« Aujourd'hui, un clan d'oligarques a remplacé à Kiev le clan précédent », pour le secrétaire du Parti communiste d'Ukraine
23 mars 2014 « Aujourd'hui, un clan d'oligarques a remplacé à Kiev le clan précédent »
Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
A Zaporija, une ville industrielle de l'est de l'Ukraine de 800 000 habitants, le leader des communistes ukrainiens, Petro Simonenko, a tenu une conférence de presse le 11 mars dernier. Il y a rappelé la position du Parti communiste face aux derniers événements de la vie politique du pays et il a expliqué quelle pourrait être une issue à la crise.
Petro Simonenko a dit que les événements actuels en Ukraine n'est que le résultat de l'enchaînement de ce qui s'est passé depuis trois mois, avant tout de ce contre quoi les communistes avaient bien mis en garde :
Maidan est le produit de la lutte entre le clan « blanc-bleu » (NdT : couleurs du Parti des régions de Ianoukovitch) et celui « orange » pour le trône de président. Cette lutte s'est accompagnée de massacres et d'homicides.
Ensuite, Maidanest aussi le produit du refus de prendre en compte la position du Parti communiste, qui avait pourtant été explicitée à la fin de l'année dernière. Celle de la nécessité de décider démocratiquement de toutes les questions fondamentales pour la société par un référendum.
Le Parti communiste veut sauver l'Ukraine comme État un et indivisible.
Actuellement, les problèmes de l'Ukraine ne se décident pas en Ukraine, ils se discutent et se révoltent au-delà de ses frontières, en Amérique, en Occident et en Russie.
Dans le pays sévissent les bandes armées illégales. Ces bandes mettent tout à sac, volent, incendient, occupent les bâtiments des administrations ainsi que des entreprises, privées comme publiques.
Tout cela se produit dans l'ensemble du pays. Cette situation est dangereuse pour l'Ukraine.
Les forces de police et l'armée sont paralysées. L'Ukraine a connu une féroce censure, même si à Maidanon parle de liberté d'expression et de démocratie. Le Parti communiste, avec ses arguments, ont été bannis des médias. Une campagne farouchement anti-communiste est mise en avant.
Aujourd'hui, un clan d'oligarques a pris le pouvoir et remplacé le clan précédent. La prise du pouvoir s'accompagnera une nouvelle fois d'une redistribution du patrimoine public vers les oligarques. Les oligarques dévorent l'Ukraine. En Ukraine, une dictature national-fasciste s'impose, soutenue par le capital oligarchique.
Parmi les problèmes pratiques qui doivent être résolus immédiatement au parlement, les communistes proposent :
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annuler la réforme des retraites et de la santé ;
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introduire un moratoire sur l'augmentation des prix et des tarifs ;
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introduire une pénalité de 0,5 % pour tout jour de retard de paiement des salaires ;
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respecter pleinement les dispositions légales de défense des vétérans d'Afghanistan, des victimes de Tchernobyl, des « enfants de la guerre » (NdT : la génération de ceux nés pendant la Seconde guerre mondiale et les années suivantes) et des autres groupes socialement vulnérables ;
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enfin la restitution à l'Ukraine des fonds de l'ex-Sberbank (Caisse d'épargne) soviétique.
Toutes ces mesures permettraient de défendre les droits de nos citoyens.
A propos de l'organisation du développement extérieur de l'Ukraine, le député communiste Alexander Zoubchevski, en donnant l'exemple de Zaporija a montré de façon convaincante tous les dégâts potentiels que pourrait faire l'association avec l'UE.
Dans la phase actuelle, dans la région de Zaporija, seules deux entreprises fonctionnent bien : « Zaporijstal » et « Motor Sich » (NdT : respectivement une aciérie et une fabrique des moteurs pour avions, où sont employés plus de 40 000 personnes), et elles travaillent bien grâce aux relations économiques avec la Russie et les autres pays de la CEI.
Dans le cas où l'Ukraine s'orienterait vers l'occident, ces entreprises fermeraient leurs portes. Car en Occident, notre production n'a aucun intérêt. Alors, le chômage ne ferait qu'augmenter, et les nouveaux prêts du FMI ne déboucheraient que sur une paupérisation ultérieure de la population.
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