congreso pit cntVictoire historique pour les communistes uruguayens qui prennent la tête de la confédération syndicale unitaire du pays le PIT-CNT

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Après l'élection en mai dernier de Ana Olivera, dirigeante du Parti communiste, comme maire de la capitale du pays Montevideo (cf Ana Olivera, dirigeante du Parti Communiste d'Uruguay, élue à la tête de la mairie de Montevideo), les communistes uruguayens ont remporté le 9 octobre dernier une nouvelle victoire politique, construisant l'unité autour de leurs propositions politiques.

 

 

Une centrale syndicale unitaire traversée ces dernières années par la lutte pour l'hégémonie entre courants social-démocrate et communiste

 

 

Ce week-end du 6, 7 et 8 octobre marquait en effet le XIème Congrès national de la confédération syndicale unitaire, le PIT-CNT (Plénière intersyndicale des travailleurs-Convention nationale des travailleurs), qui compte plus de 350 000 syndiqués dans un pays de 3 millions d'habitants.

 

Dans le contexte très particulier d'un syndicat unique et d'un mouvement syndical fortement politisé, les différents courants du syndicat sont eux aussi liés aux différents politiques, et luttent pour l'hégémonie politique dans une situation où des positions de consensus doivent toutefois être trouvées finalement entre les différentes composantes.

 

Ainsi ces dernières années ont vu se distinguer nettement deux courants dans la confédération syndicale : d'une part, le courant jusque-là majoritaire 'Articulacion', de sensibilité social-démocrate et très lié à l'ancien président Tabaré Vazquez ; d'autre part, le courant de classe mené par les communistes, regroupant également diverses composantes issues des mouvances socialistes et progressistes.

 

 

Une victoire historique qui concrétise une progression constante du courant de classe mené par les communistes

 

 

 

Ces dernières années ont vu le renforcement constant des positions des communistes dans le syndicat au détriment de la direction réformiste. Dernier succès en date, dans le puissant syndicat du bâtiment (Sunca), où les communistes ont remporté la direction, obtenant 60% des voix des 30 000 syndiqués ayant participé au scrutin.

 

Ce 9 octobre marque une victoire historique pour les communistes qui sortent en tête du vote des 966 délégués qui se sont exprimés. La liste menée par Juan Castillo, du Parti communiste d'Uruguay (PCU), largement composée de militants communistes mais ouverte à divers syndicalistes socialistes et progressistes, obtient 416 voix et 16 des 41 places au Bureau national de la confédération.

 

La liste de l'Articulation n'a pu compter de son côté que sur 317 voix et 13 places. La surprise est venue de la liste non-partisane du syndicat des travailleurs de l'Administration publique (COFE) qui s'est présentée toute seule et a réalisé une percée avec 209 voix et 9 élus au Bureau.

 

 

Un défi posé aux communistes entre soutien au processus de transformation sociale du gouvernement Mujica et impulsion des luttes ouvrières

 

 

La COFE est actuellement en conflit avec le gouvernement de gauche de José Mujica, l'ancien guérillero Tupamaro élu président en mars 2010 à la tête de la coalition du Frente Amplio, gouvernement auquel participe de façon critique les communistes.

 

Les grèves se sont multipliées ces dernières semaines, notamment dans la santé, pour réclamer l'ouverture de négociations collectives sur les salaires et les conditions de travail. Le syndicat reproche au gouvernement de ne pas apporter de réponses crédibles à leurs revendications.

 

Si le courant jusqu'ici majoritaire de l'Articulation se maintient plutôt dans une attitude de soutien au gouvernement, les communistes essaient difficilement de concilier leur position au gouvernement avec le maintien de leur rôle de direction des luttes revendicatives des travailleurs.

 

Le défi posé par la COFE, avec toutes les contradictions de ce syndicat, est celui de la conciliation de la participation pour les communistes à un gouvernement de gauche progressiste, symbole d'une avancée historique dans un pays gouverné pendant plusieurs décennies par les partis de la bourgeoisie et saigné pendant plusieurs années par une dictature sanglante, et la nécessité de ne pas abandonner son rôle d'avant-garde de la classe ouvrière, et de force d'impulsion et de direction de ses luttes.

 

PCUQuelque soit la majorité qui en sortira à la tête du syndicat, et la ligne qu'elle adoptera, cette victoire du courant de classe mené par les communistes constitue incontestablement une victoire pour la classe ouvrière uruguayenne.

 

Un point d'appui dans sa lutte quotidienne pour l'amélioration de ses conditions de travail et de vie. Un jalon dans la perspective du socialisme que les communistes uruguayens contribuent à rendre tangible à tous les niveaux, par son organisation dans les entreprises et dans les quartiers, par la lutte hégémonique menée dans les syndicats comme au sein de l’État !

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