La section genevoise ne se joindra pas à l’appel pour un nouveau parti


Numéro d'Avril 2009 de l'Encre Rouge

Répercuté par Vive le PCF


 

Ayant discuté le texte de l’«Appel pour une vraie force politique alternative de gauche en Suisse», ainsi que le contenu des forums de Facebook qui y sont associés, le Comité directeur de la section genevoise a estimé à l’unanimité que le PST n’a aucune raison de s’y associer, mais doit au contraire catégoriquement rejeter ce projet, qui n’est qu’un énième avatar de l’idée de fusion pour la fusion de tout ce qu’il peut y avoir à la gauche du PS, option rejetée démocratiquement et à une très large majorité par le dernier Congrès national du PST.

 


Le texte de l’appel, de même que les discussions sur Facebook, ne possèdent pas d’autre contenu politique qu’un vide idéologique. La seule perspective qu’offre l’appel est de faire un nouveau parti unifié, avec pour seule idée «politique» qu’il soit de gauche «alternative». Or ce terme d’«alternatif» est vide de sens. D’ailleurs les discussions sur Facebook en sont caricaturalement révélatrices: le seul vrai sujet débattu dans le forum «idéologie» est quel contenu donner à ce concept d’«alternatif», contenu qui demeure insaisissable. La section genevoise considère que la seule raison à cela, c’est précisément la vacuité politique du projet, le futur nouveau parti n’étant prévu ni pour défendre une classe, ni pour défendre une idéologie, ce qui est la raison d’être de tout parti. Le seul sens réel que possède le mot alternatif dans ce contexte est une alternative électorale au PS, tout simplement. Une certaine démagogie autour de l’unité masque mal l’ambition personnelle de quelques leaders qui rêvent d’un parti le plus large possible pour se faire élire sur ses listes.


Or le PST possède précisément ce qui manque au futur nouveau parti «alternatif»: il a une histoire, une idéologie et de réels objectifs politiques. Nous sommes un Parti marxiste et communiste, le Parti qui défend les classes que le capitalisme opprime. Certes aujourd’hui le PST est affaibli mais en quoi la dilution dans une vague nébuleuse réformiste l’aiderait-elle?


Pouvons-nous renoncer à notre culture communiste, à nos structures constituées par des décennies de lutte, à nos objectifs révolutionnaires pour nous fondre dans un mouvement hétéroclites dont les discussions portent sur comment se donner une image différente des socio-écolo-libéraux? Si nous n’avons pas à nous poser la question sur ce qui nous rend différents du PS, c’est précisément parce que nous avons une ligne politique émancipatrice en lieu et place d’une logique parlementariste. Jamais un vrai projet d’émancipation des peuples ne naît de vagues discussions sur les questions d’image et d’alternative. Alternative par rapport à quoi? Au PS, à la dénommée extrême-gauche, au PST? Une alternative au capitalisme?


Est-ce à dire un parti défendant la marche vers le socialisme? Le nouveau parti ne saurait être que social-démocrate de gauche vue l’absence de propositions politiques concrètes et la composition de ses dirigeants, dont beaucoup sont issus du PS et tiennent le communisme pour une vieillerie bonne à envoyer au musée, de même que par ses références au Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui n’est rien de plus qu’une scission du PS français, lui-même virant au social-libéralisme.


La section genevoise considère que la seule réponse opportune que le PST peut donner à cet appel est de renforcer le Parti, ainsi que de lui donner un nouveau programme communiste cohérant et appliqué avec constance, afin de faire de notre Parti la force révolutionnaire que la Suisse et les peuples ont tant besoin. La section genevoise ne peut que s’étonner face à la démarche de certains camarades de la section vaudoise, dont quelques-uns occupent des postes dans la direction cantonale du POP, au Comité central, voire même au Comité directeur du PST.


Non seulement leur démarche est liquidatrice, anti-parti et anticommuniste puisque la dissolution du PST équivaudrait à un arrêt de mort du communisme en Suisse, mais elle est aussi anti-statutaire et antidémocratique.


En signant, voire en lançant, un appel qui est la copie conforme de la résolution liquidatrice que le XIXe congrès a démocratiquement rejeté à une très large majorité, ils ont amplement prouvé qu’ils n’ont aucune considération pour le Parti dont ils sont membres et sa démocratie interne, ni aucun respect pour notre base qui est attachée au PST mais dont l’avis ne les intéresse pas. Par ailleurs, leur vote n’est pas pris en compte, ce d’autant plus que la dissolution du PST ne peut être acceptée que par ses membres «par le vote favorable de trois quarts des délégué-e-s présent-es au Congrès de dissolution, suite à une Conférence nationale convoquée spécialement sur ce thème.» Ces camarades ont fait preuve du mépris le plus sincère pour nos instances et notre base par leur double discours, par leur hypocrisie. En effet, plusieurs d’entre eux ont dit aux membres des instances du PST qu’ils restaient attachés au Parti et que s’ils voulaient l’unité, ils n’avaient nullement en vue un nouveau parti remplaçant le PST, option à laquelle ils seraient opposés. Or ces mêmes camarades discutent parallèlement sur les forums de Facebook du nom pour le futur nouveau parti, qu’ils sont tous d’avis d’appeler «la Gauche», sans nous en dire mot naturellement. Pourquoi ces camarades font-ils cela?


Veulent-ils entraîner le maximum de membres du PST dans la nouvelle «alternative» par la tromperie? Ne supportent-ils plus d’être membres d’un Parti communiste? La section genevoise considère de telles manœuvres liquidatrices et anti-démocratiques, de même que les doubles discours, comme inadmissibles et estime que les camarades qui participent à la création d’un nouveau parti ont le choix soit de suivre les statuts du PST, organisation à but idéal, soit de démissionner s’ils considèrent que ces buts ne leur conviennent plus. Ceci concerne également le Conseiller national Joseph Zisyadis, porte-parole du nouveau parti, mais silencieux quant à sa position au sein du PST puisqu’il se dit «en vacances du Parti». La section genevoise n’accepte pas cette qualification non-statutaire, et demande que soit éclairci une fois pour toute si Joseph Zisyadis a encore à cœur les buts idéaux du PST, tels que définis dans ses statuts ou pas. Contrairement à certains camarades, le comité directeur de la section genevoise respecte la démocratie interne et les statuts du PST. Le comité directeur genevois plaide donc pour que lors du prochain Comité central soit formellement débattu l’«appel pour une vraie force politique alternative de gauche en Suisse», rappelle aux camarades leurs devoirs en tant que membre des instances du PST «d'agir en pleine responsabilité pour la mise en œuvre des décisions adoptées et la réalisation du programme» du parti, et si le but idéal n’est plus en accord avec leur vision d’un parti politique, de prendre leur responsabilité et la décision qui s’impose de rejoindre une autre organisation plus apte à répondre à leurs aspirations. En tout état de cause, le PST ne peut être utilisé comme un instrument purement électoraliste qui doit être jeté une fois que les suffrages ne suffisent plus à accéder aux parlements bourgeois, doit-on rappeler encore un de ses buts stipulé dans l’art.1 «Dans ses réflexions comme dans
ses actions, il s'appuie sur les analyses développées par Marx et d'autres théoriciennes et théoriciens du mouvement révolutionnaire». Dans cet esprit, le PST doit reconstruire sa base en menant les luttes décisives du 21ème siècle dans tous les espaces où les travailleurs, les intellectuels, les exclus se battent pour plus de justice sociale.


Parti du Travail de Genève

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