Sur le 87ème anniversaire de la fondation du Parti Communiste Japonais

 

« Le Parti Communiste Japonais continue à se battre pour un avenir meilleur pour tous »

Editorial d'Akahata, 15 juillet-21 juillet


Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


Le Parti Communiste Japonais est un parti à la fois incontournable et énigmatique au sein du mouvement communiste international.

Parti incontournable donc, car avec 400 000 adhérants, il est un des partis communistes les plus puissants au monde. Son quotidien, Akahata (Le Drapeau Rouge), est tiré en moyenne à 1 million 680 000 exemplaires!1 Ce parti de masse s'est construit avant tout dans la lutte. Lutte aux côtés des travailleurs japonais qui l'ont toujours identifié comme le parti d'opposition au capitalisme, à la dictature, son parti en somme; lutte contre la répression d'Etat avant 1945 et encore après, lutte contre tous les autoritarismes et contre le « Capitalisme monopoliste d'Etat » japonais avec son imbrication étroite du pouvoir politique (PLD) et économique (zaibatsu); lutte enfin contre le militarisme, pour la paix, pour le désarmement nucléaire, lutte difficile (surtout avant 1945) et marquée par les tragédies de l'histoire japonaise. Ostracisé, marginalisé dans la scène politique japonaise par les autres partis « de gauche », le PCJ y a gagné son identité: celle de l'opposant irréductible aux politiques du capital, d'où qu'elles viennent, du PLD bien sûr, mais pas seulement. Cette position indépendante, différant sensiblement des accords électoraux structurels avec le centre-gauche ou/et des politiques d'union de la gauche sous toutes leurs formes, a permis au PCJ d'apparaître comme le seul parti représentant les travailleurs, le peuple au Japon. Malgré des conditions politiques difficiles, l'impossibilité souvent d' aboutir à des accords électoraux locaux, un scrutin majoritaire (avec un zest de proportionnelle), le PCJ parvient à de bons résultats électoraux, reflet de son implantation sociale: près de 7,5% aux élections tant législatives que sénatoriales, 9 sièges à la Chambre des Députés, 7 à la Chambre des Conseillers, tous obtenus à la proportionnelle.

Parti énigmatique aussi, car cultivant son souci d'indépendance aussi dans le mouvement communiste international. En retrait des initiatives menées par les différents Partis communistes, caractérisé historiquement par ses positions très dures envers l'URSS (ainsi que la Chine), la politique internationale du PCJ cultive le paradoxe: intransigeante vis-à-vis de l'occupation américaine et de la soumission du Japon à leur voisin du Pacifique; elle privilégie néanmoins le dialogue avec Washington, notamment depuis l'élection – porteuse d'espoirs d'après lui – de Barack Obama. Le PCJ a entamé également un virage programmatique sur le plan de la politique intérieure, insistant sur l'abandon du passage au socialisme par la voie de la révolution et privilégiant une transition au socialisme en douceur, par une progressive démocratisation de l'économie. Tentative compréhensible de briser l'étau formé par les forces anti-communistes, formalisation d'idées somme tout déjà adoptée ailleurs dans le mouvement communiste (on peut penser à l'abandon de la dictature du prolétariat en 1976 par le PCF), on peut néanmoins craindre une pente réformiste surtout quand le PCJ multiplie les conférences devant des dirigeants de grandes entreprises où il répète sa volonté de vouloir réformer le système capitaliste et non de l'abolir.

Pourtant, au-delà des doutes que l'on peut avoir sur les dernières évolutions du Parti, on ne sauait occulter le fait qu'un moment historique peut s'ouvrir pour le PCJ. La crise du capitalisme amène les travailleurs du pays à remettre en cause l'exploitation intensive dont ils ont été victimes, les jeunes, la vie de précarité qu'on leur réserve. Le marxisme connaît une renaissance fulgurante (moins anecdotique qu'ils ne paraissent, les mangas sur Le Capital, des romans prolétariens des années 30 ou l'explosion des ventes des oeuvres de Marx), le PCJ enregistre des adhésions par milliers, notamment chez les plus jeunes. Preuve que le PCJ reste toujours identifié au parti de la lutte contre le capitalisme, le parti des travailleurs. Et si on peut avoir quelques doutes sur les orientations idéologiques du parti, sa force organisationnelle, et l'attachement inconditionnel des dirigeants, militants, électeurs à ce que le parti représente, son nom et au-delà toute l'histoire glorieuse qu'il porte, ne peut que nous rendre optimiste, et nous faire croire en cet avenir meilleur que le PCJ veut construire pour son 87ème anniversaire.

AC


Nous fêtons aujourd'hui le 87ème anniversaire du Parti Communiste Japonais au milieu d'une situation politique mouvementée à la suite de l'élection de l'Assemblée Métropolitaine de Tokyo qui a poussé le premier ministre à fixer la date de la dissolution de la Chambre des Députés, et à convoquer des élections législatives anticipées.



Le PCJ a commencé ses activités tout de suite après sa fondation le 15 juillet 1922, en s'opposant à la guerre d'agression que le Japon était en train de préparer à l'époque, et, en se tenant aux côtés du peuple, dans une situation économique difficile, en pleine dépression. Il s'est aussi engagé, en ouvrant la voie à une nouvelle société dans laquelle le peuple serait souverain.



Nous sommes très fiers du fait que le PCJ, pendant les 87 dernières années, ait mené une lutte sans répit pour un avenir meilleur, bien aidé par nos prédécesseurs qui ont joué un rôle pionnier en dépit des nombreuses difficultés qu'ils ont eu à affronter.



