Sur le fédéralisme fiscal en Italie – les bases économiques du fédéralisme de la Ligue du Nord: analyse marxiste du développement de l'extrême-droite par Domenico Moro
13 oct. 2010 Les bases économiques du fédéralisme de la Ligue du Nord
Rapport à la conférence de l'Association Marx XXI “Néo-libéralisme et attaque envers la Constitution” (12 juin 2010)
par Domenico Moro, économiste du Parti des communistes italiens (PdCI)
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1 - Les trois déséquilibres de l'Italie
Parler de fédéralisme, c'est parler de la Ligue du Nord, tant la question du fédéralisme est étroitement liée à l'histoire de ce parti. En outre, la Ligue du Nord joue un rôle central dans le discours sur l'attaque contre la Constitution, parce que le parti de Bossi est une des forces politiques visant globalement à la subversion du cadre institutionnel découlant de la Loi fondamentale de 1948. En fait, la Ligue du Nord se développe en concomitance avec la fin de la Première république, s'affirmant au Nord au début des années 1990 parallèlement à la désintégration de la Démocratie chrétienne (DC) et du Parti Socialiste Italien (PSI), sous les coups d'abord de l'effondrement du système clientéliste, dû à l'énorme gonflement de la dette publique, et ensuite aux enquêtes dites « Mains propres ». Tout de même, le parti de Bossi est aujourd'hui le plus vieux des partis présents au Parlement et représente un des plus grands succès politiques de ces vingt dernières années, par certains aspects plus grand que le berluconisme lui-même. En 1994, dans la préface au Grand camélélonde Giovanna Pajetta, Gad Lerner soutenait que la Ligue du Nord était destinée à être absorbée par la « bonne » Ligue, Forza Italia, s'appropriant nombre de ses thématiques, à commencer par le rejet de la politique, typique du leghisme (dérivant du nom italien de la Ligue: Lega Nord). 1. Rares sont les prévisions aussi peu perspicaces: seize ans plus tard, la Ligue du Nord non seulement existe mais est devenue un allié encore plus indispensable pour Berlusconi, sur lequel il est en mesure d'exercer un pouvoir de chantage assez remarquable. Aux européennes de 2009, on a assisté à un transfert de voix du PDL (Parti des Libertés, le parti de Berlusconi qui a remplacé Forza Italia) à la Ligue qui aux régionales de 2010 est devenue une hémorragie, portant la Ligue de moins d'un tiers à près de la moitié des voix du PDL. A cela, il faut ajouter qu'en 2009 et encore plus en 2010, la Ligue semble avoir franchi la ligne du Po, pénétrant dans les régions « rouges », en Émilie, dans les Marches et même en Toscane, en particulier dans la région de Pise et de Prato, où elle a contribué à l'élection du premier maire de droite depuis 1945. Comprendre ce qu'est la Ligue et quelles sont les bases de son succès est donc fondamental. Pourtant, trop souvent, l'analyse du leghisme s'est réduite à une invective basée sur des questions secondaires, d'image et de façade, complice du caméléonismepolitique et idéologique et du goût pour la provocation médiatique caractéristique de ses leaders. Il faut, au contraire, aller au-delà de la façade et comprendre quelles sont les raisons structurelles de son succès. De telles raisons résident dans la capacité leghisteà investir avec sa propagande et son programme politique les questions de fond de notre Pays, bien que les réponses qu'il propose soient non seulement réactionnaires mais surtout incapables de résoudre quoi que ce soit. En particulier, la consolidation du leghismeplonge ses racines dans les trois déséquilibres majeurs qui caractérisent notre pays:
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a) L’énorme fossé économique entre Nord et Sud. Bien que dans d'autres pays aussi à « capitalisme avancé », il existe des régions plus développées et d'autres plus arriérées, l'Italie se caractérise tant une une différenciation plus aiguë que par une division qui, presque avec une précision chirurgicale, la coupe géographiquement en deux parties. A cet égard, il suffit de comparer les deux régions les plus peuplées du Nord et du Sud, la Lombardie et la Campanie. Prenant comme indice 100 le PIB par tête de l'UE à 27, celui de la Lombardie en 2006 s'élève à 135,1, la positionnant à la 26ème place en Europe, celui de la Campanie s'élève à 66,9, la plaçant seulement à la 222ème position2. Tandis que la plupart des régions du Centre et du Nord se positionnent au niveau des régions les plus riches du cœur de l'UE, le Sud se situe à l'extrême opposé du classement. Il s'agit du principal déséquilibre de la société italienne et probablement un des principaux freins à l'économie italienne. La chose la plus grave, par ailleurs, c'est que après une période, entre les années 70 et le début des années 90, où, grâce à l'intervention de l'État, l'écart s'est réduit, en 2009, le poids de l'économie méridionale dans l'économie nationale est redevenu identique à celui de 1951 (23,9%). C'est justement à la suite du démantèlement de l'intervention étatique dans l'économie, au début des années 1990, que la convergence du Sud avec le Nord a cessé, aggravant sa condition relative par rapport au Centre-Nord.
