La Fédération de la gauche d'alternative et la « question communiste »

 

de Rolando Giai-Levra, un des promoteurs de l'appel « Communistes Unis » du 17 avril 2008

 

Directeur de la revue Gramsci Oggi et secrétaire du cercle de Rifondazione à Magenta

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 


La crise de la gauche et des communistes dans notre pays tombe en plein dans la crise actuelle plus générale du capitalisme dont les conséquences négatives pèsent très lourdement sur les épaules des masses ouvrières et populaires. Pour la rentrée, se prépare une nouvelle offensive patronale soutenue par le gouvernement de droite et par la passivité totale et complaisante du PD qui provoquera – par dizaines de milliers – des mises à la pré-retraite, des fermetures d'usines et des licenciements qui toucheront tragiquement encore une fois les familles des travailleurs, les retraités et les immigrés. La gauche et les communistes, malgré leurs grandes difficultés actuelles, vont devoir prendre des décisions pour se ranger, avec cohérence dans le conflit de classe, du côté des travailleurs pour apporter leur contribution politique, mais aussi des instruments d'analyse théorique aux luttes des travailleurs de cet automne. Ce sera une nouvelle occasion de réunir les communistes et l'ensemble de la gauche anti-capitaliste dans le conflit de classe et d'apporter une réponse adéquate à une nécessité objective d'unité.


 

 

Unité d'action ou nouveau parti politique?

 

 

Dans ce cadre, la « Fédération de la Gauche d'alternative » pourrait répondre à cette légitime exigence de base, si, naturellement, elle était capable de rester dans un cadre politique et social bien précis, pour jouer justement un rôle politique déterminé. C'est-à-dire, celui d'ouvrir une véritable phase d'unité d'action entre des formations politiques hétérogènes sur des objectifs communs de classe tels que la défense du travail, du salaire, de l'échelle mobile, des droits du travail et de la démocratie dans les lieux de travail et de production, la démocratie proportionnelle, du logement, de l'école, de la santé, de l'environnement, de la lutte anti-impérialiste, etc... Voici le seul terrain concret le plus conforme et approprié à l'action politique sur lequel l'action de cette fédération pourrait se déployer, et dont les communistes devraient naturellement favoriser le développement.


 

Par contre, il faut signaler un danger qui émerge dans cette phase politique qui est que la fédération puisse dépasser ce cadre et viser d'autres objectifs, cassant en fait ce qui aurait dû rester un moment tactique, l'unité d'action entre diverses formations. Dans ce cas, la fédération pourrait se transformer en quelque chose d'autre glissant, inévitablement, vers l'énième tentative de former un autre parti politique de gauche. De ce que l'on peut comprendre, il semble que cela soit justement l'orientation que les architectes du projet cherchent à donner à la nouvelle fédération, que les communistes ne peuvent pas partager et contre laquelle ils devraient s'opposer de toutes leurs forces. Sur cette question, il faut dire sans aucune ambiguïté que les communistes ont une priorité absolue, sur laquelle on ne peut pas transiger, et c'est la reconstruction de leur unité et de leur autonomie vers un seul parti de classe et de masse qui ne pourra jamais être réalisé dans ou par la fédération. Hésiter à tenir ce raisonnement et penser que cela peut quand même se passer en réalité, peut-être à la suite d'une bataille politique interne; reste une douce illusion qui ne saisit pas la nature même de cette fédération qui, avec son hétérogénéité politique et idéologique, ne peut pas représenter ne serait-ce que le quart de ce qui serait nécessaire à la réalisation d'un tel objectif, et qui donc ne rapproche pas mais éloigne l'objectif de la construction d'un Parti communiste de masse!


