11ème rencontre des PC (15) - PCB (Brésil): « Notre gouvernement ne cherche qu'à faire entrer le Brésil dans le club des grandes puissances capitalistes et impérialistes »
01 janv. 2010
Intervention du Parti Communiste Brésilien (PCB)
« Notre gouvernement ne cherche qu'à faire entrer le Brésil dans le club des grandes puissances capitalistes et impérialistes »
11 ème rencontre des Partis Communistes et Ouvriers – New Delhi, 20-22 Novembre 2009
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Parti Communiste Brésilien (PCB)
Discours prononcé à la XIème Rencontre des Partis Communistes et Ouvriers – New Delhi, 20 au 22 novembre 2009
Chers camarades,
Nous aimerions saluer tous les révolutionnaires du monde entier. Nous aimerions en particulier saluer nos camarades du PCI et du PCI (Marxiste), qui nous ont montré, qu'en dépit des différences politiques, il est nécessaire de construire l'unité d'action.
L'une des principales manifestations des limites historiques du système capitaliste est la crise économique mondiale actuelle, qui a révélé de manière instructive tous les problèmes structurels de ce système, un système basé sur l'exploitation d'êtres humains par d'autres êtres humains: ses contradictions, ses faiblesses, sa capacité à détruire les biens et la richesse sociale produites, et sa nature de classe. Alors que les gouvernements capitalistes investissaient des billions de dollars pour sauver les banquiers et les spéculateurs, les travailleurs payaient la facture de la crise, en subissant le chômage, la remise en cause de leurs droits sociaux et une situation de paupérisation.
Offensive majeure des pays impérialistes en temps de crise: Irak, Afghanistan, Palestine, Amérique Latine...
Bien qu'ils aient été atteints par la crise, les pays impérialistes conduisent une offensive majeure pour essayer de rétablir les taux de profit et pour combattre la montée des mobilisations populaires qui a lieu partout dans le monde. Ils orchestrent des guerres contre les peuples, comme ils le font en Irak et en Afghanistan, ils fournissent des armes à Israël pour menacer la population de la région et expulser le peuple Palestinienne de ses terres. En Amérique Latine, ils développent une politique d'isolement et de sabotage contre les gouvernements progressistes dans la région, tout comme ils ont réactivé la IVème Flotte et transformé la Colombie en une grande base militaire américaine. Cette stratégie globale a pour but de menacer le Vénézuela, la Bolivie, l'Équateur, Cuba et même les pays dont les gouvernements ne sont pas disposés à mettre en œuvre de profonds changements sociaux, comme le Brésil, afin de s'assurer le contrôle de l'extraordinaire richesse du continent, ce qui comprend les réserves de pétrole « pré-sels », l'Amazone, la grande bio-diversité de la région et l'aquifère Guarani, au Sud.
La crise démontre la nécessité pour les populations de s'opposer à la barbarie capitaliste et de trouver des alternatives afin de construire une nouvelle sociabilité humaine. Dans le monde entier, en particulier en Amérique Latine, les peuples résistent et tentent de construire des projets alternatifs basés sur la mobilisation populaire. La lutte héroïque de Cuba est un exemple à suivre, un exemple qui restera comme un jalon historique de la résistance des peuples contre l'impérialisme.
L'objectif du gouvernement et des capitalistes brésiliens: devenir une des grandes puissances capitalistes et impérialistes mondiales
Dans ce scénario, le Brésil a joué un rôle décisif dans le rapport de forces continental, mais clairement au sein de l'ordre capitaliste et pas en promouvant des changements ouvrant la voie du socialisme. Avec l'objectif de de devenir une des grandes puissances capitalistes mondiales, le gouvernement actuel, à certains moments, a adopté des positions qui peuvent être contraires aux intérêts de l'impérialisme Américain. Cependant, ces positions « progressistes » ont pour objectif de créer un troisième pôle d'intégration Latino-Américaine, aligné sur les intérêts du système capitaliste. En d'autres termes, ni la ZLEA, ni l'ALBA. Le Brésil prendrait la direction d'un bloc social-libéral soutenu par les pays du Cône Sud, animé par des forces qui se comportent comme une « gauche responsable », fiable aux yeux de l'impérialisme et des élites locales, ce qui contribuerait à renforcer l'isolement des pays qui ont choisi la voie de la mobilisation populaire et de l'affrontement.
