"La libération totale et l'unification de l'Afrique sous l'égide d'un gouvernement socialiste de toute l'Afrique devrait être le principal objectif de tous les révolutionnaires noirs du monde. C'est un objectif qui, une fois atteint, permettra de répondre aux aspirations des Africains et des afro-descendants partout dans le monde. En même temps, elle favorisera le triomphe de la révolution socialiste internationale et le progrès en direction du communisme mondial, selon lequel toute société est ordonnée selon le principe 'de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins'." - Osagyefo Kwame Nkrumah -

 

Le 25 mai 2020 marque le 62e anniversaire de la Journée de la libération de l'Afrique [ndlr: également connue sous le nom de "Journée de l'Afrique"] depuis sa proclamation lors de la réunion fondatrice de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA, devenue l'Union Africaine en 2002) à Addis-Abeba, en Éthiopie, en 1963. Cette journée est utilisée par les Africains du continent et ceux de la diaspora comme une plateforme unitaire contre le colonialisme, l'oppression et l'injustice.

 

Histoire de la Journée de la libération de l'Afrique

Le 15 avril 1958 à Accra, au Ghana, des dirigeants et militants politiques africains se sont réunis lors de la première Conférence des États indépendants africains. Des représentants des gouvernements d'Éthiopie, du Ghana, du Liberia, de la Libye, du Maroc, du Soudan, de la Tunisie, de la République arabe unie (qui était la fédération regoupant l'Égypte et la Syrie) ainsi que des représentants du Front National de Libération d'Algérie et de l'Union des peuples du Cameroun étaient présents. Cette conférence était historique car elle constituait la première conférence panafricaine organisée sur le sol africain. Elle était également historique parce qu'elle exprimait le mécontentement collectif du peuple africain face au système colonialiste et impérialiste - qui a tant fait souffert le peuple africain - et la volonté collective d'y mettre définitivement un terme.

Après 500 ans d'une des souffrances les plus brutales qu'ait connue l'humanité, en raison de l'invasion de l'Afrique et de la traite des esclaves qui s'en est suivie - condamnant près de 100 millions d'Africains hors du continent et ne former que des petits groupes morcelés pendant des siècles - les représentants du peuple africain ont dénoncé la terreur colonialiste et ont pu entreprendre une action commune, coordonnée et unifiée à la conférence d'Accra en 1958.

Cette conférence a permis de clarifier et définir le panafricanisme, la libération totale et l'unification de l'Afrique sous l'égide du socialisme scientifique. La conférence a également jeté les bases et la stratégie pour l'intensification et la coordination de la prochaine étape de la révolution africaine: la libération du reste de l'Afrique et son unification complète à terme. Par ailleurs, la Conférence de 1958 a appelé à la création d'une "Journée africaine de la liberté" ; une journée qui marquerait chaque année les progrès du mouvement de libération et symboliserait la détermination des peuples africains à se libérer de la domination et de l'exploitation étrangères.
Cinq ans après cette première Conférence des États indépendants africains, une autre réunion historique a eu lieu. Le 25 mai 1963, les dirigeants de 32 États africains indépendants se sont réunis pour définir les contours de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). À cette époque, plus des deux tiers des pays du continent avaient gagné leur indépendance vis-à-vis de la domination coloniale. Lors de cette réunion historique, la date de la "Journée africaine de la liberté" a été modifiée, du 15 avril au 25 mai, et fut renommée "Journée de la libération africaine".

En tant qu'institution du mouvement panafricain, la "Journée de la libération africaine" a reflèté l'évolution du panafricanisme. Lorsque le panafricanisme a été confronté à la lutte contre le colonialisme, cette journée était dédidée à la lutte anticoloniale et pour l'indépendance nationale. Quand le panafricanisme s'est renforçé et a gagné en maturité, les activités de la "Journée de la libération africaine" se sont diversifiées.

La "Journée de la libération de l'Afrique" a hautement contribué à intensifier les luttes et à élever le niveau de conscience et d'organisation politiques des communautés africaines dans le monde entier. Elle a également été utilisé comme un outil permettant à de nombreux Africains, et autres peuples opprimés, d'informer les masses africaines sur leurs propres luttes en vue d'une véritable libération et d'un véritable développement. C'est en particulier le cas de l'Afrique australe, où cette journée a joué un rôle essentiel pour défaire le colonialisme et l'apartheid. Cela a inspiré d'autres personnes à soutenir, par le biais de diverses organisations progressistes, de comités et de mouvements de libération, autant en Afrique que dans les pays socialistes du monde entier, la construction de mouvements de libération nationale et anticoloniaux en produisant des armes pour les combattants de la liberté, en offrant une plate-forme d'éducation politique sur la nature de la lutte et en fournissant une assemblée de masse où l'esprit et la morale des combattants de la liberté pourraient être revigorés.

La "Journée de la libération africaine" a contribué à dévoiler l'impérialisme, le sionisme et le colonialisme, dirigés par les États-Unis, comme ennemis de l'Afrique. Pendant des décennies, les impérialistes ont cherché à désolidariser la "Journée de la libération africaine" (et la Révolution africaine en général) de la lutte pour le socialisme. Il faut rappeler que c'est l'Europe capitaliste, et non l'Union soviétique, Cuba, la Corée du Nord, la Chine ou le Vietnam, qui a occupé, colonisé et exploité l'Afrique. Si aujourd'hui plusieurs États africains sont indépendants, c'est notamment grâce à l'aide militaire apportée par les pays socialistes.

Depuis la première la Conférence à Accra, où Osagyefo Kwame Nkrumah a planté la première graine pour des centaines de personnes, la "Journée de la libération de l'Afrique" fut célébré dans le monde entier. Elle permet de commémorer tout à la fois la lutte pour l'indépendance nationale, la rédemption africaine, la libération africaine, l'unification africaine et le socialisme scientifique. Cette année encore, de multiples activités sont organisées à l'occasion de cette journée, à travers toute l'Afrique et dans le monde entier, là où des Africains vivent et luttent pour leurs droits.

Coletivo Negro Minervino de Oliveira – Rio de Janeiro

Parti Communiste Brésilien (PCB)

Traduction MR pour Solidarité Internationale PCF

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