KPRF: Déclaration sur les Elections européennes

 

De Leonid Kalshnikov, du Secrétariat du Comité Central du Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF)



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Le quotidien « la Pravda » a déjà publié des articles sur le résultat des élections européennes, qui se sont déroulées du 4 au 7 juin. Aujourd’hui Leonid Kalshnikov, membre du Presidium et du Secrétariat du Comité Central du KPRF, synthétise de manière détaillée les enseignements politiques de ces élections.



Rappelons aux lecteurs que le Parlement Européen est le corps législatif de l'Union Européenne (UE), qui a vu une extension de ces attributions au cours des dernières années: il approuve le budget de l'UE, il est impliqué activement dans la fixation de la politique étrangère de l'UE. Chaque Etat-membre de l'Union Européenne a un certain nombre de mandats de députés qui sont partagés entre les candidats des partis politiques, dans chaque Etat, en fonction du pourcentage des voix obtenu.

 

Donc, au sein du Parlement Européen, on retrouve des élus de dizaines et de dizaines de partis venant de tous les pays Européens. Toutefois, ces partis nationaux se regroupent dans des structures politiques pan-européennes, qui forment leurs propres groupes dans le Parlement Européen. En particulier, les plus grands groupes parlementaires du Parlement Européen ont toujours été le Groupe du Parti Populaire Européen (PPE-DE), qui rassemble des élus des partis de centre-droit, et le groupe de centre-gauche du Parti Socialiste Européen (PSE). Il existe également une fusion, au sein du Parlement Européen, des partis communistes et des partis de gauche – le « Groupe Confédéral de la Gauche Unie Européen – Gauche Verte Nordique » (GUE/NGL)

 

Avant tout, ces élections européennes étaient intéressantes en tant que première grande échéance électorale en Europe depuis le déclenchement de la crise économique mondiale. Quels sont les enseignements à tirer de ces élections?

 

Nos politiciens officiels se sont empressés de parler de « la droitisation » de l'Europe comme la principale leçon à tirer de ces élections. Toutefois, ce jugement est basé sur la dissimulation d'un certain nombre d'éléments importants.

 

Premièrement, on a assisté au plus faible de participation enregistré depuis que le Parlement Européen est élu au suffrage direct (depuis 1979). Seulement 43% des électeurs se sont déplacés pour aller voter. Donc, la majorité des Européens ont en fait « voté avec leur pieds » contre leur système politique.

 


Deuxièmement, tous les discours sur « la droitisation » ne s'appuient en fait que sur la réduction considérable du nombre d'élus du Groupe des Socialistes Européens. Il est vrai que le PSE a perdu à peu près un tiers de ces élus. En particulier avec la loude défaite subie dans leurs pays respectifs par le Labour anglais, les socialistes français et les sociaux-démocrates Allemands. Toutefois, ce n'est pas seulement la représentation des partis de centre-gauche (PSE) qui a été réduite mais aussi celle des partis de centre-droit (PPE). En général, étant donné le faible taux de participation, seulement un quart des Européens ont voté pour les centristes bourgeois, de droite et de gauche.

 


C'est la faillite d'un système, qui a fonctionné jusqu'ici dans quasiment toute l'Europe sans contestation: les partis bourgeois de centre-gauche et de centre-droite, alternant au pouvoir, tout en mettant en place les mêmes politiques. Mais la crise actuelle a aidé les Européens à méditer sur la question: quel type de « socialistes » sont ceux qui ont soutenu les aggressions américaines en Yougoslavie, en Irak et en Afghanistan, abandonné l'économie européenne entre les mains des entreprises multinationales et ont impulsé cette même politique financière et monétaire à l'origine des convulsions mondiales que connaît aujourd’hui l'économie capitaliste? En générale, les centristes de gauche, ayant abandonné depuis longtemps le socialisme, ont été punis par les électeurs pour leurs promesses non-tenues. Et trois-quarts des Européens ont refusé de jouer cette « roulette russe » bi-partite.

 


Les communistes et les Partis de Gauche (« Groupe de la Gauche Unie Européenne ») seront représentés au Parlement Européen par plus de 40 députés de 12 pays différents. On retrouvera des élus des Partis Communistes de Grèce, du Portugal, de France, de République Tchèque, d'Espagne; des partis de gauche de Lettonie, d'Allemagne, d'Irlande, d'Hollande, de Grande-Bretagne et de Suède.



J'aimerais mettre en avant le succès de nos camarades lettons du Parti Socialiste, qui, dans une coalition des organisations représentant la population russophone, ont été capables de remporter deux des huit mandats accordés à la Lettonie. Nous félicitions particulièrement notre camarade Alfred Rubiks pour son élection au Parlement Européen, communiste convaincu, et qui n'a été découragé ni par la prison, ni par la persécution.

 

Je fais remarquer que l'existence de ce Groupe est d'une grande importance pour la Russie. En réalité, le Parlement Européen a souvent été dernièrement à l'origine ou une tribune pour différentes déclarations anti-communistes et anti-Russes. Il suffit de mentionner la résolution d'Avril du Parlement Européen qui va jusqu'à mettre sur le même plan les Etats socialistes et les régimes fascistes! En fait, c'était une tentative de criminaliser quasiment toute notre histoire au vingtième siècle. Dans la même idée, avec de telles résolutions, certains vont même jusqu'à tirer des conclusions financières: par exemple que nous devons des milliards à l'Europe pour sa libération « illégitime » du Nazisme. Donc, dans de telles situations les députés de la « Gauche Européenne » sont ceux qui élèvent leurs voix pour soutenir la Russie!

 


Dès les premiers jours de travail du Groupe de la Gauche Européenne, nous avons essayé d'établir des relations avec eux et de fournir un certain nombre de propositions concrètes en vue d'une coopération. Selon nous, nous devons travailler ensemble à cela.

 

Le nouveau Parlement Européen a vu également l'augmentation de la représentation des « Verts ».

Un représentant du Parti des Pirates fait son apparition au Parlement Européen (« Les Pirates » ont gagné en Suède plus de 7% des voix!). Le Parti se bat pour la libre diffusion des oeuvres, soumises à la propriété intectuelle, sur Internet.

 

Beaucoup de représentants de partis nationalistes de droite, venant d'Angleterre, d'Hollande, d'Autriche, du Danemark, d'Italie, de Hongrie sont entrés au Parlement Européen.

 


En fait, le principal enseignement de ces élections est la déception des électeurs vis-à-vis du système politique du capitalisme européen. La dépression économique a également stimulé parmi les Européens le désir apparent de changer radicalement le cours de leurs vies. Mais ils n'imaginent sans doute pas encore les contours de ces changements.

 

Site du Parti Communiste de la Fédération de Russie (russe): http://kprf.ru/


Transmis par Solidnet (anglais): http://www.solidnet.org/

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