au Parlement, avec les voix de la droite et contre la seule opposition des communistes, un coup d’État constitutionnelqui inscrit dans la Constitution la 'règle d'or' budgétaire.


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Un « parti démocratique » qui impose depuis trente ans une politique  ult ra-libéralequi a mené le peuple Espagnol à la catastrophe actuelle, avec ses 4 millions de chôme u rs et ses 9 millions de pauvres.



José Luis Zapatero, modèle de Stéphane Hessel, a été un pionnier des plans d'austéritéen Europe dès 2008 avec son plan E, de renflouement des banques et des industriels. Depuis trois ans, il coupe dans les salaires, privatise à tour de bras, multiplie les cadeaux aux entreprises tout en pressurent les travailleurs.



705179 stephane-hessel-et-nicolas-hulotRien de surprenant finalement à ce que ce « socialiste » (de droite) qu'est Stéphane Hessel, dont le cœur balançait encore en France entre Nicolas Hulot et Dominique Strauss-Kahn il y a quelques mois de cela (cf Stéphane Hessel et l’indignation, guides par défaut de la révolte sociale ? Inconcevable !), fasse l'éloge en Espagne de l'élève-modèle de l'UE du Capital, le social-libéral Zapatero.



Ce qui est surprenant, c'est cette persistance chez certains, en France comme en Espagne, à chercher dans les écrits de Stéphane Hessel la source d'inspiration d'une ligne de lutte et de rupture avec le système capitaliste.



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