25 ans après l'adhésion du Portugal à l'UE... le PCP pointe du doigt l'intégration européenne comme responsable de la situation désastreuse du pays
23 juin 2010
Les 25 ans de la signature du traité d'adhésion du Portugal à la CEE...
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net
1– Les objectifs politiques et idéologiques des commémorations des 25 ans de la signature du Traité d'adhésion du Portugal à la CEE/UE ne font pas taire, mais plutôt confirment, les mises en garde que le PCP a effectué concernant les conséquences de cet acte pour le peuple portugais et pour le Pays. La dure réalité vécue par les portugais, indissociables des conséquences de l'intégration capitaliste européenne et des politiques qui y sont liées, viennent, 25 ans plus tard, confirmer la justesse des positions du PCP pour ce qui est de l'adhésion du Portugal à la CEEet des raisons que nous avancions alors.
Portugal est aujourd'hui un pays non seulement injuste et inégalitaire sur le plan social et pour ce qui est du développement de son territoire, mais il est aussi un pays encore plus dépendant, endetté, plus déficitaire et plus vulnérable. 25 ans plus tard, la grave crise que le pays rencontre, le fruit des politiques de droite menées au plan national, n'est pas non plus séparable de la crise des fondements de l'Union européenne. Les niveaux records de chômage, la stagnation et la dépendance économiques du Portugal, la destruction de l'appareil productif national, l'intensification de l'exploitation, des inégalités sociales et des injustices sont la conséquence de la nature exploitatrice du processus actuel d' « intégration européenne ».
2 – La question que l'on doit poser après que 25 ans se soient écoulés depuis la signature du Traité d'adhésion du Portugal à la CEE/UE est à qui a profité l'adhésion du Portugal à la CEE. La question qui s'impose est à qui ont servi les Traités – de Maastricht à Lisbonne –, le Pacte de Stabilité, l'Union économique et monétaire, l'Euro, la BCE et ce qu'on appelle la politique extérieure et de sécurité de l'Union européenne. La réalité démontre, jour après jour de manière plus évidente, que les intérêts que l'Union européenne néo-libérale, militariste et fédéraliste sert sont ceux du grand capital, notamment du grand capital financier, des grandes puissances comme l'Allemagne, des défenseurs du militarisme et de la politique agressive de l'OTAN et non les intérêts des travailleurs et des peuples d'Europe, de la coopération et de la paix.
Les mesures prises par l'Union européenne et par les gouvernements de plusieurs pays, y compris le Portugal, au nom d'une prétendue « lutte contre la crise » révèlent bien le degré de fausseté des discours sur la « solidarité », la « cohésion » et « l'Europe sociale », mettant en évidence à qui profitent de facto les instruments contenus dans les Traités, dans les politiques communes et les Stratégies comme celle dite « Europe 2020 ». Au nom d'une prétendue « lutte contre la crise », les peuples d'Europe vont une fois de plus être les victimes d'une politique de concentration et de centralisation du pouvoir économique et politique qui, en se nourrissant de la dépendance et de la fragilité économique de certains pays – comme le Portugal –, déclenche de nouvelles et gravissimes attaques contre les droits sociaux et du travail, la souveraineté et la démocratie même et remet en cause l'avenir de millions de personnes et l'avenir de leurs pays.
3 – Mais 25 ans après, le PCP affirme avec conviction qu'une autre Europe des travailleurs et des peuples est possible. Avec leur lutte, il sera possible de construire une rupture avec le cap néo-libéral, militariste et fédéraliste de l'UE. Une rupture qui repose sur le respect de la démocratie et des droits sociaux et du travail qui ouvre les portes à une véritable convergence et à une véritable coopération fondées sur le progrès social, le soutien à la production nationale, l'investissement public, le renforcement des services publics, des emplois avec des droits, la fin de la « libre » circulation des capitaux, le combat contre la financiarisation et la dépendance économiques.
Affirmant son engagement inébranlable à défendre la Constitution de la République Portugaise – qui a consacré nombre des avancées, réalisations et conquêtes démocratiques de la Révolution d'Avril, en particulier en ce qui concerne l'indépendance et la souveraineté nationales – le PCP réitère son rejet d'une intégration européenne caractérisée par la soumission et le conditionnement du développement du Portugal et renouvelle son engagement à lutter pour un Portugal indépendant et souverain, pour un projet de coopération entre Etats souverains et égaux qui mette en avant l'amélioration des conditions de vie des travailleurs et du peuple et le progrès du pays, la paix et la solidarité internationale, en conformité avec le projet de développement démocratique, patriotique et internationaliste consacré par la Constitution d'Avril.
Le cap actuel de l'intégration européenne n'est pas une fatalité, tout comme n'est pas inévitable la brutale régression civilisationnelle que les classes dominantes tentent d'imposer aux peuples d'Europe. La réponse des travailleurs et des peuples de différents pays européens à la violente offensive anti-sociale actuelle au sein de l'Union européenne – et dont la manifestation du 29 mai dernier à Lisbonne est un exemple important – tout comme les changements opérés dans le cadre international, notamment en Amérique Latine, démontrent qu'un autre monde et qu'une autre Europe sont possibles, sur la base de la solidarité, du respect mutuel et de la réciprocité, en respectant le droit souverain des peuples à choisir leur modèle en termes d'organisation économique, sociale et politique, sur la base de la défense de la paix et de la coopération avec les peuples du monde entier.
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