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b) Le sur-dimensionnement des petites et moyennes entreprises (PME). L'économie italienne se caractérise par un poids plus important des micro-entreprises dans la structure manufacturière et économique par rapport aux autres pays avancés. Tandis qu'en Italie, on trouve 430 000 entreprises entre 1 et 9 salariés, en France elles sont au nombre de 212 000, en Espagne 173 000 et en Allemagne seulement 118 000. La prolifération des petites entreprises est un effet tant de l'arriération de certains secteurs que de l'application particulièrement massive du toyotisme, basée sur la pratique de la sous-traitance, dans le but d'amoindrir la résistance des travailleurs et de résoudre le problème de la sur-accumulation de capital. En fait, la grande entreprise n'a pas disparu, mais a été ré-organisée en segmentant toutes les parties du processus de production sur le territoire en une myriade de petites entreprises fournisseurs, souvent mono-clients et donc subordonnées. La particularité de la structure industrielle italienne a une incidence aussi sur la composition de la classe ouvrière de l'industrie manufacturière puisque 25,6% des ouvriers sont employés dans des micro-entreprises, contre 13,9% dans la moyenne de l'UE à 27, 6,6% en Allemagne et 12,6% en France.3. Comme nous le verrons, la composition particulière de classe ouvrière italienne a joué un rôle important dans la constitution du bloc social leghiste.
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c) L’aversion vis-à-vis de l'État. L'origine de ce phénomène est due à une perception fortement ancrée de l'inefficacité de l'État, surtout dans le secteur des services et des infrastructures, qui est accentuée par la perception d'une pression fiscale excessive. Bien qu'en réalité de nombreux fractions de la bourgeoisie échappent à l'imposition, via l'évasion et la non-déclaration, bénéficient d'une imposition plus légère (en particulier sur l'immobilier), et d'aides conséquentes de l'État, l'aversion vis-à-vis de l'État est diffuse et traverse toute la société, de la grande à la petite bourgeoisie, jusqu'à la classe ouvrière. Il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau puisque l'entreprise capitaliste a, depuis toujours, eu une attitude apparemment contradictoire vis-à-vis de l'État. D'une part, l'État est indispensable à l'accumulation capitaliste (et au maintien de l'ordre), d'autre part, il est considéré comme source de dépenses inutiles. Le fait est que l'État change en fonction des conditions du cycle d'accumulation et de la lutte entre les classes, étant un champ de bataille, en aucun cas neutre, entre classes et fractions de classe.
