Texte du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS), publié le 8 Mars 2016 par Lien-pads in nationale: 8 mars journée internationale des femmes, repris pour Solidarité internationale-vivelepcf.

 

La journée du 8 mars fournit l'occasion aux travailleuses et aux travailleurs de réfléchir et d'intensifier leurs luttes communes et unies pour défendre leurs conquêtes sociales, pour exiger l'égalité effective dans tous les domaines de la vie sociale, pour l'abrogation de toutes les lois qui consacrent l'infériorité juridique des femmes, et notamment le Code la famille, pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des femmes.

Les travailleuses algériennes, les femmes et les mères de travailleurs, subissent et subiront le plus le fardeau des attaques lancées par le gouvernement au service de la bourgeoisie contre les intérêts des classes populaires sous le prétexte de faire face aux conséquences de la chute des recettes pétrolières. Qu'elles travaillent ou qu'elle ne travaillent pas, ce sont elles qui mesurent de la façon la plus brûlante les effets de la dévaluation du dinar sur le contenu du couffin, le prix des vêtements, de l'électricité et du gaz, etc. Ce sont elles qui vivent le plus douloureusement la difficulté à préparer un repas consistant et équilibré, si ce n'est un simple repas par jour qui n'apaise ni la faim ni les frustrations.

Les mesures du gouvernement ne touchent que les salariés, hommes et femmes. Les propriétaires d'usines, d'immeubles, les importateurs et les gros intermédiaires, ont répercuté la hausse des prix provoquée par la dévaluation et celle des diverses taxes avant même qu'elles ne soient officiellement entrées en vigueur.

Les médias étatiques ou privés déforment le sens et l'origine de la journée du 8 mars. Ils la présentent comme une fête, la fête des femmes quelles que soient leurs conditions sociales. Ce n'est pas parce qu'elles sont femmes que les bourgeoises et les travailleuses ont les mêmes intérêts et peuvent être mises dans le même camp. Leurs intérêts sont au contraire diamétralement opposés, inconciliables. Les préoccupations des bourgeoises qui vont "célébrer" cette journée dans de luxueux restaurants ou dans les salles de fêtes des hôtels à plusieurs étoiles n'ont rien à voir avec l'esprit du 8 mars et aucun lien avec la détresse, la misère, les inquiétudes et les angoisses des ouvrières, des fonctionnaires ordinaires, des femmes de petits fellah s'échinant à entretenir leurs quelques chèvres, moutons ou poules, de petits artisans ou de petits commerçants dont les revenus dépendent du pouvoir d'achat des travailleurs.

Ce sont surtout les femmes qui sont touchées par le refus de la plupart des patrons de les déclarer à la sécurité sociale. Ce sont elles qui se retrouvent ensuite à mendier dans les rues si elles n'ont personne pour les aider quand elles perdent leur mari ou leurs enfants. Les travailleuses, surtout dans le secteur privé ne bénéficient pas de la protection des lois sociales. Salaires minorés dans les ateliers de confection clandestins, absence de syndicats, arbitraires des patrons et des patronnes, harcèlements, etc., telle est la condition des ouvrières. Elles sont mises à la porte en cas de maternité. Ce sont elles qui ont le plus de mal à concilier le travail et la garde des enfants en bas âge étant donné que le régime a complètement délaissé les crèches et fermé depuis l'époque de Chadli les cantines scolaires.

Les ingérences impérialistes, la manipulation des groupes obscurantistes qui opèrent sous le voile de la religion et promettent les pires châtiments aux femmes conscientes de leurs droits et décidées à défendre leurs conquêtes sociales et politiques, font peser une lourde menace sur l'avenir des femmes.

La défense et la promotion des droits et aspirations des femmes sont étroitement liées à leur mobilisation pour résister à l'impérialisme. Plus que jamais pour faire face aux périls, il faut s'organiser, attaquer à la racine les malheurs qui s'abattent sur les peuples, le régime capitaliste et son cortège d'inégalités, d'oppression et de ruines. Plus que jamais il faut conjuguer les luttes avec celles de l'ensemble des travailleuses et des travailleurs dans le monde.

Solidarité avec les femmes du Sahara occupée, avec les Palestiniennes, les Libyennes, les Syriennes, les Yéménites, les Irakiennes, les Kurdes, les Afghanes, toutes jetées dans l'enfer de la guerre ou sur les routes de l'exode par les interventions des Etats impérialistes, des monarchies du Golfe, et du régime rétrograde d'Erdogan en Turquie.

L'émancipation des ouvrières et des travailleuses passe par l'abolition du capitalisme et le développement de la solidarité internationale pour les libertés démocratiques, le progrès social, la paix et le socialisme.

 

PADS, 7 mars 2016

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