Un jeune de 19 ans emprisonné en Israël pour avoir « refusé de servir dans une armée d'occupation »
13 janv. 2013 Un jeune de 19 ans emprisonné en Israël pour avoir « refusé de servir dans une armée d'occupation »
Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Natan Blanc a 19 ans. Depuis deux mois, il croupit en prison. Sa faute : être un « objecteur de conscience », autrement dit avoir refusé de faire son service militaire dans une armée d'occupation.
Le 19 novembre dernier, Natan se rend au centre d'enrôlement pour y exprimer son refus de servir. Arrêté sur le champ, il est placé sous détention pendant 10 jours. Une sanction reconduite trois fois.
Natan est lucide sur les méthodes d'intimidation de l'armée israélienne. Dans un entretien téléphonique avec un journal israélien (Haaretz), il comprenait que l'armée voulait le faire plier pour qu'il renie ses convictions et s'engage.
Hors de question pour lui : « Je ne veux pas aller voir un médecin psychiatrique, comme d'autres l'ont fait (pour obtenir une exemption) », dit-il. « Je ne vais pas jouer la comédie ».
A l'origine de ce choix courageux, le souvenir encore frais de l'opération dite « Plomb durci » contre la population de Gaza en 2009. L'expérience du racisme ordinaire, les images de la violence de la guerre, les souffrances infligées à une population civile innocente.
C'est ce qu'il exprime dans sa déclaration de refus : « La vague de militarisme agressif qui s'est emparé du pays, cette haine mutuelle entretenue, voilà ce qui m'a motivé dans ma décision (…)
Il est clair à l'heure actuelle que ce gouvernement, comme le précédent, n'a pas intérêt à trouver une solution à la situation actuelle mais plutôt à maintenir le statu quo. Ils sont prêts pour un deuxième « Plomb durci » : on va parler de dissuasion, tuer quelques terroristes, des civils vont mourir des deux côtés, et on va préparer une nouvelle génération à cultiver la haine, dans les deux camps.
Nos représentants peuvent continuer à alimenter ce cercle sanglant, sans fin. Nous, en tant que citoyens et êtres humains, avons un devoir moral : celui de refuser de participer à ce jeu cynique ».
Décidé à ne pas tuer pour une cause douteuse, Natan désire sauver les vies. Il l'a dit aux juges comme aux officiers, il a l'intention d'assurer un service civil dans le Magen David Adom : l'équivalent israélien de la Croix rouge.
Il est à l'heure actuelle le seul prisonnier à avoir refusé l'enrôlement. Même si durant l'opération « Pilier de défense » en novembre dernier, plusieurs autres citoyens ont refusé de servir.
Parmi ces 400 co-détenus, pour la plupart emprisonnés pour désertion ou pour des refus de servir non-motivés par des raisons idéologiques, son engagement a suscité un intérêt inédit :
« Nombre d'entre eux sont intéressés de savoir pourquoi je refuse de servir, il me pose des questions » confie Natan. « Beaucoup m'avouent que c'est la première fois qu'il rencontre quelqu'un vraiment de gauche ».
Nos camarades de la Jeunesse comme du Parti communiste d’Israël mènent campagne actuellement pour la libération de Natan Blanc, pour faire avancer la prise de conscience – dans une société coloniale dominée par le racisme – de l'injustice de la colonisation et de l'occupation.
Rappelons cette phrase de Marx, plus que jamais d'actualité : « Toute nation qui en opprime une autre ne peut pas être libre ».
Légende: affiche de Yesh Gvul (vétarans qui ont refusé de faire la guerre au Liban): "Libérez Natan Blanc"
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