Déclaration du Parti communiste de Grèce (KKE) à l'occasion du 1er mai 2020
30 avr. 2020
MESSAGE DU COMITÉ CENTRAL DU KKE POUR LE 1ER MAI 2020
Cette année, la classe ouvrière dans notre pays et dans le monde célébrera la Journée des Travailleurs sur fond d'une pandémie. Les travailleurs, les couches populaires pauvres, sont une fois de plus les grandes victimes de cette crise "sanitaire", qui agit comme catalyseur d'une nouvelle crise économique capitaliste profonde, mais aussi de la promotion des plans et des demandes du grand capital et de ses représentants politiques.
L'effondrement des systèmes de santé publiques, même dans la plus puissant pays capitaliste, aux États-Unis, malgré l'héroïsme de ses travailleurs, l'intensification du travail et le manque de mesures de protection de base avec des risques pour la vie et la santé des travailleurs, le chômage, l'expérimentation de nouvelles formes d'exploitation plus avancées, comme le télétravail, ne sont que quelques-unes des images quotidiennes qui montrent la pourriture et la faillite historique du capitalisme.
Dans le même temps, la recherche du profit et la concurrence qui l'entoure affaiblissent les possibilités existantes de la science et de la recherche, qui pourraient permettre de sortir plus rapidement de cette pandémie et de répondre aux besoins modernes. La «guerre mondiale» entre des États capitalistes et des grandes entreprises, pour le brevet du nouveau vaccin, des traitements et des fournitures sanitaires nécessaires, confirme ce que plus des gens dans le monde entier réalisent et crient, que «le capitalisme est le vrai virus». Tout cela met de plus en plus en avant le besoin de socialisation des moyens de production, de la distribution, des services, de la planification scientifique centrale, du Socialisme.
Les leçons tirées de l'Histoire du mouvement ouvrier dans notre pays et dans le monde sont plus pertinentes que jamais. Tout ce que la classe ouvrière a gagné, elle l'a gagné par de luttes dures, en conflit avec le capital et son pouvoir, en renversant des rapports qui pouvaient sembler insurmontables.
Surtout, l'Histoire a montré que la classe ouvrière, la force la plus pionnière de la société, peut, en alliance avec les forces populaires opprimées, renverser le pouvoir du capital, construire une nouvelle société qui soit axée sur la satisfaction des besoins populaires croissantes.
L'expérience de la construction socialiste au XXe siècle, malgré le fait qu’il s’agissait des pays dans des conditions absolues et relatives - par rapport aux données scientifiques et technologiques d'aujourd'hui - de retard important, montre la supériorité du socialisme en matière de protection de la santé, de sécurité, de travail, de protection sociale étendue. Le renversement du socialisme et le retrait mondial du mouvement ouvrier ne justifient pas la barbarie capitaliste dans laquelle nous vivons, ni n'arrêtent la roue de l'histoire qui avance toujours, malgré les difficultés et les obstacles.
Cette barbarie ne peut pas être embellie par des mesures individuelles pour atténuer ses conséquences, par des tentatives de dissimulation par les gouvernements, les partis, les alliances impérialistes internationales, les forces en général qui défendent et servent ce système d'exploitation injuste.
Ils font l’éloge de la "responsabilité individuelle" pour masquer les pénuries majeures de l’État, en particulier des systèmes de santé publique.
Ils essaient d'imposer le silence aux travailleurs, sous le prétexte de la pandémie et d'une fausse «solidarité nationale».
Ils cherchent à soumettre les travailleurs aux objectifs du capital, avec le faux argument selon lequel "nous sommes tous sur le même bateau".
Des mesures d'intervention économique étatique immédiates sont en cours d'élaboration - avec des investissements et des subventions, et même la nationalisation des grandes entreprises en faillite - afin de restaurer la motivation et la rentabilité capitalistes. Mais tout cela est payé par les travailleurs, avec de nouvelles mesures dures et des mémorandums, au nom des "circonstances exceptionnelles ".
