Appel à la population grecque (KKE)
21 sept. 2020Le Comité central du KKE s'est réuni le lundi 7 septembre 2020 et a examiné les tâches et les actions du Parti pour le peuple face au déferlement d'événements internationaux et nationaux :
- la poursuite de l'escalade de la concurrence intra-impérialiste en Méditerranée orientale, en particulier l'affrontement entre les classes bourgeoises grecque et turques et l'escalade de l'agression turque
- le déroulement et le déclenchement de la pandémie en Grèce et à l'échelle internationale, la situation tragique des systèmes de santé publique, les conséquences de la pandémie sur la vie et les droits de la classe ouvrière et des couches populaires, en raison des politiques et mesures anti-populaires
- le déclenchement, l'évolution et la profondeur de la crise économique, dont la cause fondamentale n'est pas la pandémie, comme le prétendent les gouvernements bourgeois et les organisations internationales. De graves problèmes de suraccumulation du capital existaient déjà dans l'économie capitaliste mondiale, ce qui devait conduire à une nouvelle crise que la pandémie n'a fait qu'amplifier
- l'intensification de l'autoritarisme, de la répression et de l'anticommunisme, comme en témoigne la nouvelle loi promé par le gouvernement Nouvelle Démocratie (ND) permettant la restriction et l'interdiction des manifestations
Les évènements ci-dessus ne sont pas indépendants, comme le prétendent le gouvernement et les partis bourgeois, qui se disputent perpétuellement le statut de meilleur gestionnaire de la même stratégie anti-populaire.
Ces évènements se nourrissent les uns des autres et ne sont que des manifestations de la même politique bourgeoise. Au cœur de cette politique se trouve l'enjeu de sauvegarder la rentabilité du capital et de maintenir la compétitivité de l'économie capitaliste. Cette politique est en contradiction flagrante avec les besoins des travailleurs et des peuples, comme l'illustre la concurrence éffrénée entre impérialistes dont le vaccin contre la pandémie fait l'objet. Après tout, ce sont les impasses du système capitaliste lui-même.
D'une part, cette politique intensifie les attaques contre les droits des travailleurs et des peuples, invoquant des "conditions extraordinaires". De l'autre, elle entraîne les peuples dans la concurrence entre États capitalistes et leurs alliances, pour déterminer qui gagnera le plus dans cette phase actuelle du capitalisme. Cette concurrence implique à la fois la négociation de nouveaux soutiens financiers aux entreprises et un contrôle accru de la richesse et des ressources énergétiques, qui doivent être payés par les peuples à travers une exploitation supplémentaire, de la pauvreté et du chômage, voir leur propre sang en cas de conflits militaires.
Dans ces circonstances, le comité central du KKE s'adresse à la classe ouvrière, aux travailleurs indépendants et aux agriculteurs pauvres, aux jeunes et aux femmes de la classe populaire, aux retraités, aux progressistes, aux scientifiques et aux artistes. Il les appelle à s'associer aux efforts du KKE pour:
- protéger la vie et la santé des gens
- défendre les droits des travailleurs afin qu'aucun travailleur ne soit laissé sans un revenu décent
- défendre les libertés populaires contre la répression et les interdictions de l'État, contre les intimidations des employeurs
- intensifier la lutte contre les guerres impérialistes et la participation de notre pays aux plans du triplet USA-OTAN-UE. Non à toute modification des traités internationaux, non à toute négociation pour la co-exploitation de la mer Égée sous supervision de l'UE et de l'OTAN. Les frontières, les droits souverains et l'intégrité territoriale du pays ne peuvent être garantis ni par les États-Unis, l'OTAN, l'UE, ni par les négociations et accords des classes bourgeoises et des gouvernements
2. Sur la concurrence en Méditerranée orientale, la contradiction entre les classes bourgeoises grecque et turque et l'escalade de l'agression turque
Nous sommes face à une situation périlleuse dans la Méditerranée orientale, la mer Égée et la région de Chypre. Ces développements sont le résultat de la politique du triplet USA-OTAN-UE, de sa concurrence avec la Chine et la Russie pour le contrôle des ports et des richesses naturelles via leurs géants de l'énergie, l'implication des classes bourgeoises de la région qui cherchent à jouer un rôle géostratégique. S'ajoute à cela la pandémie, qui a remodelé cet équilibre mondial des forces. C'est dans ce cadre que s'intensifie l'oppositioon entre les classes bourgeoises de Grèce et de Turquie et l'escalade de l'agression turque, avec la remise en cause des frontières et des traités internationaux. L'allignement explicite de la Grèce sur les plans impérialistes du triplet USA-OTAN-UE rend les relations gréco-turques plus compliquées et plus dangereuses encore.
