Unir la jeunesse contre le fascisme - Déclaration de l'Union de la jeunesse communiste (UJC) du Brésil
11 nov. 2018
Traduction MR pour Solidarité Internationale PCF
Coordination nationale de l’UJC - Brésil
La Coordination nationale de l'Union de la jeunesse communiste (Brésil) salue publiquement tous les jeunes antifascistes, progressistes, humanistes et révolutionnaires qui se sont engagés, lors de ce second tour des élections générales, pour dénoncer les risques du bolsonarisme pour le pays et pour l’avenir de la jeunesse brésilienne. Nous rendons hommage à la solidarité internationale, en particulier aux jeunesses communistes du monde entier. Nous offrons notre soutien physique et moral à tous les jeunes abattus par la victoire électorale de Jair Bolsonaro.
Cependant, plus que d’offrir un soutien, nous entendons démontrer aux quatre coins de ce pays immense la cohérence et la fermeté révolutionnaire des jeunes communistes. Ce n’est ni le moment d’avoir peur, ni le moment de gémir. Il nous faut dépasser les limites des actions individuelles. Il faut organiser la lutte et la résistance avec intelligence et constance, en les inscrivant dans nos agendas quotidiens et en leur donnant l’importance historique qu’il convient. Nous savons que le bolsonarisme représentait jusqu’alors l’unité de diverses forces réactionnaires, de secteurs importants de l’armée et de la police, des églises néo-pentecôtistes, des propriétaires terriens, des hommes politiques corrompus d’extrême droite, etc. En plus de cela, le bolsonarisme pouvait compter sur l'appui et le consentement de la bourgeoisie brésilienne et de l'impérialisme.
Le gouvernement Bolsonaro est la marque d’un nouveau cycle dans la domination bourgeoise au Brésil. Inséré dans le contexte de l'intensification des conflits offensifs inter-impérialistes et de l’offensive américaine, il associe un programme économique ultralibéral à un pouvoir réactionnaire par le biais d'une politique de lutte renforcée contre la drogue, de soutien aux milices, d’institutionnalisation de la violence raciale, de la violence contre les femmes et contre la population LGBT. Il s’agit d’un nouveau type de fascisme, fruit des caractéristiques du XXe siècle mais aussi d’autres caractéristiques particulières.
Un nombre impressionnant de députés allié à Bolosonaro a été élu au Congrès national et dans les assemblées régionales. Ceci renforce le résultat de l’élection présidentiel et la montée en puissance du fascisme, intensifiant le risque de répression contre la classe ouvrière. En plus de cela, une série de gouverneurs (régionaux) élus se sont rangés dans le camp du fascisme, ce qui va amplifier les effets du scrutin national en matière de sécurité, et d'enseignement public – qui vont être la cible d'attaques systématiques de mouvements antidémocratiques comme l’École sans Parti, qui promeut les privatisations et l'éducation à distance.
Dans le but de supprimer, restreindre les droits, et appliquer des lois antipopulaires, sans parler de la manipulation, le bolsonarisme utilisera les lois et le cadre institutionnel existant. Un avant-goût de sa politique a été donné par les invasions arbitraires des universités réalisées par des agents fédéraux et des représentants de la justice électorale, en plus des actions contre la presse de gauche (comme la saisie du journal Brasil de Fato) et contre les entités organisant des rassemblements contre le fascisme. Nous devons également être attentifs à la formation de groupes paramilitaires d'extrême droite à travers le pays.
La mort de la sécurité sociale, le retrait des droits du travail, la privatisation du Système Unique de Santé (SUS), des écoles et des universités fédérales, la privatisation du pré-sel font aussi parti du programme de Bolsonaro. Toutes ces mesures affecteront directement ou indirectement les perspectives futures, l'emploi et les droits de notre jeunesse. Cependant, aucune de ces mesures ne sera mise en œuvre sans lutte, résistance ni mobilisation populaire.
Dans cette perspective, nous devons assurer l'unité sociale et politique la plus large possible contre le bolsonarisme. Défendons le caractère public des écoles et des universités, défendons la vie de nos jeunes, en particulier de la jeunesse noire des banlieues, défendons nos droits et nos perspectives d'avenir. Dans cette perspective, il nous faudra faire preuve d’endurance et d’organisation. Amplifier les organisations de jeunesse, revitaliser le mouvement étudiant par-delà sa logique cupide, rapprocher la jeunesse humaniste progressiste et chrétienne des luttes antifascistes, articuler les diverses expériences de rayonnement communautaire, réoccuper les quartiers et les espaces publics pour la pratique sportive et culturelle. Les communistes, sans aucun sectarisme, se doivent de fédérer toutes les expressions antifascistes parmi les jeunes. Garder nos jeunes en vie, les faire rêver, les faire se battre, les organiser et les faire occuper les espaces publics constitueront également un acte de résistance. À l'intérieur de ce large front, il est de notre devoir de renforcer notre vision anticapitaliste et anti-impérialiste.
Enfin, soulignons que dans cette situation politique, nous sommes fiers d’être une organisation de jeunesse de gauche ouvertement communiste et organisée au niveau national. Nous sommes fiers de notre histoire, de notre lutte et, en particulier, de nos victoires contre le fascisme. Avec intelligence, nous savons quand reculer et quand avancer, et nous invitons la jeunesse indignée du fascisme à découvrir et à rejoindre les rangs de la jeunesse communiste, sinon à renforcer les organisations étudiantes, ou les organisations culturelles et de quartier. Nous sommes convaincus que ce combat sera difficile, peut-être même plus long que nous le souhaitons, mais nous le gagnerons pour la défense de l'humanité et de ses accomplissements.
Ousar lutar, ousar vencer! (Oser lutter, oser vaincre!)
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