Ils utilisent le récit de la "solidarité européenne" pour masquer le fait que l'UE, la zone euro, est par nature une alliance d'États et d'économies concurrentes qui, en particulier en temps de crise, font preuve de leur agressivité l’un à l’égard d’autre et surtout à l’égard du peuple.
Le gouvernement de la ND et de SYRIZA et les autres partis bourgeois de notre pays avancent dans cette voie, préparant le lendemain, qui sera douloureux pour les travailleurs s'ils ne résistent de façon plus décisive, massive et militaire, s’ils ne passent à la contre-attaque.
Les employés, les retraités, les indépendants en ville et à la campagne ne peuvent se permettre aucune illusion, aucune tromperie. Des changements dans le mélange entre politique budgétaire et politique monétaire, un nouveau "plan Marshall", des modernisations numériques des agences gouvernementales ne peuvent constituer en aucun cas une "réforme progressive" du capitalisme, ils n’abolissent pas ses immenses impasses et ne peuvent arrêter la crise à venir, comme cela s'est passé en 2009. Les travailleurs n’ont rien à gagner de la nouvelle crise économique énorme.
C'est pourquoi la contre-attaque ouvrière, l'alliance de la classe ouvrière avec les autres forces populaires, ne peuvent pas être gelées.
Nous restons forts dans les conditions de la pandémie.
Nous luttons pour la protection de la santé du peuple, pour l'éducation, le travail, la culture, pour faire face à la question des réfugiés, pour la défense des droits ouvriers et syndicaux et des libertés civiles, avec l’abolition de toutes les lois restreignant l'activité syndicale et politique, intensifiant la répression.
Nous renforçons la lutte pour que les responsables paient, les capitalistes, en augmentant leur fiscalité, en supprimant les exonérations fiscales du capital, en combattant la spéculation.
Nous intensifions la lutte pour l'abolition de toutes les anciennes lois contenues dans les memoranda, et des récentes mesures antipopulaires.
Avec la demande d’effacer la dette de l'État qui n'a pas été créée par le peuple, qui le paie cher et continuellement toutes ces années.
Avec le retrait du programme et des plans dangereux de l'OTAN, dans le cadre duquel nous payons en tant que pays 4 milliards d'euros chaque année. Avec le conflit général et libérateur pour notre peuple avec les alliances impérialistes de l'OTAN et de l'UE, et le désengagement de celles-ci.
La seule façon pour les travailleurs de ne pas payer pour la crise est de lutter pour le pouvoir ouvrier.
Le coronavirus sera traité et la pandémie passera, comme d'autres dans le passé, mais le capitalisme est incurable et continuera de tourmenter l'humanité, avec la pauvreté, le chômage, les guerres, la destruction de l'environnement, jusqu'à ce que les peuples décident de venir sur le devant des développements.
Le système actuel ne peut être renversé et remplacé que par un système social supérieur, le socialisme-communisme, où la propriété sociale dans les moyens de production avec le pouvoir ouvrier, la planification centrale scientifique pour répondre aux besoins populaires, le contrôle ouvrier dans toutes les organes administratives et la participation à tous les organes du pouvoir, de bas en haut, peuvent conduire au bien-être du peuple, à la paix et au progrès de l'humanité.
Le 1er mai symbolise la revendication irrésistible contre l'adversaire de classe. C'est le précieux héritage pour la période que nous traversons. Avec cette arme entre nos mains et nos pensées, nous honorons la Journée des Travailleurs, les travailleurs morts de Chicago en 1886, les travailleurs du tabac de Thessalonique en ‘36, les 200 communistes exécutés à Kaisariani le 1er mai 1944, tous ceux qui n’ont pas plié dans la lutte des classes, ceux qui se sont sacrifiés pour une société sans exploitation de l'homme par l'homme.
Nous continuons sur cette voie, pour la satisfaction de tous les besoins sociaux-populaires modernes.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!
Athènes 25.4.2020
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