Le PCJ est présent auprès des gens en difficulté

 

Lors de l'élection de l'Assemblée Métropolitaine de Tokyo, bien que le PCJ ait essuyé un revers, il a récolté près de 700 000 voix, plus que ce qu'il a obtenu lors de l'élction précédente, en 2005.



Le PCJ, dans le cadre de l'élection de l'Assemblée Métropolitaine de Tokyo, a progressé de manière significative en termes de nombre de voix par rapport à l'élection de la Chambre des Conseillers il y a deux ans, tandis que les autres partis ont stagné en termes de voix obtenus (Parti Démocrate, Parti Komei) ou ont enregistré un revers (Parti Libéral-Démocrate). Seul le PCJ a progressé en termes de nombre de voix par rapport aux nombre de voix obtenu lors de l'élection à la Chambre des Conseillers – à la représentation proportionnelle – en 2007. Cela laisse penser qu'il est possible pour le PCJ de progresser lors des prochaines élections législatives, pour l'élection de la Chambre de Députés.



En dépit des difficultés et des défis qu'il a eu à affronter, le PCJ dans les 87 dernières années a été capable de progresser car il s'est toujours battu pour les intérêts du peuple et pour soulager ses épreuves dans le présent, sans perdre de vue l'avenir à construire.

 

Le PCJ a toujours été présent quand les gens, dans une situation économique difficile, avaient besoin de lui. C'est le principe fondateur du parti, celui que nous invoquons aux quatre coins du pays pour résoudre les problèmes causés par la profonde récession économique et la crise qui plonge les gens dans la pauvreté.



Dans le cadre de la politique de « réforme structurelle » défendue par la coaltion au pouvoir des Partis Libéraux-Démocrates et Komei, les grandes entreprises ont profité de la crise économique qui a commencé l'année dernière pour mettre en place des plans de licenciements massifs. Le gouvernement a poussé les gens à accepter les coupes dans les services sociaux. Le PCJ a affronté toutes ces attaques aux côtés des forces populaires. Il a fait pression sur le gouvernement pour qu'il prenne des mesures d'urgence pour défendre les moyens d'existence des personnes touchées par la crise. Le Président du PCJ Shii Kazuo et d'autres dirigeants du Parti a entrepris des démarches auprès de Toyota, Cannon, et le Keindanren (Fédération des Organisations Economiques Japonaises – le MEDEF japonais).



Les membres du PCJ travaillent dur également, dans tout le pays, pour aider ceux qui ont été mis à la porte de leur entreprise voire de leur logement, à trouver une solution à leurs problèmes. « Demandez au PCJ de trouver une solution à vos problèmes » est une formule qu'on retrouve dans les bouches de beaucoup de gens, et même dans les médias.

 

Concernant la question de la paix, le PCJ a pris la tête de l'opposition à la guerre et du mouvement pour l'abolition des armes nucléaires en montrant ses capcités réelles d'organisation qui ont permis au Parti de rester debout contre la guerre quand le Japon menait des guerres d'agresion.



Les Etats-Unis ont désormais Barack Obama comme président. Dans son discours de Prague en Avril, Obama a déclaré que réaliser « un monde sans armes nucléaires » est un objectif national des Etats-Unis.



Ses déclarations ont attiré l'attention du PCJ. Le président du PCJ Shii Kazuo a envoyé à Obama une lettre l'appelant à prendre l'initiave de l'ouverture de négociations visant à l'abolition des armes nucléaires. Il a par la suite reçu une lettre du gouvernement Américain en réponse à sa demande.



Dans le cadre du sommet qui se tenait récemment en Italie, les leaders du G8 se sont mis d'accord pour réaliser ce « monde sans armes nucléaires ».



Dans un monde qui change, le PCJ fera tout son possible pour que les armes nucléaires soient abolies.

 

Pour une nouvelle politique



Jusqu'à la fin de la période militariste du Japon, de nombreux membres du PCJ ont eu à affronter le système répressif et les méthodes brutales du gouvernement impérial, et ont continué à s'opposer à la guerre d'agression, à en appeler à la mise en oeuvre du principe selon lequel le pouvoir souverain réside dans le peuple. Ils avaient la ferme conviction que la guerre d'agression était condamnée à l'échec et que le jour viendrait où les Japonais vivraient dans une nouvelle société où ils seraient le souverain. Ces objectifs ont été atteints avec la mise en place d'une nouvelle Constitution après la guerre.



Aujourd'hui, les politiques du PLD mises en place au Japon depuis tant d'annés ne sont plus défendables. Une nouvelle ère s'ouvre et les gens cherchent à explorer de nouvelles voies pour la vie politique Japonaise. Le résultat de l'élection de l'Assemblée Métropolitaine de Tokyo en est un exemple. Nous sommes convaincus qu'une progression du PCJ lors des prochains élections législatives accélèrera cette tendance.


Site du Parti Communiste Japonais: http://www.jcp.or.jp/english/


1A titre de comparaison, Akahata est le 23ème journal avec le tirage le plus important au monde. Premier quotidien communiste au monde (Le Quotidien du Peuple chinois excepté), et de loin si on le compare par exemple à l'Humanité et ses 50 000 exemplaires quotidiens. Seul trois journaux européens dépassent ce tirage... Bild, The Sun et le Daily Mirror. Sans rapport avec Akahata!

Retour à l'accueil