Le simple fait que les flottes des deux pays soient alignées, depuis un mois maintenant, en position de combat en Méditerranée orientale, suffit à montrer les grands dangers que cette situation comporte pour les peuples, mais suffit aussi à rejeter la complaisance qui a été systématiquement cultivée par tous les gouvernements sucessifs (ND, PASOK, SYRIZA) qui prétendent que la Grèce protégerait mieux ses droits souverains en étant partie prenante des plans de l'OTAN. Aujourd'hui, cette position, qui a conduit à remplir la Grèce de bases militaires US-OTAN, envoyer des missions militaires à l'étranger, et dépenser 4 milliards d'euros chaque année pour l'OTAN, se révèle être un échec complet. Un nouveau cycle d'armement est pourtant imminent; il sera à nouveau payé par le peuple grec sans qu'il soit utilisé pour la défense du pays, comme le montre la décision de déployer l'escadron "Patriot" des forces armées grecques en Arabie Saoudite, pour servir les plans offensifs des États-Unis contre les peuples.
La démarche des forces ci-dessus est guidée par la poursuite du renforcement de leurs positions dans la région contre la Russie et la Chine, le maintien de la cohésion de l'OTAN, et la promotion de la Turquie vers un statut de co-exploiteur dans la mer Égée et la Méditerranée orientale. Les accords de faisabilité, signés par le gouvernements italien et égyptien sur la délimitation des zones économiques maritimes, s'inscrivent dans cette perspective de cogestion et de compromis avec la Turquie.
Divers pans de la bourgeoisie cultivent l'argument selon lequel, de cette façon, un conflit militaire pourrait être évité. C'est faux et trompeur, cela dissimule les responsabilités de la politique étrangère de la bourgeoisie, qui sert généralement les monopoles nationaux et étrangers, et en même temps, cela dissimule les lourdes responsabilités des gouvernements jusqu'à présent (accords d'Helsinki et de Madrid sur les bases militaires, etc). Elle profite de la volonté claire du peuple grec de vivre en paix et en amitié avec les autres peuples. Cette position de la bourgeoisie ouvre la voie à de nouvelles concessions des droits souverains au détriment du peuple grec.
De tels accords ne peuvent qu'ouvrir un nouveau cycle de conflits militaires, mettant en danger le peuple grec et les peuples voisins. En fait, il s'agit d'accords temporaires entre classes bourgeoises, alliances impérialistes et géants de l'énergie, qui préparent un nouveau cycle de concurrence et de guerre. Après tout, les accords impérialistes changent aussi avec le réalignement des forces et des intérêts, comme avec l'intensification de la concurrence.
SYRIZA et KINAL soutiennent la politique gouvernementale et les accords signés par ND. Ils s'engagent même à les respecter. Diverses forces opportunistes ont soutenu la co-exploitation promue par la bourgeoisie grecque, en coopération avec les USA et l'UE. Certaines vont même jusqu'à nier l'existence de droits souverains ou à les détacher complètement de l'intégrité territoriale. En pratique, ils jouent le jeu des impérialistes et de la bourgeoisie grecque, dont les concessions peut lui permettre d'obtenir d'autres avantages. Ils laissent ainsi la bourgeoisie libre de définir à chaque fois ses propres intérêts de classe comme "intérêt national" et piègent le peuple sous son propre drapeau, en acceptant ses débordements nationalistes ainsi que les marchandages et les compromis impérialistes.
