"Il faut vraiment sonner l’alarme !" Explosion de la pauvreté en Italie: le nombre des plus pauvres a crû de 14%
23 nov. 2020Article de Gerhard Feldbauer dans le « Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek », journal du Parti communiste du Luxembourg, le 20 novembre 2020. Traduction MlN pour Solidarité communiste PCF – vivelepcf – Cahiers communistes.
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D’après une enquête de l’association Caritas-Italie, la pandémie du Corona a conduit à une explosion inédite de la pauvreté en Italie.
En 2019, d’après les statistiques, 18 millions d’Italiens vivaient déjà sous le seuil de pauvreté et dans l’exclusion sociale, dont 5 millions dans un état « d’extrême pauvreté ». En Italie du Sud, « l’hospice » du pays, les revenus de ces derniers se situaient en dessous de 554 euros, ce qui ne suffit pas pour payer un logement basique, sans parler du minimum pour manger.
Ce chiffre, selon la récente communication de l’association caritative, s’est élevé de 14% depuis le début de l’état d’urgence sanitaire (apparition de l’épidémie de coronavirus) et « le nombre des nécessiteux ne cesse d’augmenter ». Ce sont des centaines de milliers de nouveaux chômeurs qui ont perdu leur place de travail et, pour beaucoup, du même coup, leur logement. Ce sont des familles avec enfants, des travailleurs au noir, qui se retrouvent totalement démunis. Ils payent avant tout les conséquences des réductions, des années durant, des dépenses publiques et sociales.
La situation est encore plus grave pour les sans-abris, déjà exclus de la société, qui végètent dans des taudis. Pour eux, c’est l’insulte suprême d’être mis en quarantaine avec interdiction de quitter leur « domicile ».
Le journal « Il Manifesto » leur a consacré un article bouleversant ces derniers jours. « Une femme, au visage défait, au pantalon déchiré, tient d’une main des cartons, de l’autre, une pile de couvertures. Elle fait partie des sans-abris qui, sur la via del corso, une rue très commerçante du centre de Rome, ont trouvé un espace où dormir la nuit.
Leur situation, d’après ce journal de gauche, n’est pas du tout prise en compte dans les mesures d’urgence. Depuis le début de l’état d’urgence, ils sont « encore plus sans-logis ». Cette réalité est ignorée. Ils dorment, les uns contre les autres, à la gare de Termini, dans le Travestere, à l’entrée de la rue Nationale et aux abords du Vatican. On peut les voir tous les soirs. « Combien de personnes vivent ainsi dans la rue à Rome ? On ne le sait pas précisément. » La municipalité, dirigée par le mouvement « Cinq étoiles », ne fournit pas de chiffres. Le « Manifesto » avance le chiffre de 8000, mais des estimations vont largement au-delà. Mais l’on sait qu’il y a 800 places d’hébergement et que ce nombre a été encore réduit.
Selon le journal, ils seraient exposés à la faim et au froid avec l’hiver arrivant sans le secours, par exemple, de la Croix Rouge italienne. Ses comités à Rome, Milan, Catane, Palerme, Naples et Bénévent « ont enregistré une hausse de 6% de leurs activités en direction des sans-abris depuis l’éclatement de l’épidémie en mars et ont tenté de secourir 48455 d’entre eux. Ils distribuent des repas, des vêtements et du matériel de santé comme des masques et du gel désinfectant. Dans certaines villes, un service de douche est mis en place ».
La directrice du centre d’accueil de Caritas de la via Marsala à Rome, Roberta Molina, rapporte qu’il y a toujours plus de gens qui dorment dans la rue dont beaucoup sont « de santé particulièrement fragile », ce qui devrait constituer sur le plan sanitaire également un « sujet social ». L’organisation caritative a ouvert un centre d’accueil supplémentaire via Aurelia.
Parmi les organisations de secours, la communauté catholique laïque de Sant-Egidio a distribué 30000 colis alimentaires à Rome, 3500 à Palerme, 2500 à Naples depuis le début de la pandémie. Elle organise des soupes populaires et distribue des bons d’alimentation. L’association Baobab est également engagée dans l’aide aux réfugiés : 300 bénévoles ont distribué 9000 paquets alimentaires.
Le Pape François a appelé, le 15 novembre, à l’occasion de la journée mondiale contre la pauvreté, à ne pas oublier les pauvres. Une ambulance, sous les colonnades de la place Saint-Pierre, mettait à disposition gracieusement des compresses et des vaccins contre la grippe pour les hébergés dans les dortoirs qui y ont été établis.
« A l’approche du mois le plus froid de l’année, l’angoisse pour la santé des sans-abris augmente, car les centres de prise en charge soit ferment, soient réduisent leur capacité d’accueil » poursuit l’article du « Manifesto ». « Il faut vraiment sonner l’alarme pour faire mesurer le niveau de la nouvelle pauvreté ». Mais ce sujet est relégué tout en bas de l’agenda politique voire n’y figure pas du tout.
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Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek - "Eigentlich müßten die Alarmglocken läuten"
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