Retournons à l'âge de pierre avec l'UE
06 oct. 2025Article paru le 7 août dans Nasi Pravdu, journal du Parti communiste de Bohème-Moravie
(Source: https://www.nasepravda.cz/komentare/s-eu-do-doby-kamenne/, traduction A.S.).
Prenez votre facture de consommation d’énergie et réjouissez-vous d’avoir payé si peu. Je sais bien que ce « peu » n’était pas vraiment peu, mais comparé à ce qui nous attend, c’est encore supportable. Et – sans surprise – le froid vient de Bruxelles. Il s’agit du nouveau système d’échange de quotas d’émission de l’UE, l’EU ETS2, et de l’augmentation des dépenses des ménages, peut-être de plus de 80 000 couronnes par an.
Nous savons que le gouvernement actuel de Petr Fiala a soutenu activement les quotas d’émission, sous les applaudissements de la Commission européenne [Ndt: en dépi d'une posture de façade anti-européenne]. Nous pouvons également aussi « remercier » l’ancien Premier ministre Andrej Babiš, qui a également sa part dans la politique climatique européenne. Tous deux essaient aujourd’hui, bien sûr, de se dédouaner. Fiala, conscient de l’approche des élections, a lâchement transféré la décision sur l’introduction de l’ETS2 à son successeur. Ce serait une belle farce si l'on ne parlait d'une menace grave pour les travailleurs – d’autant plus qu’il aurait pu s’y opposer très facilement lors de la présidence tchèque du Conseil de l’UE.
Ques sont les quotas d’émission ?
Les quotas d’émission sont des frais sur les émissions rejetées, répercutés dans les prix de l’essence, du diesel, du charbon et du gaz naturel. Ils doivent être un des outils permettant de réduire de 55 % les émissions de CO₂ d’ici 2030 par rapport à 1990. Leur détenteur, contre une somme non négligeable, est autorisé à rejeter une tonne de ces émissions. Ce sont en fait une taxe sur la pollution de l’environnement, instaurée face à la menace du réchauffement climatique et du changement du climat.
L’UE dispose déjà d’un système ETS, qui s’applique aux centrales électriques et aux entreprises industrielles émettant des gaz à effet de serre. L’extension des quotas aux ménages représente une nouvelle étape.
Chacun de nous souhaite sans doute préserver la planète pour nos enfants, nos petits-enfants, pour l’avenir. Mais quelqu’un nous a-t-il dit que, tandis que certains en feront un bon business – les quotas s’échangent en bourse –, les citoyens, déjà appauvris, seront plongés dans une misère encore plus grande ? Selon l’économiste libéral Lukáš Kovanda, les nouveaux quotas alourdiront la vie d’un ménage tchèque moyen de 83 000 couronnes par an, soit presque 7 000 couronnes par mois !
Que faire ?
Voilà la question. Lorsque les gouvernements précédents pouvaient s’y opposer, ils restaient plutôt passifs, au mieux grandiloquents. « Nous n’introduirons pas les nouveaux quotas d’émission, car nous ne voulons pas exposer les gens à l’augmentation du prix des carburants ou du logement. Les gens ne doivent pas payer pour des ambitions absurdes. Au contraire, nous travaillons à modifier et à abolir cette mesure », a récemment déclaré le Premier ministre Fiala. Mais qui peut le croire ?
Sur ce sujet, l’eurodéputée Kateřina Konečná [Ndt, secrétaire du parti communiste de Bohème-Moravie] s’est exprimée de façon critique devant le Parlement européen :
« Au cours des quatre dernières années, il y a eu une hausse brutale des prix de l’énergie, environ 93 millions d’Européens sont menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale, et dans le même temps, ils devraient encore subir une nouvelle hausse à cause des quotas d’émission ? Je ne pourrai jamais soutenir cela ! Nous ne pouvons pas permettre une nouvelle asphyxie du niveau de vie des citoyens et de l’industrie. » Elle a donné un signal clair sur la position qu’elle adoptera si elle influence le prochain gouvernement.
On pourrait citer le slogan maintenant emblématique en république tchèque : « Assez des hausses de prix fondées sur des absurdités européennes ! ». Cependant Les médias organisent déjà la confusion en ramenant des pseudo-affaires gonflées aux hormones pour assurer qu'une « opposition » qui a participé dans les gouvernements successifs à la situation actuelle laissant l'attaque bien réelle contre le niveau de vie des citoyens tchèques.
[Commentaire de SI : les syndicats tchèques ont le courage de s'opposer frontalement à cette attaque contre les conditions de vie et les capacités de productions malgré la division au motif de l'urgence climatique. Cependant il ne suffit pas de démontrer les "erreurs" des gouvernements nationaux face à la commission européenne en temps d'élections. La sortie de l'UE (et de l'EURO pour les pays concernés) constitue le seul mot d'ordre cohérent pour guider les travailleurs sans ambigüités stratégiques. L'UE n'est pas "absurde" mais elle a ses raisons que les besoins des travailleurs ignorent.]