Après tout, la bourgeoisie grecque contribue également à la guerre impérialiste par sa position face à l'accentuation des contradictions, aux interventions et aux pressions multiformes, et donc aux changements de frontières qui en découlent, qui constituent autant de problèmes touchant les peuples. L'État bourgeois grec, ainsi que tous les gouvernements qui servent la bourgeoisie, joue un rôle clé dans l'exploitation des richesses de la région puisqu'il soutient activement la prolifération des bases militaires US-OTAN en Grèce et l'intégration des forces militaires grecques dans les plans impérialistes (conduisant à la guerre, à la modification des frontières, à la fragmentation et aux annexions, à l'afflux des immigrés et réfugiés, etc.).
La Grèce s'est pleinement alignée sur la stratégie de l'OTAN visant à encercler la Russie et à développer ses forces en mer Noire et en mer Baltique. Elle a accepté la doctrine de la "première frappe" nucléaire, et les plans d'expansion de l'OTAN dans les Balkans, guidés par l'accord de Prespa. Elle assume volontiers son rôle de "canal" vers les concurrents de l'OTAN (comme la Russie) et de pays "charnière" dans les Balkans. Elle est devenue une rampe de lancement américaine élargie. Les gouvernements ND, en alliance avec le PASOK et les gouvernements de SYRIZA, sont complices de cette opération dangereuse consistant à transformer la Grèce en une cible pour la concurrence entre impérialistes.
Notre peuple doit rejeter tout chantage, il ne doit accepter aucune concession de droits souverains. La défense des droits souverains, de l'intégrité territoriale et des frontières, du point de vue des intérêts populaires, n'est pas un vain mot. Elle n'acquiert un sens réel que lorsqu'elle accompagne la lutte :
- Pour le désengagement de notre pays des plans dangereux de l'OTAN, des USA, de l'UE.
- Pour la fermeture des bases militaires étrangères en Grèce.
- Pour le retrait de ces organisations, le peuple au pouvoir étant le propriétaire des richesses qu'il produit.
C'est la seule voie qui profite aux travailleurs, aux agriculteurs, aux indépendants pauvres, aux artisans, aux commerçants, aux scientifiques, aux hommes et aux femmes, aux jeunes et aux retraités en Grèce, et non aux monopoles, au cosmopolitisme du grand capital et à ses différents responsables politiques.
Si les habitants de la région suivent leur propre voie, ils trouveront un moyen de résoudre leurs différends. Nous ne disons pas qu'aucun accord ne sera signé, qu'aucun dialogue ne sera engagé ou qu'il n'y aura pas de compromis dans ce processus, mais ceux-ci seront au bénéfice des peuples eux-mêmes et de leurs propres intérêts mutuels. Nous sommes opposés aux accords permettant de maintenir / accroitre à la rentabilité des groupes au profit des intérêts des classes bourgeoises et non du peuple.
3. Sur la protection de la vie et de la santé des personnes contre la pandémie et la politique de l'État.
La résurgence de la pandémie en Grèce porte la marque de la politique gouvernementale, qui a mis en jeu la santé de la population au profit des intérêts des grandes entreprises, notamment dans le tourisme et les transports, et n'a pas suivi strictement les protocoles sanitaires et les mesures de protection. Après tout, dès le début de la gestion de la pandémie, le critère n'était pas la santé de la population, comme l'a dit hypocritement le gouvernement, mais l'évitement d'un effondrement du système de santé publique déjà écrasé, dont le gouvernement actuel comme tous les précédents sont responsables. Le critère était de contrôler les effets de la pandémie sur l'économie de la meilleure manière possible, en particulier pendant la saison touristique, afin d'éviter des troubles menaçant la stabilité du gouvernement en cas de flambée incontrôlée de la pandémie, comme nous l'avons vu dans d'autres pays de l'UE ou aux États-Unis. Le critère était donc d'assurer le bon fonctionnement du capitalisme. En général, les difficultés internationales pour faire face à la pandémie, avec ses millions de morts, a montré que le problème était plus profond et entièrement dû à la barbarie du système qui traite la santé comme une marchandise.
