Déclaration du Parti communiste de Suède sur la proposition de limitation du droit de grève en Suède
09 juin 2018
De nouvelles limitations du droit de grève
Le 5 juin, les trois principales fédérations syndicales ont annoncé qu'elles étaient parvenues, en coopération avec les organisations capitalistes, à un accord sur la manière de limiter davantage le droit de grève.
Le droit de grève des travailleurs est déjà limité par l'obligation de notifier une grève sept jours ouvrables à l'avance et par l'obligation de maintenir la paix pendant les périodes où les conventions collectives sont en vigueur. Cette fois, les grèves et les conflits qui n'ont pas de convention collective comme objectif sont interdits. Même si les actions de solidarité, les grèves politiques et autres mesures sont exemptées de la proposition, le risque est grand que les grèves ou autres actions pour les travailleurs qui ont été licenciés ou pour lesquels l'entreprise a enfreint la loi soient interdites.
Dès que les négociations entre les capitalistes et les syndicats réformistes ont été achevées, la ministre du travail social-démocrate Ylva Johansson a proclamé son soutien à la proposition. L'attaque du Parti social-démocrate contre les travailleurs suédois doit impressionner même les parties les plus réactionnaires de la bourgeoisie suédoise. Mais les conséquences sont encore plus graves.
En conséquence de cet accord entre les réformistes et les capitalistes, la porte est ouverte à un mépris total des syndicats suédois, exactement ce que l'enquête sur le droit de grève lancée au printemps par le Parti social-démocrate prévoyait. La pratique antérieure sur le marché du travail suédois indiquait que les actions des travailleurs et des syndicats visant à remplacer ou à modifier les conventions collectives existantes étaient interdites, et que c'était le premier accord sur un lieu de travail qui réglementait les conditions de travail des travailleurs. Par le biais de la nouvelle proposition, cette pratique est censée être inscrite dans la loi.
Si ces mesures sont appliquées, les capitalistes ont la possibilité de signer des conventions collectives avec leurs propres syndicats jaunes. Les accords signés avec les syndicats jaunes réglementeraient les conditions des travailleurs et il serait illégal pour les syndicats de travailleurs de les contester au regard de la loi bourgeoise. Cela laisse aux syndicats de travailleurs deux options : sous-enchérir les syndicats jaunes afin de remporter le contrat ou de les contester en violation de la loi existante.
Les changements convenus par les syndicats jaunes et les capitalistes, et le fait que les sociaux-démocrates veulent maintenant donner force de loi le plus rapidement possible, visent à préparer le terrain pour une offensive générale contre les travailleurs en Suède.
Le Parti communiste de Suède dénonce toute attaque contre le droit des travailleurs à l'action syndicale et nous rejetons catégoriquement le droit de la loi bourgeoise de limiter la lutte de la classe ouvrière.
Finalement, les capitalistes et leurs politiciens, ainsi que leurs dirigeants ouvriers jaunes, ne seront pas en mesure de freiner la lutte des travailleurs. Consciente de sa classe et de son but, la classe ouvrière ignorera la loi bourgeoise et montrera que la loi n'est rien d'autre que le droit des travailleurs.
Quand les contradictions entre les centres impérialistes augmentent, quand la concurrence augmente, la nécessité de repousser la classe ouvrière de son propre pays et d'augmenter sur son dos l'efficacité de la concurrence avec les impérialistes dans le monde entier s'intensifie. De la même manière que les sociaux-démocrates suédois attaquent les travailleurs suédois, les politiciens capitalistes attaquent les travailleurs d'autres pays. Eux aussi doivent être en mesure d'être compétitifs.
Les attaques ne sont pas aléatoires. Ce sont les mécanismes du système capitaliste qui l'obligent à attaquer. Sans s'attaquer au système capitaliste, à son État, ses politiciens et ses dirigeants syndicaux jaunes, aucun droit de grève ne peut être garanti.
Le Parti communiste de Suède n'a pas d'intérêts distincts de ceux des travailleurs. C'est seulement dans la lutte contre le capitalisme et pour le socialisme que le progrès réel et la sécurité réelle pour les travailleurs en Suède et dans le monde peuvent être gagnés.
Nous appelons les travailleurs suédois à :
- Agir contre l'attaque capitaliste !
- Combattre les dirigeants syndicaux jaunes ; reprendre le contrôle de leurs syndicats !
- Combattre toutes les limitations du droit de grève - celles qui sont proposées et celles qui existent déjà !
- Passer de la lutte défensive contre l'attaque capitaliste à une lutte offensive pour le socialisme !
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