Communiqué du PCB-CPB, le 16 Novembre. MR pour "Solidarité Internationale PCF - vivelepcf - Cahiers Communistes"
 
Aux même causes, les mêmes effets: la crise sanitaire actuelle en Belgique est le résultat de la casse systématique des services publics hospitaliers (réduction du personnel, du nombre de lits et du matériel) mise en oeuvre par les gouvernements successifs depuis des années. Comme en France, l'objectif poursuivi est la marchandisation des services de santé pour faire la part belle au profit (hôpitaux et cliniques privées, sociétés d'assurance). Le PCB-CPB rappelle que seule la lutte permettra d'empêcher le processus de destruction annoncée du système public de santé en Belgique.
"Le scandale des refus de soins de santé « pour préserver les places pour les malades du Covid » est la conséquence de dizaines d'années de démantèlement des soins de santé au nom de la « rigueur budgétaire » du capital et de sa fidèle servante, l'Union Européenne. On a détruit des milliers de lits, réduit le personnel, concentré les hôpitaux, organisé la concurrence entre hôpitaux, promu une logique de marchandisation des soins de santé. On devient consommateur de soins de santé, si on peut se les payer !

On a fêté les « héros » et « héroïnes » des soins de santé.. enfin, pas tous... en donnant une petite prime à une certaine catégorie de travailleurs de la partie du secteur financée par le fédéral. Comme toujours le capital divise pour mieux régner. Donc une mesure non structurelle qui ne va pas améliorer le secteur ni empêcher la privatisation grandissante. On va de plus en plus vers un système à l'américaine, beaucoup plus cher et moins performant où les sociétés d'assurances font la loi. Et le malheur des pauvres.

Comment est-il possible que plusieurs pays du Tiers-Monde sont arrivés dès le début de la pandémie à fournir le matériel et les tests nécessaires alors qu'ici dans un pays riche on manque de tout (de masques, de tests, de cotons-tiges pour faire les frottis), les décisions politiques sont complètement désorganisées. L'exemple le plus criant est la décision de laisser la responsabilité de la gestion de crise aux bourgmestres. Ce qui crée une situation anarchique. C'est l'abandon de la population par l’État, sauf pour les riches. Ce n'est pas ainsi qu'on gère une pandémie. Les décisions doivent être centralisées, il faut une norme nationale pour les masques et le gel hydroalcoolique et au même prix partout, subsidié! Et si le privé ne peut pas ou ne veut pas fournir ces protections de base à la population, il faut nationaliser, ce qui permettra d'y arriver.

La crise du Covid19 révèle que les travailleurs (du secteur de la santé ou des autres secteurs) et les allocataires sociaux sont tous dans le même bateau. Faites le petit test suivant : demandez à votre voisin ou à tout autre travailleur (infirmier, nettoyeur, ouvrier, employé), quelle est sa situation. Vous aurez toujours la même réponse. Cette société rend les travailleurs malades et ne leur donne pas les moyens de se soigner. L'organisation de la société n'est pas faite dans notre intérêt. « La crise sanitaire » : dès le départ, le gouvernement a profité de la pandémie pour instaurer des pouvoirs spéciaux, faire d'énormes prêts « pour défendre les entreprises » et surtout attaquer le droit du travail. Comme toutes les crises, ce n'est pas pour tout le monde. La grande distribution fait de gros bénéfices, le commerce en ligne encore plus (voir Jeff Bezos d’AMAZON). Les décisions gouvernementales favorisent clairement les grands groupes, par contre les petits commerçants en prennent autant plein la gueule que les salariés : nombreuses fermetures de commerces, chômage économique et licenciements augmentent en flèche, tandis que les prix montent.

Quel que soit le gouvernement qui viendra, il défendra les intérêts des capitalistes («redémarrer l'économie et la faire croître»). Ce sera par LA LUTTE que nous devrons imposer un secteur national et intégré de santé avec de bonnes conditions de travail pour TOUS les travailleurs des soins ET de santé. Cette lutte se heurtera aux intérêts des capitalistes qui veulent, quel que soit le gouvernement en place, faire des économies sur tout ce qui concerne «les coûts salariaux» (y compris la sécurité sociale et de tout qui est FINANCÉ par la sécurité sociale : .... le secteur de santé). Et quel que soit le gouvernement qu'il y aura, il dirigera et divisera les travailleurs par la «communautarisation» ou par une «réforme de l'État».

Nous ne pouvons sauver et renforcer la Sécurité Sociale et les soins de santé qu'en nous mobilisant pour une lutte commune avec des objectifs clairs. Ce n'est pas avec des pétitions et des débats fleuris qu'après-guerre les travailleurs ont arraché une Sécurité Sociale performante. C'est lorsqu'ils se sont mobilisés en masse, dans la rue, dans une lutte intense qu'ils ont fait reculer les pouvoirs politique et économique.

Par notre lutte, commençons par sauver la sécurité sociale et effacer toutes les « mesures d'assainissement » des 40 dernières années, pour refinancer tous les services publics et en particulier les soins de santé."

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