D'une part, le gouvernement a limité au minimum toute mesure de précaution qui empêcherait les touristes - clients, a entraîné une surpopulation dans les moyens de transport, et a pris des mesures insuffisantes dans les structures pour les personnes âgées et les réfugiés/immigrés, augmentant la possibilité de cas de COVID-19 en masse. D'autre part, le gouvernement a fait la leçon sur le respect des mesures de santé préventives, en adaptant certaines données scientifiques. En même temps, les grands employeurs cachaient des cas de coronavirus sur les lieux de travail, tout en exigeant la présence sur les lieux de travail des travailleurs qui devraient être en quarantaine.
L'inquiétude devient encore plus grande à l'approche de la nouvelle année scolaire, qui commence avec une énorme pénurie d'enseignants et d'infrastructures, conséquence de la politique de tous les gouvernements jusqu'à présent. Ces carences créent des conditions de surpopulation dans les écoles.
Plus important encore, le gouvernement n'a pas utilisé le temps gagné grâce aux sacrifices de la population pour protéger le système de santé publique contre une deuxième vague de la pandémie attendue dans des conditions hivernales et le risque de ne pas pouvoir répondre aux besoins aigus pour d'autres maladies graves (telles que les opérations chirurgicales programmées et reportées pendant la première vague de la pandémie et le verrouillage général).
Les lits et les unités de soins intensifs, ainsi que leur augmentation limitée, que le gouvernement célèbre, ne sont pas suffisants, même pour les besoins actuels, et encore moins pour les conditions d'une pandémie. La période d'attente pour un lit d'USI dans des conditions "normales" atteint jusqu'à 50 patients par jour, alors qu'en hiver, avec l'apparition de la grippe, elle dépasse 100 patients.
Nous exigeons immédiatement :
- Le recrutement massif de médecins et d'infirmiers permanents dans les unités de soins de base et les hôpitaux. Non à tout licenciement, emploi permanent pour tous les agents contractuels et auxiliaires.
- Des tests massifs et répétés sur les travailleurs dans les secteurs de la santé et du bien-être, des moyens de transport, de la restauration, du tourisme, du commerce et aussi dans les grands lieux de travail (usines, etc.).
- Ouverture de toutes les unités de soins et institutions pour les handicapés et malades chroniques qui ont fermé au cours des années précédentes, en garantissant un personnel permanent complet et des infrastructures de fonctionnement appropriées.
- Plan de réquisition de toutes les structures et services du secteur privé de la santé, qui sera mis en œuvre en fonction des besoins (par exemple pour les tests de diagnostic moléculaire).
- Mesures de protection des travailleurs sur le lieu de travail avec tous les moyens nécessaires pour leur santé et leur sécurité.
- Administration gratuite du vaccin contre le grippe et le pneumocoque.
- Recrutement urgent de personnel permanent dans les moyens de transport afin d'augmenter les capacités et réduire le surpeuplement, avec une réduction simultanée de l'occupation des bateaux et des avions et une réduction du prix du billet.
- Réduction décisive du nombre d'élèves par classe, de sorte qu'aucune classe ne compte plus de 15 élèves.
- Développement d'un réseau de soins primaires pour les écoles, avec la présence d'infirmières dans les unités scolaires et la présence constante de médecins dans les groupes d'écoles surpeuplées.
- Des fonds extraordinaires pour la nomination massive d'enseignants et autres travailleurs, pour la modernisation des infrastructures et des équipements, la propreté et le contrôle de la mise en œuvre des mesures d'hygiène et des équipements de protection individuelle dans les structures éducatives de tous les niveaux, y compris l'âge préscolaire.
4. Sur la défense des droits des travailleurs et des peuples dans le contexte de la nouvelle crise économique capitaliste.
La pandémie a agi comme déclencheur d'une crise profonde du capitalisme à l'échelle mondiale, car les signes étaient déjà visibles. La crise est née de la "normalité" des contradictions du système capitaliste qu'aucune bonne gestion ne peut empêcher.