 

Le dépassement de(s) Parti(s) communiste(s)

 


Quel est l'avenir de cette « nouvelle alliance »? Se limitera-t-elle à un rôle de construction de l'unité d'action ou voudra-t-elle dépasser ce cadre pour créer à tout prix une nouvelle formation de gauche? En général, l'histoire a démontré que ce genre d'alliances s'appuie sur les faiblesses réciproques des formations qui la composent et qu'elles ne durent souvent que peu de temps car elles se désagrègent au premier choc. Dans ce cas, le choc politique pourrait être représenté justement par les prochaines élections régionales lors desquelles la fédération ainsi que les formations qui la composent pourraient subir une autre défaite politique cuisante. On ne peut pas sous-estimer le fait qu'aujourd'hui « Sinistra e Libertà » [formation politique de « gauche » créée par les dissidents de Rifondazione, héritiers de Bertinotti et menés par Vendola et qui a abandonné toute référence au communisme] sous la protection et la direction du PD a et aura bien plus de cartes en main pour ce type d'opérations, sans oublier que « SL » pourrait récolter aussi les fruits sur le plan électoral des conséquences négatives que ce projet pourrait avoir sur la toute la gauche, s'il est mal orienté. Et c'est ici que commence le vrai problème! Tant qu'une certaine classe politique décide de son propre chef d'aller seule au casse-pipe, on ne peut rien faire d'autre que prendre acte de ce libre-choix que l'on suppose avoir été pris en toute connaissance de cause; mais à partir du moment où cette même classe politique voudrait entraîner dans cette voie, qui s'annonce désastreuse, également les communistes, alors ça change tout et il faut déployer immédiatement toutes les mesures défensives pour notre propre sécurité et nous demander: que comptent faire ou que feront, justement, les communistes organisés et non-organisés?


 

Évidemment, on ne tire pas les leçons du passé, des défaites électorales, politiques et organisationnelles qui ont réduit la gauche à sa plus simple expression. Nous nous retrouvons avec l'énième « nouveauté », qui nous repropose une édition revue et corrigée de la « Gauche Européenne » et de la « Gauche Arc-en-Ciel » que la réalité de la lutte de classe de notre pays a transformé en échec cuisant. On nous propose une fédération dans laquelle on entend déjà parler d'adhésion (mais le statut du PRC et du PdCI prévoient-ils la double appartenance?...). Au mépris de la démocratie et de toutes les règles internes aux partis, il semble que la décision ait déjà été prise que, celui qui a la carte du Parti sera inscrit automatiquement à la fédération, tandis que pour les nouveaux adhérents, ceux-ci adhéreront directement à la fédération sans passer par les partis. Mais cela concerne également la construction de l'organisation de base, Gianpaolo Patta a avancé la proposition (pleinement partagée par Ferrero) de construire 100 cercles de la fédération sur les lieux de travail (avec quelle identité? On ne sait pas...). Quelle autre explication pourrait-on trouver à tout cela, si ce n'est que cela donne des signes concrets et évidents de la constitution à l'avenir d'une formation politique de « gauche » aux contours assez flous? Ainsi, serait réalisé ce que Giordano et Bertinotti n'avaient pas encore réussi à faire avec l'Arc-en-Ciel. Peut-être était-ce cela que sous-entendait Diliberto quand, dans son intervention, il a dit « Nous réalisons un pas en avant »? En fait il s'agit bien d'un véritable pas en avant, mais dans la direction opposée, et qui équivaut à tellement de pas en arrière par rapport au projet que tous les communistes veulent réaliser, mais aussi par rapport même à la liste unitaire constituée pour les élections européennes! La réalité objective a démontré tant de fois, et nous l'avons écrit à maintes reprises dans notre revue, qu'il est illusoire et abstrait de continuer à poursuivre sur la voie de l'unité de la gauche si nous ne réalisons pas auparavant, de manière autonome, « l'unité communiste ».


 

Le projet « refondateur », une vieille rengaine opportuniste

 


Cette fois, toutefois, il y a une différence qui ne doit pas être sous-estimée entre l'arc-en-ciel et la fédération et c'est le symbole. La « faucille et le marteau » aurait un véritable sens, fort, si la fédération maintenait fermement la barre de la bataille pour l'unité d'action politique; mais, puisque ce n'est pas l'orientation choisie, ce même symbole risque d'être vidé de ses contenus historiques et de classe si la fédération continue à être une étape vers la formation d'un parti politique de gauche et non communiste. L'histoire est pleine d'exemples significatifs qui nous mettent en garde contre l'instrumentalisation du symbole de la classe ouvrière. Après la fondation du PCI en 1921, le PSI a gardé pendant longtemps le même symbole et dans l'histoire récente, après la dissolution du PCI, le PDS a aussi gardé pendant quelque temps la « faucille et le marteau ». C'est donc un choix opportuniste pour séduire les communistes et recueillir le plus grande nombre de voix possibles.


