Nous devons mettre fin à la guerre au Yémen : pas de collaboration avec le régime criminel d'Arabie saoudite - Déclaration du PCE
15 août 2018Déclaration du Parti communiste d'Espagne sur la guerre au Yémen
Traduction NK pour Solidarité Internationale PCF
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite, qui a causé un horrible massacre à Saada il y a quelques jours en bombardant un bus transportant des dizaines d'enfants, tuant près de 60 personnes, a une fois de plus montré sa férocité et son mépris total pour le droit international et pour la vie de la population civile au Yémen. Ce massacre sanglant d'écoliers s'ajoute au massacre de la semaine dernière à Hodeida, où les forces aériennes saoudiennes ont une fois de plus bombardé la population civile, tuant 55 personnes et en blessant plus de 200.
Après trois ans d'intervention au Yémen, le monde ne peut ignorer que le gouvernement de Salmane ben Abdelaziz et de Mohammed ben Salmane est directement responsable de la catastrophe, de la mort et de la douleur que leurs troupes et les bombardements causent dans le pays. Se moquant de la souffrance yéménite et du choc horrifié du monde, le cynisme brutal du gouvernement de Riyad est allé jusqu'à justifier le meurtre d'enfants à Saada, sous prétexte que le bombardement constituait une action militaire légitime et qu'il était conforme aux normes internationales et au droit humanitaire.
L'intervention de l'Arabie et de ses partenaires du Golfe (avec le soutien ouvert des États-Unis) dans le conflit yéménite a déjà causé plus de dix mille morts, dont, selon l'UNICEF, deux mille deux cents enfants ; elle a détruit une grande partie des installations sanitaires du pays et des centaines d'écoles, aggravé les difficultés et la faim, rendu possible l'émergence de maladies telles que le choléra, et a mis dix millions d'enfants yéménites dans une situation très grave qui nécessite une aide humanitaire d'urgence.
L'ONU a décrit la situation dans le pays comme étant la crise humanitaire la plus grave au monde aujourd'hui. Cependant, la protection, la connivence et le silence des États-Unis, de la plupart de ses alliés et d'une grande partie de la presse internationale à l'égard du gouvernement saoudien a permis à l'horreur du Yémen de devenir une guerre presque oubliée.
L'Arabie est consciente du droit international et de l'obligation pour tous les pays, même en situation de guerre, de protéger la vie des civils, mais, comme l'a montré la controverse avec le Canada, pour les États-Unis, le pétrole et les intérêts militaires stratégiques et leurs objectifs au Moyen-Orient sont au-dessus de toute considération démocratique et humanitaire, malgré leurs proclamations répétées dans la défense des droits de l'homme.
Le différend entre Riyad et le Canada, sur lequel le ministre des Affaires étrangères avait prudemment exprimé sa préoccupation au sujet des arrestations de femmes et de défenseurs des droits humains par le gouvernement saoudien, illustre l'impunité avec laquelle l'Arabie, grâce au soutien des États-Unis, fait fi de ses obligations en tant que membre des Nations Unies. Malgré la prudence du gouvernement d'Ottawa, Riyad a expulsé l'ambassadeur du Canada et gelé les échanges commerciaux avec le pays, envoyant au monde entier un message de rejet absolu de toute critique par un autre pays. Cette politique américaine est allée jusqu'à abandonner son allié canadien dans son altercation diplomatique avec l'Arabie, comme l'ont fait la Grande-Bretagne ainsi que d'autres membres de l'OTAN.
La complicité avec la dictature féodale sanguinaire de l'Arabie maintenue par les États-Unis, par l'Espagne (Felipe de Bourbon entretenait de magnifiques relations avec la monarchie saoudienne) et par d'autres pays, explique l'insolence et l'arrogance du gouvernement de Riyad après des massacres tels que celui des écoliers de Saada, mais cela doit conduire le peuple de notre pays, et du reste du monde, à exiger la fin de la collaboration politique, militaire et économique avec un régime criminel, qui arme et finance des groupes terroristes en Syrie et provoque des massacres ignominieux tels que celui de Saada.
Il est urgent de mettre fin à l'agression et à la guerre au Yémen. Les tueurs qui bombardent et mitraillent la population civile yéménite doivent être arrêtés, et le gouvernement saoudien doit être tenu responsable de crimes de guerre devant les tribunaux internationaux, car le monde ne peut oublier que le gouvernement de Riyad a les mains qui trempent dans le sang des enfants de Saada.
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