L'adoption d'une politique keynésienne expansionniste par l'UE et la plupart des États capitalistes, allouant de fonds aux groupes d'entreprises et autres mesures similaires nécessaires à la reprise économique, n'apportera pas de croissance dynamique dans un climat en berne depuis la crise de 2008, parce que la reprise précédente était également faible et n'a jamais atteint les niveaux d'avant crise. L'objectif du capitalisme de revenir aux taux de croissance antérieurs et gérer la suraccumulation de capital, la dette, etc., demeure réduite.
Par ailleurs, les travailleurs ne bénéficieront pas de cette croissance, alors que se poursuit les attaques féroces contre les revenus et les droits des travailleurs. Après tout, une plus grande intervention de l'État ne fait que peser le fardeau sur les citoyens d'une autre manière. La population doit payer les nouveaux prêts de l'État et alléger le fardeau des groupes d'entreprises privées déficitaires.
C'est pourquoi cette politique ne constitue pas un virage pro-populaire, comme le prétendent notamment les forces sociales-démocrates, telles que SYRIZA, qui accuse la ND de "ne pas pouvoir mettre en œuvre une telle politique parce qu'elle n'y croit pas". Il s'avère que les partis bourgeois, malgré leurs différences, ont la capacité de s'adapter aux besoins et aux priorités du système capitaliste. Après tout, SYRIZA a fait la même chose que le gouvernement, en adoptant des politiques auxquelles il s'est prétendument opposé auparavant. Cela prouve également que l'État bourgeois, non seulement n'est pas "au-dessus des classes", mais intervient en se basant sur le seul critère de sauvegarder le système capitaliste.
L'argent qui est alloué pour soutenir le capital par le biais des subventions de l'État, libérant les hommes d'affaires de leurs dettes et de leurs pertes, proviendra de l'hémorragie et de la lourde imposition des travailleurs et des couches populaires.
La situation sur les lieux de travail au nom de la pandémie est explosive et ne peut être résolue par l'ocotroi de miettes de subventions. Le chômage, les licenciements, le travail à temps partiel, l'expansion rapide des formes de travail flexibles, l'intensification, les congés spéciaux, l'extension du télétravail, l'augmentation des heures de travail non rémunérées, les heures supplémentaires non rémunérées en cas de quarantaine préventive des employés, les réductions de salaires et les dettes des ménages, des indépendants, des petits et moyens agriculteurs sont montés en flèche. Ces mesures, qui ont été adoptées par le gouvernement, resteront valables, à moins que le mouvement ouvrier ne les abolisse. Il en a été de même, après tout, avec la "législation temporaire extraordinaire" des mémorandums qui a été rendue permanente par tous les gouvernements.
Nous devons renforcer la lutte ouvrière-populaire :
- Abolir immédiatement les dispositions anti-travailleurs et anti-populaires
- Assurer un revenu qui réponde aux besoins de tous les travailleurs et des chômeurs.
- Non à la vente aux enchères de la résidence principale dans les maisons des pauvres pour cause de dettes; non aux coupurer d'eau, d'électricité et de téléphone.
- Réduire le temps de travail sans diminuer les salaires. Abolir toute forme de flexibilité du travail.
- Sécurité sociale obligatoire pour tous, avec réduction ou suppression des cotisations des travailleurs qui doivent être payées par l'État et les employeurs. Santé exclusivement publique et gratuite - le bien-être pour tous.
- Soutien immédiat aux travailleurs indépendants par l'octroi d'une franchise fiscale de 12 000 euros et annulation d'une partie des dettes envers les banques et l'État.
- Garantie des prix les plus bas pour les produits agricoles
5. Sur la défense des droits et des libertés populaires et syndicales
Récemment, le gouvernement ND a renforcé son arsenal juridique pour intensifier la répression contre les luttes populaires, confirmant que la politique économique anti-populaire va de pair avec la répression de l'État et l'autoritarisme. La loi sur la restriction des manifestations, combinée aux mesures inspirées par l'UE contre la soi-disante "radicalisation", complète le cadre institutionnel (défini par tous les gouvernements précédents) et restreint le droit de grève, les mobilisations contre les ventes aux enchères, etc.