 

En tout cas, ça part mal et le premier élément, très grave, à relever sur le plan de la démocratie interne aux organisations impliquées, c'est qu'un tel projet, indépendamment de l'orientation politique qu'il peut prendre (« unité d'action » ou « parti politique de gauche ») n'est pas passé à travers le débat démocratique d'un Congrès du PRC et du PdCI. Les camarades se sont trouvés face à une décision subite et inattendue, de sommet, descendue d'en haut, négociée et mise sur la table par les deux secrétaires nationaux Ferrero et Diliberto avec Salvi. Le second élément qui apparaît, c'est la faiblesse politique intrinsèque à l'appel lui-même sur différents points, ainsi on ne trouve pas un mot sur l'impérialisme des Etats-Unis et de l'Union Européenne et sur les questions cruciales de la crise et de la guerre dans le contexte international. Après avoir mis sur le même plan et sans aucune distinction de classe le mouvement ouvrier et communiste avec les mouvements socialistes, féministes, écologistes, etc., on lit: « La lutte pour la justice et la liberté des générations qui nous ont précédé, menée sous le signe des drapeaux rouges, de la faucille et du marteau,... » (et voici le noyau idéologique de l'appel) « nous assumons notre histoire et nous devons poursuivre cette histoire à partir d'une refondation des pratiques, des théories, des formes organisationnelles ». Et voilà que l'on retrouve cette volonté persistante de continuer sur la vieille voie, car l'exigence de « refondation » apparaît seulement chez ceux qui n'assument pas l'histoire des communistes et du prolétariat, et la considèrent comme une fausse route, avec surtout la présomption sous-jacente de vouloir réviser pas seulement les pratiques et les forces organisationnelles, mais aussi la théorie. Ce serait très intéressant de découvrir qui seront les « nouveaux grands maîtres » à la hauteur de la « refondation » de l'élaboration théorique complexe comprise dans les oeuvres de Marx, Engels, Lénine et Gramsci qui jusqu'à aujourd'hui continuent à inspirer les mouvements ouvriers et communistes dans le monde. Le vieux concept de vouloir « renfonder » toujours tout appartient aux opportunistes et aux révisionnistes de toutes les époques: la Seconde Internationale, Kautsky sur la Russie, en Italie avec Turati jusqu'à Craxi au PSI, puis de Amendola jusqu'à Napolitano au PCI qui a ensuite été détruit par Occhetto, et enfin Bertinotti au PRC avec la négation des expériences communistes du XXème siècle et Cossuta qui a proposé au PdCI l'abandon de la faucille et du marteau, et tant d'autres. Une autre question qui n'a pas été évoquée, c'est la question du mouvement syndical, dévoilant ainsi l'absence totale d'une orientation syndicale de classe pour la lutte contre l'hégémonie du réformisme, incarné par le PD, à l'intérieur de la CGIL où sont organisés près de 5 millions 550 000 inscrits répartis entre les travailleurs, les retraités et les immigrés. Sur ce point, il n'y aucun effort de fait pour entrer dans le cœur du sujet, mais seulement quelques interventions qui se sont limitées à reconnaître dans le syndicalisme de base une option aléatoire et illusoire qui aboutirait à la formation d'un bloc social anti-capitaliste. Donc, un appel qui dénote une grande confusion politique et qui nous éclaire très bien sur la tournure que pourrait prendre la fédération, si elle devait poursuivre dans cette direction.


 

Dans ce fatras idéologique, les trois responsables nationaux ont soulevé certaines questions. De leurs interventions, on en déduit la nécessité d'élargir la participation et « l'horizon » pour vaincre le risque de commettre l'erreur de réduire la fédération ainsi que les formations qui la constituent en un groupuscule politique ou en un Parti Communiste « bonzai ». C'est une « préoccupation » légitime mais complètement infondée qui vise plus à justifier l'exclusion du débat de la « question communiste », plutôt qu'à regarder sérieusement, d'un peu plus près, la réelle consistance politico-organisationnelle actuelle des différentes formations présentes.