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2 - La Ligue, parti de la petite et de la moyenne entreprise
Les spécificités de l'économie et de la société italienne ont produit une vaste couche petite-bourgeoise entrepreneuriale et, à la longue, un abaissement de la compétitivité et de la compétitivité par employé, du à la capacité moindre des PME de réaliser des économies d'échelle et de mettre en place des technologies nouvelles et coûteuses. Les leviers de compétitivité privilégiés des PME ont été, donc, la dévaluation compétitive – tant qu'il y avait la lire –, les bas salaires et surtout l'évasion fiscale et la fraude aux cotisations. De telles caractéristiques ont conditionné le développement d'une aversion des PME aux règlementations et par conséquent envers l'autorité de l'État. La concentration des PME dans le Nord a accentué en outre l'aversion vis-à-vis de l'État en tant que redistributeur à l'échelle nationale (surtout au Sud) de la richesse perçue sous forme de taxes au Nord, région où se produit une grande partie de la richesse nationale. Sans, toutefois, considérer que le déséquilibre Nord-Sud découle de ces choix justement qui, depuis le début du XXème siècle, ont fait du sous-développement du Sud la condition du développement du Nord. La vraie question, donc, n'est pas l'anti-étatisme, mais plutôt la lutte, menée par une fraction du capital italien du Nord, pour s'assurer les ressources, les transferts de l'État. Donc, les critiques quant à l'état de l'industrie et de l'économie ont fini par être portées à l'État central en tant que tel, plutôt qu'aux faiblesses structurelles des PME du Nord et aussi aux choix de démanteler l'industrie publique. La Ligue du Nord s'est fait l'expression, dès sa naissance, de ces revendications, se posant comme le représentant organique des PMI du Nord. Le caractère de parti de la petite et moyenne entreprise apparaît encore plus évident, dans l'opposition leghistenon seulement à l'État (et aux partis qui l'occupent) mais aussi au grand capital, comme cela a été efficacement résumé par Bossi en 1992:
« A la différence des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat qui sont les véritables structures porteuses du made in Italy, nous devons bien constater que justement le grand capital a dévoré, par les grands accords en coulisse, les aides les plus conséquentes, mettant les petites et moyennes entreprises à la diète forcée (…) Les petites et moyennes entreprises sont les grandes victimes sacrificielles de la politique financière désastreuse de ce régime »4
Les faiblesses susmentionnées de la structure économique italienne se sont accentuées dans les années 2000. Et ce sont les régions du Nord plus riches qui subissent le recul le plus net. En effet, entre 2002 et 2006, indice 100 pour la moyenne UE du PIB par tête, la Lombardie s'est effondrée de 149,5 à 135,1 et l'Emilie-Romagne de 140,2 à 126, tandis que la Campanie baisse de 72 à 66,1 et la Sicile de 70,8 à 66,95. L'augmentation de la concurrence des pays d'Europe de l'Est et d'Extrême-Orient ont pesé plus sur l'Italie que sur les autres pays « avancés », en mettant en difficulté les exportations. Ainsi, déjà affaiblie par un décennie de stagnation, l'Italie a affronté la crise des sub-primes, dont les effets ont été dévastateurs sur l'industrie manufacturière: le secteur des machines-outils et des équipements industriels, colonne vertébrale des exportations, s'est effondré de 35% entre le premier semestre de 2009 et celui de 2008. Presque tout le poids de cette débâcle est retombé sur les petites entreprises, étant donné que les grandes entreprises ont eu le beau rôle en déchargeant leurs difficultés sur leurs appendices externes, éliminant les fournisseurs et délocalisant. De la même manière, la contraction du crédit, à la suite de la crise financière, a pesé bien plus sur les PME que sur les grandes entreprises, qui bénéficient de liens privilégiés avec les banques, avec des actionnaires communs ou aux intérêts communs. Face à la crise, il est apparu ainsi évident qui est le pot de fer et celui de terre . Ce n'est, donc, pas un hasard si le bloc social « berlusconien », face à l' « incapacité » à affronter la crise de la part du gouvernement – du reste mené par un représentant du grand capital – s'est affaibli et que nombre de ses soutiens sont passés à la Ligue, qui, en effet, a enregistrée une grande percée justement entre 2009 et 2010, les pires années de la crise. Ce n'est pas non plus un hasard si sur la vague du dernier succès électoral, la Ligue a entrepris une offensive pour la conquête des banques du Nord, à travers le placement de ses hommes dans les Fondations, suscitant une rapide levée de bouclier de la part de l'establishment économico-politique6. Bossi, sachant que bien que son enracinement sur le territoire passe par le contrôle du crédit, a affirmé: « Les gens nous demandent de prendre les banques et nous le ferons »7.