La lutte contre la répression de l'État, les intimidations des employeurs et l'autoritarisme, les attaques contre les droits populaires et syndicaux, ainsi que ceux des droits des réfugiés et des immigrants, doit être mise au premier plan de la lutte du mouvement ouvrier de classe et de l'Alliance sociale, et sur le lieu de travail. Chaque travailleur, individu progressiste, scientifique, artiste, avocat, ou quel qu'il soit, peut et doit contribuer à cette lutte. Le procès de la GoldenDawn, qui est sur le point de s'achever, est un front de lutte d'une importance particulière.
La défense des droits populaires et syndicaux sera basée sur la désobéissance organisée du mouvement de classe, dans le but d'abolir les lois réactionnaires en vigueur. Cela renforcera l'orientation générale anticapitaliste et antimonopole des lutte et permettra de faire apparaitre la vraie nature de classe de la démocratie bourgeoise, les fausses perceptions qui détachent la répression du caractère d'exploitation capitaliste de l'État bourgeois, de condamener les deux faux pôles du progrès que sont le conservatisme et la social-démocratie.
La loi limitant le droit de grève, votée par SYRIZA et complétée par ND, et la loi interdisant et limitant les manifestations, votée par le gouvernement ND, doivent être immédiatement abolies.
6. Appel à la population
Sur la base des développements ci-dessus, il est urgent que les organisations du parti, le KNE [la jeunesse communiste grecque], les amis et les partisans du parti luttent pour l'organisation de la contre-attaque ouvrière - populaire. Il n'y a pas de temps à perdre, encore moins maintenant que les développements peuvent être rapides et imprévisibles. Le KKE, le KNE et le mouvement ouvrier de classe ont montré qu'ils peuvent combiner cette lutte avec le respect nécessaire des mesures de protection des personnes dans des conditions de pandémie, comme aujourd'hui.
Les nouvelles mesures, que le gouvernement s'apprête à annoncer à Thessaloniki, ne conféreront aucun avantage à la population. Cela découle des propositions faites par la "Commission Pissarides", ainsi que du Fonds européen lui-même.
Nous devons organiser cette lutte en formant un front contre les perceptions et les opinions qui sont méthodiquement cultivées par le gouvernement, les autres partis bourgeois, et les divers mécanismes du système, renforçant le conservatisme, la peur, la passivité, et menant finalement par l'une ou l'autre voie au désarmement des forces ouvrières - populaires.
Telles sont, par exemple, les positions qui blâment exclusivement le peuple et la lutte populaire pour l'évolution de la pandémie et ses conséquences, au nom d'une fausse responsabilité individuelle, tout en blanchissant le rôle de l'État et en dissimulant les responsabilités du gouvernement concernant les mesures nécessaires pour protéger la vie, la santé et les revenus du peuple. Dans ce cadre, diverses théories de conspiration, ainsi que des explications irrationnelles et métaphysiques de l'origine et de l'évolution de la pandémie sont utilisées.
Mais surtout, il y a la position appelant à "l'unité nationale et à la coopération pour faire face aux difficultés sans précédent", qui est systématiquement promue par ND, SYRIZA (au nom d'une opposition "responsable" mais impuissante), KINAL et les autres partis. Cette position incite le peuple à abaisser ses revendications quant aux besoins, à consentir aux objectifs de la bourgeoisie dits "nationaux" et à élire à chaque fois des responsables de la même dangereuse stratégie anti-populaire. Cette évolution a mis en évidence une fois de plus la faillite du modèle d'"extraversion" [mode de développement via l'ouverture aux capitaux étrangers, en particulier le tourisme pour la grèce] défendu par tous les gouvernements, faisant du tourisme le "moteur" de l'économie et en sapant le potentiel productif du pays.
