20 ans après les bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie, le Parti communiste de Grèce (KKE) poursuit la bataille contre les projets et les organisations impérialistes.

Déclaration du Parti communiste grec (KKE), 27 mars 2019, traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf »

Jour pour jour, cela fait 20 ans que l’OTAN bombardait la Yougoslavie et cela fait deux mois depuis que le parlement grec a ratifié l’Accord de Prespa [sur la dénomination de l’ancienne république fédérative yougoslave de Macédoine - NdT]. Ce sont deux événements différents : d’une part, une guerre, qui a causé la mort de plus de 3500 personnes, à 75% des civils, dont 400 enfants, et d’autre part, un accord transnational « pacifique », du moins tel qu’on nous le présente. Pourtant, ces deux événements sont étroitement connectés par un lien très fort : les objectifs de l’organisation impérialiste OTAN, cette organisation criminelle qui est capable de monter des coups d’Etat militaire, de bombarder des pays, de démembrer des Etats, de bombarder des civils, d’empoisonner la terre avec des bombes à l’uranium appauvri, et de commettre bien d’autres crimes encore contre les peuples, tout en étant présentée comme … « un pacificateur ».

L’OTAN parvient à jouer ce rôle de « pacificateur » et à le mettre en avant, d’une part, grâce à ses systèmes d’armements, sa puissance militaire, comme dans le cas de la Yougoslavie en 1999, au mépris total du « Droit international » et du Conseil de sécurité de l’ONU, ou en Libye en 2011 (cette fois en obtenant l’approbation du Conseil de sécurité), d’autre part, en promouvant des accords transnationaux comme celui de Prespa qui porte sa marque. Comme cela a été le cas pour les guerres en Yougoslavie, en Libye, en Syrie, l’appartenance de la Grèce à l’OTAN est utilisée par l’alliance, avec les bases militaires américaines de l’OTAN en Grèce comme support opérationnel à la guerre, de même que, dans le cas de l’Accord de Prespa, comme « tremplin » pour faire avancer les mêmes intérêts.

En 1999, le KKE était aux avant-postes de la lutte du peuple grec contre l’intervention impérialiste en Yougoslavie. Aujourd’hui, il combat aussi fermement l’Accord de Prespa, qui porte l’empreinte de l’OTAN, et la transformation de notre pays, par le gouvernement de « gauche » de SYRIZA, en une immense base militaire américaine de l’OTAN.   

L’accrochage, ou non, de la Grèce à l’OTAN est une raison de voter aux élections.

Dans son intervention lors des travaux de la conférence de l’organisation du KKE de la région de l’Attique, Dimitris Koutsoumpas, secrétaire général du Comité central du KKE, a notamment pointé :

«  Une question importante, qui devrait être une motivation essentielle du vote, réside dans le fait que ce gouvernement, avec l’accord de tous les autres partis, est en train d’arrimer notre pays, de plus en plus étroitement, au char militaire de l’OTAN. Il ne cesse de signer de nouveaux accords militaires et économiques avec les Etats-Unis, donnant des milliards d’euros chaque année aux industries d’armement, pendant que des coupes sombres et criminelles sont opérées sur les budgets de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et de la réponse aux besoins sociaux.

On assiste à une nouvelle provocation avec le plan combiné du gouvernement et des Etats-Unis, selon un rapport du Département d’Etat américain, visant à financer les médias et les ONG pour changer le climat anti-américain et anti-OTAN qui prévaut en Grèce. Cette campagne est déjà en cours. Mais, qu’importent tous les mécanismes de propagande auxquels ils auront recours, tous les efforts pour se redonner une virginité, tous les faux clivages qu’ils inventeront, cela ne blanchira pas les Etats-Unis, l’OTAN et l’UE aux yeux du peuple.

Le peuple ne doit pas chercher d’excuses non plus à SYRIZA. SYRIZA ressort des « poubelles de l’histoire » les restes des politiques de soumission à l’UE du PASOK et de ND pour créer de prétendus « fronts progressistes ».         

Nous ne devons pas oublier que le crime contre la Yougoslavie commis il y a 20 ans. Ce crime a été organisé et exécuté par les mêmes que ceux qui ont inspiré et téléguider l’Accord de Prespa pour renforcer leur présence dans la région, pour diviser les peuples, pour établir des protectorats. Parce que cela ne fait si longtemps, et comme la Grèce est un petit pays, nous nous rappelons bien qu’un grand nombre de ceux qui se rangent aujourd’hui parmi les « progressistes » de SYRIZA étaient alors à la tête du mouvement de légitimation de la guerre et des facilités qu’accordait le gouvernement PASOK de Simitis.

De la même façon, nous nous souvenons bien que des partis socio-démocrates gouvernaient à l’époque la plupart des pays de l’UE et qu’ils ont pavé la voie aux bombardements. C’est parce que l’UE était, est et sera toujours une alliance prédatrice aux dépens des peuples et qu’elle porte dans son ADN la guerre, l’exploitation, l’anticommunisme et le nationalisme.  

Pour ce qui est de ceux qui essaient de nous persuader que tout cela serait un détournement des valeurs humanitaires de l’UE, comme l’explique SYRIZA, ce ne sont pas seulement des ignorants de l’histoire mais ils en sont des falsificateurs conscients ».

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