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3 - Le bloc social néo-corporatiste de la Ligue et la longue transition vers la Seconde république
La Ligue dans les dernières années a mise de côté ses velléités sécessionnistes, se concentrant sur l'essentiel. En premier lieu, il a traduit l'aversion pour l'État dont il se fait l'expression avec la proposition stratégique de fédéralisme fiscal compris comme instrument du maintien des ressources fiscales dans le Nord et donc aux PME. Deuxièmement, il a tenu à construire un « bloc social des producteurs » inter-classiste où en plus des travailleurs autonomes, des secteurs atypiques du travail subordonné, comme les « Partite IVA »(forme typiquement italienne du travailleur free-lance, fortement diffusée en Italie), qui a attiré des couches non-négligeables de la classe ouvrière. Une telle opération a été favorisée par la composition particulière de la classe ouvrière, qui est employée pour 56% dans les petites et très petites entreprises.8. Il s'agit d'une couche ouvrière particulièrement vulnérable à l'idéologie leghistepuisque la lutte syndicale et la conscience politique y sont moins développées par rapport aux grandes usines et vu que les délocalisations et la crise ont facilité l'opération qui consiste à dire que ouvriers et patrons « sont dans le même bateau ».La défense du local contre la mondialisation a redonné de la force aux chevaux de bataille historiques leghistes, la protestation anti-fiscale et anti-redistribuitive, le véritable ciment qui garde compact le bloc social leghiste. A cela, s'ajoute l'anti-immigration xénophobe, agitée habilement par la Ligue, qui – c'est à noter – dans la gestion administrative concrète se garde bien d'aller au bout de ces idées, consciente de l'importance des travailleurs immigrés, comme réserve de force de travail bon marché pour les PME. Le bloc social leghistese concentre sur le déplacement des raisons de l'appauvrissement des salariés de l'accumulation capitaliste (et des spécificités italiennes dans lesquelles elle se déroule) à d'autres questions, substituant au conflit entre travail salarié et capital une nouvelle forme de corporatisme. Dans le bloc néo-corporatif leghiste, la direction politique est entre les mains du capital des PME, tandis que la classe ouvrière et les couches du travail subordonné et autonome occupent une position subordonnée politiquement et idéologiquement. La question de la Ligue et du leghismepeut être rapprochée d'un thème central du discours politique et sociologique marxiste, celui du rôle des classes moyennes dans la société capitaliste, qui a été justement mis en relief par Marx, par Lénine, et en Italie par Gramsci et Togliatti. Il s'agit de classes politiquement oscillantes qui ont souvent servi de base à des régimes réactionnaires de masse, du bonapartisme de Napoléon III au fascisme. Bien sûr, il faut faire attention en établissant des analogies trop rapides, car la véritable classe de référence de la Ligue n'est pas celle des travailleurs indépendants ou les employés des services, mais bien une fraction du capital. Toutefois, il est évident historiquement que les fractions non-monopolistes du capitale ont toujours été sous hégémonie de la fraction dominante du capital, celui financier. Le fascisme même, bien qu'il naisse comme expression de la petite bourgeoisie, est devenue rapidement dictature du capital financier et monopolistique. Aujourd'hui, il sera important de voir comment se développera la dialectique des alliances et des relations de pouvoir entre la Ligue et le reste du système politique et économique. Dans des conditions historiques particulières, des partis expression des couches moyennes peuvent acquérir t maintenir des positions importantes pour une période de temps assez longue. Actuellement, l'époque est justement caractérisée par une longue transition de la Première à la Seconde République, avec des particularités qui permettent l'affirmation de forces politiques sui generis.