En fait, ces conditions difficiles et complexes mettent encore plus en évidence les contradictions de classe insurmontables qui existent au sein de la société et prouvent qu'il n'y a pas, et ne peut pas y avoir, d'intérêt commun entre le capital, d'un côté, et la classe ouvrière et le peuple, de l'autre. Pour surmonter la crise économique et faire face à l'intensification de la concurrence, le capital entend poursuivre l'écrasement des droits des travailleurs et du peuple et engager un nouveau cycle de guerre. L'évolution et la gestion même de la pandémie, axées sur la rentabilité des groupes monopolistiques et la stabilité fiscale de l'État bourgeois, ont une fois de plus mis en évidence la barbarie et la décadence du système capitaliste. C'est pourquoi l'État bourgeois, surtout dans de telles circonstances, intensifie son intervention idéologique et politique, en combinant les méthodes et les moyens de la manipulation et la répression.
Les développements mêmes (l'intensification de la concurrence impérialiste et les risques de conflits militaires, la pandémie et la gestion de la crise économique), mettent en évidence la question de la seule issue réelle du point de vue des intérêts des travailleurs et des peuples.
Nous devons rompre le cercle vicieux des contradictions d'un système qui ne répondent pas aux droits et aux besoins vitaux de la grande majorité des gens, au moment même où l'augmentation de la productivité et le développement de la technologie scientifique constituent des conditions préalables à des sauts qualitatifs vers une amélioration et une résolution radicales des problèmes sociaux. Il devient plus évident que l'organisation de l'économie basée sur le profit capitaliste et le pouvoir aux mains d'une minorité sociale, c'est-à-dire les représentants des groupes monopolistiques, devient un obstacle au progrès social et à la prospérité. Les preuves qui s'accumulent révèlent la nécessité du socialisme - le communisme, c'est-à-dire le pouvoir des travailleurs, pour l'établissement de la propriété sociale, la planification scientifique centrale de l'économie, basée sur la satisfaction croissante de tous les besoins sociaux.
Le KKE est le seul parti qui non seulement inclut cette voie de sortie dans son programme, mais ne la détache pas de la lutte contre les problèmes des travailleurs et des conditions préalables à leur résolution. C'est aussi le seul parti qui utilise toute sa force pour que notre peuple et les travailleurs croient en leur pouvoir et leur capacité à déterminer les développements historiques et à y mettre leur propre sceau. Les membres et les cadres du KKE luttent dans cette direction, où qu'ils soient, ils dirigent l'organisation des luttes populaires ouvrières contre tous leurs problèmes, ils mènent la lutte idéologico-politique contre les perceptions, distorsions et préjugés conduisant à penser que le système actuel est éternel (bien qu'il soit en train de pourrir) et assure l'adaptation croissante des besoins et des droits du peuple dans les limites fixées par le système capitaliste, sur la base de ses "modernisations" et "restructurations". Ils utilisent les différents fronts de lutte pour montrer les possibilités d'une autre voie de développement, celle du socialisme, et prouver que ces possibilités existent aujourd'hui en Grèce.
C'est pourquoi les communistes mènent la bataille pour empêcher que la lutte quotidienne ne soit piégée dans les différentes variantes de la gestion gouvernementale bourgeoise et dans les limites fixées par les organisations impérialistes internationales (UE, OTAN, FMI, etc.). Le peuple a acquis une riche expérience dans la décennie précédente, a notamment pu observer la position homogène, les pièges et les faux dillemes mis en évidence par tous les gouvernement succesifs.
Nous menons la bataille pour que les luttes quotidiennes sur les différents fronts conduisent au renforcement du mouvement ouvrier de classe et à la participation de masse dans les syndicats et les organisations d'indépendants - professionnels, agriculteurs, mouvement radical des femmes, étudiants et élèves. Pour renforcer l'action commune, l'Alliance sociale, dans une direction anticapitaliste - anti-monopoliste, la confrontation avec les organisations impérialistes, ouvrant la voie à la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste.
Pour toutes ces raisons, il est plus que jamais nécessaire de renforcer la lutte aux côtés du KKE.
Comité Central du KKE
Septembre 2020
MR pour Solidarité Internationale PCF
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