Face à la machine de guerre de l'idéologie dominante...
28 juil. 2009 Face à la machine de guerre de l'idéologie dominante...
(Titre original: Armas de Arremesso)
de Luis Carapinha, membre du département international du Parti Communiste Portugais
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Les politiciens et les théologues du système nous assurent que le pire est derrière nous. A la limite, il y en a même qui nous certifient que, en fin de compte, le mal qui touche le monde se résumerait à un problème psychologique. Que nous avons besoin d'une attitude positive pour rétablir la nécessaire confiance dans le marché – dans la perennité du capitalisme – et pour éloigner les nuages noirs à l'horizon... notamment après l'injection massive de ressources financières étatiques, qui fait grimper de manière dangereuse l'endettement public des économies capitalistes.
En réalité, l'inquiétude est grande du côté des classes dominantes. La dépression promet d'être longue et les perspectives réelles de récupération économique assez nébuleuses. La survie du système reposant sur les rapports capitalistes actuels nécessite une plus grande centralisation et une plus grande concentration et, surtout, l'intensfication des niveaux d'exploitation des travailleurs et de pillage des peuples. Un « nouveau paradigme » qui passe, notamment, par l'augmentation du chômage structurel et l'extension de la précarité du travail, à laquelle on ne peut pas ne pas relier la mise en place de la politique préventive de criminalisation de la lutte contre les injustices et les inégalités sociales ou la nouvelle “chasse aux sorcières” et les tentatives d'interdire la lutte des classes et les idées communistes.
C'est dans ce contexte que les courants profonds du système remontent à la surface et avec eux toute une faune pré-historique pestilentielle. Il est évident que l'on cherche à étouffer le mécontement social croissant, en jouant de tous les types de dérives fascisantes qui, en douce ou à grand buit par la force des baionettes, sont en train de gagner du terrain, partout.
Prenons le cas de l'Italie. Il ne s'agit pas seulement de l'état de décadence auquel est parvenue la classe politique italienne et de cet odeur nauséabonde d'injustice qui émane de ces entrailles. Le phénomème Berlusconi est l'expression éloquente du stade suprême atteint par la promiscuité entre le pouvoir économique et le pouvoir politique. L'Italie de l'UE et du G8 constitue un laboratoire pour l'extrême-droite et une myriade de forces racistes, xénophobes et fascistes. Ces mêmes forces qui vouent un culte au Duce et qui désormais adoptent des lois de “combat” contre l'immigration – dont, comme nous le savons, le grand capital a besoin pour maintenir les taux de profit et d'exploitation de la main d'oeuvre – qui constituent un affront à la dignité et aux droits de l'Homme.
La même vieille alliance de forces du pouvoir qui, main dans la main avec la CIA et l'impérialisme, a conspiré activement dans le passé contre les piliers du fameux état de droit – au point de faire enlever et assassiner un premier-ministre pour empêcher la participation du PCI d'alors à un gouvernement de coalition avec la démocratie-chrétienne.
Justement, cette semaine, les confessions de Totò Riina ont été révélées, tenu comme le chef de tous les chefs de la mafia et l'accusé principal de l'assassinat, en 1992, des juges Falcone et Borsellino, qui inclut dans la sainte-alliance avec la Casa Nostra, les industriels de Milan et les services secrets dans la génèse et la réalisation de ce crime (El País, 19.07.09).
Nous parlons de l'Italie, comme nous pourrions parler du coup d'Etat au Honduras, des nouvelles bases des Etats-Unis en Colombie, de l'extrême-droite au pouvoir en Israel, du supplice de Gaza et des manoeuvres de consolidation de l'occupation sioniste en Palestine. Ou la politique du chaos perpétuel héritée des campagnes de Bush et des pratiques du terrorisme d'Etat, et poursuivie encore aujourd'hui par l'impérialisme, par exemple en Afghanistan et au Pakistan, et que la campagne publicitaire pour le phénomène Obama – dont l'indice de popularité aux Etats-Unis, d'après le Washington Post a déjà diminué de 50% - tente de blanchir. Ou de la récente motion de l'assemblée parlementaire de l'OSCE qui va dans le sens d'une déformation complète de l'Histoire.
Les exemples abondent. Il faut rester vigilants. Avec la certitude que, face à la machine de guerre de l'idéologie dominante, ce sera avec l'apport des communistes et des autres forces révolutionnaires que la lutte des travailleurs et des peuples finira par imposer un nouveau rapport de forces et une alternative mondiale.
Numéro 1860, du 23 juillet 2009, d'Avante, journal du Parti Communiste Portugais: http://www.avante.pt/
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