 

Du PCI aux partis de la Fédération... les conséquences néfastes de la liquidation (perpétuelle) du parti

 


Pour avoir un ordre d'idées sur ce que nous entendons par un véritable parti politique de masse, il est bon de se rappeler l'enracinement social du PCI qui a récolté près de 11 000 000 de voix (près de 27%) en 1987, plus de 1 450 000 inscrits en 1989, des centaines de milliers de copies de « l'Unità » vendues chaque jour dans les kiosques et par la diffusion militante, un réseau extrêmement dense de sections et de cellules dans toutes les communes et dans presque tous les lieux de travail et de production, une forte hégémonie communiste dans la CGIL, une organisation efficace qui attirait de très nombreux intellectuels, un contrôle effectif sur le mouvement des coopératives rouges et c'est justement cette force de masse, sur le terrain, qui permettait au PCI d'être présent de manière significative dans les institutions, à tous les niveux, et non le contraire.


 

Quel est donc l'état de santé de nos formations qui constituent la fédération?


 

1 – Le PRC et le PdCI ne font plus partie de la classe ouvrière, et ne sont plus liés à elle de manière organique; ils se trouvent ainsi dans une condition objective qui est celle d'un manque total d'enracinement social, et d'une absence dans et sur les lieux de travail et de production, par conséquent ils ne représentent plus aucun point de repère politique pour les travailleurs.


 

2 – Le PRC et le PdCI ne sont pas des partis de masse et aujourd'hui, après avoir perdu dans les années précédentes près de 600 00 adhérents qui ont disparu dans la nature rejoignant tant d'autres communistes qui ne sont plus organisés dans le pays, les adhérents du PRC et du PdCI ne sont plus désormais qu'une dizaine de milliers. Il est curieux de devoir rappeler ici que leur nombre d'adhérents est proche de celui des groupuscules extra-parlementaires des années 1960 et 1970. De plus, si nous considérons le résultat électoral de 3,4% sur lequel a pesé surtout l'abstentionnisme ouvrier qui a augmenté, ce n'est pas un hasard, très fortement lors des dernières élections, et si nous ajoutons la baisse des ventes de « Rinascita della Sinistra » et de « Liberazione » et la situation économique difficile liés aux comptes des deux partis, nous aurons le tableau réel des formations politiques dont nous parlons et qui n'ont finalement fait que maintenir la forme-parti.


 

3 – Toutes les autres formations: Socialismo2000, réseau des communistes, Point rouge, pour ne pas parler des consommateurs et des autres qui sont encore, avec tout le respect possible, dans une situation politique et organisationnelle bien pire que celle du PRC et du PdCI!


 

Voilà la réalité crue objective dont on doit prendre acte humblement! Ce n'est pas en évitant de poser la « question communiste » dans le débat que les formations politiques cités ci-dessus pourront se transformer miraculeusement des « bonzai » qu'ils sont en des « chênes » robustes. Il faut bien autre chose, des contenus de classe et de masse que les formations en question n'ont malheureusement pas. Ensuite, une classe politique qui est indifférente et réfractaire à tout cela, indifférente aux sollicitations de la base et qui entend persévérer tout de même dans cette direction, démontre qu'elle refuse la confrontation, dans un véritable débat d'idées sur la base du respect mutuel, avec ceux qui œuvrent pour la construction d'un parti communiste de masse. Cela devient un groupe auto-référentiel qui exclut tout rapport démocratique avec la base pour avoir seulement des rapports de sommet, d'opportunisme politique pour sa propre survie. Ainsi, elle démontre qu'elle est un groupe dirigeant qui ne fait rien d'autre que de prêter le flanc et d'alimenter toutes les poussées maximalistes les plus mal-intentionnées à l'intérieur et à l'extérieur des formations politiques en question.


 

Unité de la gauche (Bertinotti) ou unité des communistes (PCI)?

