Le syndicat Sierpien 80 interpelle le premier ministre face à la liquidation de l’industrie sidérurgique et minière
11 nov. 2020La liquidation de l’industrie sidérurgique et minière polonaise, en complicité entre les trusts capitalistes, l’UE et le gouvernement polonais, s’accompagne d’importations croissantes de charbon d’Ukraine. La même hypocrisie, qui rapporte des centaines de milliards d’euros aux capitalistes « verts », se retrouve dans l’arrêt de la centrale nucléaire française de Fessenheim en même temps que la gabegie « éolienne » et la construction d’une méga-centrale à charbon en Allemagne à Datteln. Solidarité historique avec les mineurs et métallos polonais depuis le Pas-de-Calais et toute la France ! (Texte publié sur le site du Parti Communiste Ukrainien. Traduction MIJ pour Solidarité Internationale PCF)
Dans une lettre ouverte au Premier ministre Mateusz Morawiecki, des syndicalistes d’Arcelor-Mittal se déclarent contre « la folle politique 'climatique' de l’UE qui agit comme une tumeur maligne avec métastases. Grève pour défendre les usines d’Arcelor-Mittal ! »
Monsieur le Premier ministre,
Le syndicat Sierpien 80 s'inquiète de la disparition de l'industrie sidérurgique en Pologne. Nous avions déjà alerté, il y a plus d'un an, sur les intentions d’Arcelor-Mittal de fermer la production du site d’Huta Sendzimira à Cracovie, haut fourneau et aciérie. Malheureusement, cela n'a pas suscité le moindre intérêt de votre part à l'époque, à la grande déception des métallurgistes qui s’imaginaient que vous vous intéresseriez à une branche industrielle aussi importante pour la Pologne. Autrefois, la formation politique au gouvernement avait affiché cette préoccupation. Les promesses ont-elles été trompées? La firme Mittal est une entreprise privée mais elle emploie de nos concitoyens. D'autres gouvernements se montrent plus préoccupés par les établissements et les emplois sur leur territoire.
Nous avons averti combien la politique climatique, dévastatrice, entraînerait la destruction brutale de l'industrie polonaise. Nous avons appelé à une opposition sans compromis. Malheureusement, cela ne s'est pas produit. Les usines ferment sous la pression politique de l'UE et le gouvernement reste silencieux. Il est donc clair que le gouvernement de Mateusz Morawiecki s’agite pour tout dans l'Union européenne sauf pour l'industrie polonaise et ses travailleurs. À genoux, vous embrassez l'idéologie verte comme l'eucharistie d'un nouveau dieu.
L'industrie, les usines et les emplois sont détruits, avec les dégâts humains correspondants, et le gouvernement laisse faire sans attention. Vous n'avez rien fait non plus face aux importations d'acier qui signifient simplement la mort de la sidérurgie en Pologne! Car la fin de la production à Huta Sendzimira à Cracovie n'est qu'un prélude. Mittal se retirera de Pologne comme un cancer. Personne ne peut plus se faire d’illusions sur ses promesses de contes de fée d’investissements dans notre pays. Personne ne rendra grâce aux droits d'émission de CO2.
La folle politique climatique de l'UE est comparable à une tumeur maligne. Elle ronge déjà de l’intérieur la métallurgie et les mines. Bientôt, elle passera à l'agriculture, à la construction, aux transports et à l'industrie automobile. On va bientôt vers un effondrement et vers un état moribond de l'économie polonaise. C'est comme un traîneau qui se précipite dans une forêt obscure, d'où tombent peu à peu les uns et les autres, laissés à l’appétit des loups. Après la métallurgie, les mines, l'agriculture, la construction, puis les cimenteries, les transports et l'industrie automobile. La politique basée sur ce climat est à courte vue. Au lieu de laisser de plus en plus de gens tomber du traîneau et être dévorés, arrêtez-la et combattez les loups ! Il faut se défendre !
Le syndicat Sierpien 80 vous appelle à manifester plus d'intérêt et d'attention. C’est d’autant plus important que la crise épidémique a ravagé l'économie. Nous ne la reconstruirons pas sur des décombres.
A Arcelor-Mittal-Pologne a été mis en place aujourd'hui une action d'urgence, de protestation et de grève. Il est clair qu'avec les restrictions épidémiques, limitant les rassemblements publics à 10 personnes, il n'y aura pas de manifestations spectaculaires et massives. Cependant, la rage va s'accumuler et explosera tôt ou tard. Peut-être dans 3 ans, quand il y aura les prochaines élections. Peut-être bien plus tôt.
Pour la Commission nationale du syndicat,
BOGUSŁAW ZIĘTEK,
Président de l'Assemblée générale des syndicats de Sierpien 80
19 octobre 2020
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