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4 - Faiblesses des propositions de la Ligue et réponse de classe
Toutefois, pour le moment, le fédéralisme fiscal semblerait s'être échoué sur les bancs de la « manoeuvre » financière [la manoeuvreest le nom du plan de rigueur italien]et de la Confindustria qui [le MEDEF italien], de la bouche de Marcegaglia [présidente de la Confindustria], semble plus intéressée à faire passer ses objectifs globaux que le fédéralisme. Reste, cependant, le fait que la Ligue possède un fort pouvoir d'attraction sur des couches de la classe qui est notre classe de référence. Pour cela, il faut chercher à démonter le bloc social mis sur pied par la Ligue, en évitant de se faire mettre sur la défense et en passant à l'offensive. Contre le corporatisme, la réponse est de faire apparaître les contradictions de classe et l'inconciliabilité des intérêts des salariés et des travailleurs autonomes avec ceux du capital, en travaillant à la recomposition de la classe ouvrière et des diverses couches du travail salarié. Le danger représenté par la Ligue aujourd'hui n'est pas tellement celui de la sécession (mot d'ordre toujours prêt à être utilisé à des fins de propagande et de chantage), ce qui irait à l'encontre des intérêts généraux du grand capital du Nord, mais plutôt dans sa contribution décisive à la transformation en un sens néo-corporatif de la société et en un sens oligarchique et anti-parlementaire des institutions politiques italiennes. Lutter efficacement contre la Ligue, cela signifie que, à la côté de la défense de la Constitution, nous devons avoir la capacité d'adopter une position claire et définie sur les questions centrales de notre pays, le déséquilibre Nord-Sud, la question fiscale, les externalisations et les délocalisations, l'immigration. Et nous devons dire clairement que le fédéralisme, ou la réponse à la crise de la part des fractions du capital les plus arriérés, n'est pas du tout une solution: la loi sur le fédéralisme n'est pas seulement lourde, coûteuse et compliquée à réaliser mais elle aggrave la situation italienne. En effet, le localisme et le régionalisme, font ressortir les causes de la crise c'est-à-dire l'anarchie du marché capitaliste et les déséquilibres typiques de notre Pays, y compris la prolifération des dépenses et de l'appareil étatique, qui n'est pas une conséquence du centralisme étatique mais bien du capitalisme assisté. La solution ne réside, donc, pas dans la transformation fédéraliste, basée sur un régionalisme exacerbé, mais bien sur la capacité à s'attaquer au cœur du problème, c'est-à-dire la manière dont l'État actuel est au service de l'accumulation capitaliste. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous limiter à une défense de l'unité de l'État national tout court. Nous devons surtout critiquer théoriquement et pratiquement la fonction de classe de l'État et de la dette publique, en particulier celle de socialisation des pertes du capital et de soutien à la restructuration des entreprises (Fiat docet – ce que Fiat dit...). A cette fin, pour commencer, que soient mis au centre de nos propositions politiques le rééquilibre de la pression fiscale en faveur du travail salarié et formellement autonome, par l'augmentation de la progressivité fiscale, et la relance d'un rôle d'investissement productif, de programmation centrale et, comme perspective de dernière instance, de planification de l'État.
Domenico Moro
1 Giovanna Pajetta, Il grande camaleonte, Feltrinelli, Milano 1994.
2 Sur 275 régions au total
3 Istat, Rapport annuel 2009, p.52.
4 Discours de Bossi à la Chambre du février 1992, dans U. Bossi, Il mio progetto, discorsi sulla Padania e sul federalismo, Sperling & Kupfer, Milano 1996, p.34.
5 Site web de Eurostat,
6 A. Carini, “Fondazioni, l’assedio della Lega”, Affari & Finanza de la Repubblica, 12 avril 2010. “Bossi rilancia sulle banche del Nord”, Il Sole 24 Ore, 16 avil 2010. F. Locatelli, “<<Lega legittima ma non si torni indietro>>”,interview avec Giuliano Amato in Il Sole 24 Ore, 16 avil 2010.
7 B. Fiammeri, “<<Opa>> di Bossi sulle banche del Nord”, Il Sole 24 Ore, 15 avril 2010.
8 Istat, Rapport annuel 2009, p.52
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