 


Pour achever le tableau, après l'assemblée de Rome, on ne pouvait pas manquer la déclaration « éclairée » de Bertinotti, l'inspirateur des expériences désastreuses de la « gauche européenne » et de « la gauche arc-en-ciel », qui a accordé une longue interview à Liberazione le 22 juillet 2009, pour dire quoi? Bertinotti, sachant bien qu'au PRC certains l'écoutent avec beaucoup d'attention, remet sur la table toute sa vision radicale-socialiste pour faire une « autocritique » visant à dire que son échec est de ne pas être arrivé à aller au bout de ses deux projets, même face aux résultats négatifs rencontrés. Il dirige son attention politique, évidemment, vers « SL » comme formation « transitoire » et vers le PD qui représente une grande formation de masse avec laquelle on doit entretenir des liens et sur laquelle on devrait pouvoir influer. En somme voilà, selon Bertinotti, quelle est l'orientation que devrait prendre la fédération avec toutes les formations qui la composent en attente (voilà son véritable objectif – son « étoile polaire ») de la construction d'un futur « Parti unitaire de la Gauche ». Une question vient de suite à l'esprit: pourquoi Ferrero et Dino Greco (directeur de Libération) ont concédé cette longue interview (deux pages entières) à un anti-communiste comme Bertinotti qui est le principal responsable des désastres politiques qu'a connu successivement le PRC? Ce serait bien que Ferrero donne une réponse, au moins aux adhérents de son parti!


 

Tous ces éléments réunis me convainquent que l'alternative de classe passe par une bataille sur deux fronts, celui interne et celui externe à la fédération, sans subordonner l'une à l'autre ou ralentir l'action de l'une au détriment de l'autre. Sur le front interne pour tenter de maintenir la fédération fermement dans les limites de l'unité d'action politique comme décrit plus haut, sur le front externe avec la reprise et la relance du parcours de « Communistes Unis » commencé en avril 2008. Il est nécessaire de repartir par l'élaboration d'un document politique mis à jour pour « l'unité et l'autonomie communiste » afin de reprendre l'organisation de rencontres et de débats dans la perspective d'une « Constituante Communiste ». Une bataille politique, pas en opposition à la fédération mais en opposition radicale à son orientation actuelle et que chaque militant communiste devra mener, justement, à l'intérieur ou/et à l'extérieur du PRC, du PdCI, de la fédération et du mouvement syndical. Un document politique commun dans lequel seront posées avec force toutes les questions stratégiques dans la perspective d'une société socialiste et qui devra passer au crible de tous ceux qui sont encore partants, à commencer par les promoteurs de l'appel du 17 avril 2008, les cercles du PRC, les sections du PdCI, les intellectuels, les expériences concrètes unitaires locales, les travailleurs communistes, les délégués sur les lieux de travail et de production, les cadres du PRC et du PdCI, les associations et les camarades extérieurs et non-organisés dans les deux partis.


 

Reconstruire l'organisation communiste

 


Entre-temps, que faire? Les communistes (organisés et non-organisés) pourraient commencer à travailler ensemble dès maintenant sur deux objectifs concrets:


 

1 – construire l'organisation de base dans les lieux de travail et de production et dans les quartiers, avec des cellules et des sections communistes communes.


 

2 – construire des coordinations de base avec ceux qui sont partants parmi les délégués syndicaux de la RSU [Représentation syndicale unitaire], les cadres de la CGIL, ceux qui sont partants parmi les militants du syndicalisme de base et les travailleurs communistes pour une bataille orientée vers le dépassement des contraintes électives imposées bureaucratiquement aux RSU depuis les accords concertés de la CGIL-CISL-UIL de 1991 et de 1993.


 

Ainsi, on peut favoriser la formation d'une nouvelle situation dans laquelle ce seront les travailleurs eux-mêmes qui relanceront, à partir de la base, leurs formes électives de démocratie directe, sur le modèle de leurs expériences historiques – les Conseils d'usine – qui sont les structures les plus idoines et fidèles à la nécessité pour la classe ouvrière d'avoir le contrôle sur l'organisation du travail et de la production. Ces deux premiers objectifs sont d'un intérêt fondamental pour les communistes et pour la classe ouvrière et peuvent représenter un premier pas concret et commun vers la construction d'une nouvelle ligne syndicale de classe et vers l'édification d'un nouveau Parti Communiste Italien de masse dans notre pays!

 

Site de la revue théorique italienne: http://www.gramscioggi.org/

 

Sous-titres à la discrétion du traducteur

 

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