Le soutien institutionnel à certains gouvernements Latino-Américains de gauche a été fonctionnel dans le projet d'expansion du capitalisme Brésilien dans le continent, où les entreprises Brésiliennes agissent comme toutes les autres multinationales. Comme l'objectif principal est de faire du Brésil une puissance capitaliste mondiale, le gouvernement de Lula n'hésite pas à adopter des positions impérialistes et à agir en conséquence, comme lorsque le Brésil dirige l'opération d'occupation d'Haïti pour soutenir un coup d'Etat de droite, lorsque le gouvernement Brésilien prend des mesures de représailles contre l'Équateur pour défendre les installations d'une entreprise Brésilienne ou quand l'armée Brésilienne réalise des exercices militaires à la frontière avec le Paraguay – en tirant des vrais coups de feu – pour défendre les producteurs de soja installés au Paraguay et qui rencontrent désormais la résistance du mouvement paysan Paraguayen, quand le gouvernement Brésilien insiste pour maintenir telles quelles les conditions du Traité d'Itaipu qui sont injustes envers le Paraguay.
Le capitalisme Brésilien participe au processus d'accumulation mondial et s'intègre au système impérialiste mondial. Les classes dirigeantes Brésiliennes sont inextricablement liés au capital international. La bourgeoisie Brésilienne n'a à lutter pour l'hégémonie avec aucun secteur pré-capitaliste. C'est tout le contraire: elle lutte pour sa place au soleil au sein de l'ordre capitaliste-impérialiste, bien qu'elle y reste assujettie, justement pour éviter la possibilité d'un processus révolutionnaire, durant lequel le prolétariat pourrait émerger comme un protagoniste.
La position des communistes: soutien à Cuba Socialiste et aux processus révolutionnaires en Équateur, en Bolivie et au Vénézuela
L'état actuel du développement des forces productives est suffisant pour résoudre les besoins de l'ensemble de la population mondiale, mais elle entre en totale contradiction avec la forme bourgeoise des rapports sociaux qui accumulent sur une base privée la richesse socialement produite. Le capitalisme s'oppose sans aucun doute à la vie humaine. Donc, il est temps de créer les conditions pour renverser ce système afin de promouvoir la révolution socialiste.
L'Amérique Latine continuera à être un lieu important de la lutte contre le capital, puisque des processus de transformation sociale important s'articulent autour de l'ALBA en opposition frontale avec les fractions impérialistes qui luttent pour l'hégémonie sur les marchés et les ressources naturelles de la région, et qui comprennent des secteurs conséquents de la bourgeoisie Brésilienne.
Les communistes du monde entier doivent travailler ensemble pour dénoncer et mettre en échec l'État para-militaire et terroriste de Colombie, ce qui fait partie de la lutte pour renforcer notre soutien à Cuba Socialiste et pour approfondir les processus de transformation sociale qui se déroule au Venezuela, en Équateur, en Bolivie et peut-être au Paraguay et dans d'autres pays.
Nous devons continuer à dénoncer le coup d'Etat au Honduras et continuer à lutter pour la démocratie et le changement social; nous devons lutter pour la paix et la démocratie dans toute l'Amérique Latine et dénoncer la création de sept bases militaires en Colombie; nous devons apporter une solidarité totale au Parti Communiste Colombien et s'opposer à la criminalisation des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, tout comme le refus de la reconnaître comme une organisation politique. Chaque peuple a le droit de choisir le forme nécessaire de sa lutte contre l'oppression.
Finalement, nous aimerions proposer que cette Rencontre soit l'occasion d'accomplir des pas supplémentaires vers le renforcement des liens entre nos partis et l'accroissement tant du nombre que de la qualité de nos actions communes: la première est une lettre publique commune, signée par nous tous, au gouvernement Colombien, demandant la reconnaissance des FARC comme organisation politique; nous proposons aussi que soient organisés des Rencontres régionales de Partis Communistes et Ouvriers sur tous les continents.
Vive les Partis communistes et Ouvriers!
Vive l'internationalisme prolétarien!
Merci
Site du Parti Communiste Brésilien: http://www.pcb.org.br/
Commenter cet article