Contre la spirale spéculative au Vénézuela, le syndicat de classe UNETE exige du gouvernement un Décret de gel des prix et un approfondissement du processus révolutionnaire
12 janv. 2011 Contre la spirale spéculative au Vénézuela, le syndicat de classe UNETE exige du gouvernement un Décret de gel des prix et un approfondissement du processus révolutionnaire
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
(Tribuna popular/Parti communiste vénézuelien): L'Union nationale des travailleurs (UNETE) a mis en garde contre la spirale spéculative qui a été lancée par les capitalistes, à partir des mesures économiques qu'a prises l'Exécutif national et exige du gouvernement la promulgation d'un Décret de gel des prix pour faire obstacle aux spéculateurs.
Ci-dessous le communiqué intégral que nous a fait partir la confédération syndicale de classe:
Une nouvelle fois la contradiction capital/travail éclate: la spéculation continue et il faut y mettre un terme
En tant que représentants du monde du travail, nous avons le droit d'être dur dans la critique, de dire ce que nous avons à dire depuis notre position et notre engagement révolutionnaire, quand on fait fausse route. Nous l'avons fait, nous continuerons à le faire et nous espérons que cette attitude conduise à un rapprochement avec la direction politique que prend le processus, avec ceux qui ont placé le processus de transformations du Peuple Bolivarien entre les mains du Président Chavez. Les processus révolutionnaires consistent à changer tout de manière radicale, jusqu'à la manière dont nous concevons nos rapports, en nous délestant de tout ce qui a à voir ou est imprégné de la culture aliénante du capital et de sa créature historique que nous connaissons bien: la culture bureaucratique. Les Révolutions font leur œuvre avec transparence, en exposant délibérément la vérité crue; ses protagonistes n'ont rien à voir avec la diplomatie secrète et encore moins avec ce proverbe populaire selon lequel « le linge sale se lave en famille », nous savons que les succès et les erreurs ne permettent pas seulement à notre peuple d'apprendre mais aussi aux avant-gardes de plusieurs millions de travailleurs qui nous regardent avec sympathie dans le monde dont nombreux d'entre eux seraient prêts à donner leur vie dans notre pays, car ils voient notre processus comme quelque chose de bien plus grand... qui transcende les frontières. Notre maison est le Monde du Travail, et nous avons une tâche: Enterrer le Capitalisme.
Tout d'abord, nous saluons l'annonce du Président Chavez de retrait de la proposition potentielle d'augmentation de la TVA, impôt régressif et anti-populaire qui, dans notre processus révolutionnaire, devrait être éliminé progressivement.
La spéculation continue et il faut y mettre un terme
Au milieu d'une situation de crise nationale due aux pluies incessantes et après la fin du taux de change préférentiel, les pilleurs reviennent en force et comme cela est toujours le cas dans une société dominée par le capital, toute mesure monétariste déchaîne plusieurs niveaux de spéculation. Dans notre cas, et encore plus au milieu de la catastrophe que nous sommes en train de vivre, rien ne justifie que le gouvernement ne se protège pas avec un Décret de Gel des Prixqui permette au Peuple d'appliquer résolument un contrôle social sur la conspiration qui porte le plus atteinte au processus révolutionnaire: la spéculation, l'escroquerie, la corruption... délits qui deviennent une conduite positive pour les privilégiés qui se regroupent en FEDECAMARAS et en CONSECOMERCIO [deux syndicats patronaux majeurs du pays] chaque fois que l'on annonce une mesure de ce type, précisément car cela bénéficie seulement à ceux qui ont perdus le plus de pouvoir d'achat, à ceux qui possèdent le moins ou rien du tout et qui vivent uniquement de leur salaire.
Jusqu'à quand allons-nous continuer à commettre des erreurs que ceux d'en bas paient le prix fort. Jusqu'à quand allons-nous être soumis aux règles d'un marché capitaliste pervers qui a commencé à casser le dos des travailleurs et peuples du monde entier et qui, face à aux nouvelles crises qui s'annoncent, se prépare à les faire payer à ceux qui ont toujours moins.
Pourquoi à l'heure de faire des économies, de rechercher des recettes, nous ne sortons pas de la logique du Capital et n'agissons pas en accord avec un processus révolutionnaire qui commence à rompre avec les traditionnelles mesures monétaristes, mercantilistes et fiscales qui portent atteinte au monde du travail.
Nous savons tous que l'élimination du taux de change préférentiel se répercutera directement dans les secteurs de l'alimentation, de la santé, de la science et de la technologie, tout comme sur le prix des machines et des équipements pour le développement productif. Si INDEPABIS [Agence publique de défense des consommateurs]mène en ce moment une enquête dans les commerces du pays, elle constatera combien ont augmenté le pain, les médicaments génériques, parmi tous les articles qui ont déjà commencé à augmenter. De manière naturelle, s'impose le pillage du Capital si nous n'élaborons pas des politiques contre sa logique et sa culture.
Il ne suffit même pas de contrôler et geler les prix, il existe d'autres mesures qui gagnent également du terrain sur le Capital: tout le secteur des Importations pour lequel fut conçu le principe du dollar préférentiel doit être compensé en plaçant ce commerce sous contrôle de l'État, une autre mesure est la publication du Prix de revient et de vente pour éduquer la population au Contrôle social. Nous exigeons que personne n'accumule du capital privé en important du lait, de la viande, du poulet ni aucun produit faisant partie du régime alimentaire de base du peuple, sans oublier les médicaments. D'autre part, nous revendiquons également la constitution d'une instance, un Conseil de contrôle des prix, de coûts, des salaires et des revenus dirigée par les travailleurs et le Peuple pour dire la vérité une fois pour toutes de la structure fondamentale du capital et s'attaquer au poids écrasant de la spéculation.
Nous ne pouvons pas justifier des mesures qui nuisent à la base sociale du processus et encore moins si elles ne sont pas accompagnées de mesures qui frappent durement le capital. Nous le disons en toute responsabilité, nous nous opposons aux décisions d'ajustement économique et qui touchent à un problème de direction politiques. Les dernières décisions prises ont transféré encore plus de capital vers le Capital, décisions illogiques et inexplicables puisque l'attitude qui domine parmi les patrons, en ce moment, est la spéculation légalisée à l'échelle mondiale. C'est une des causes de l'actuelle crise économique internationale et sur le plan national il faut l'avoir à l'esprit pour éviter que l'on vole le Travail, les richesses de la nation et ceux qui les produisent. En suivant ce raisonnement, nous pouvons nous apercevoir, qu'au Vénézuela, la cause principale de notre taux élevé d'inflation a à voir avec la puissance spéculative du capital et l'habilité naturelle des patrons à voler la nation et sa population.
Par conséquent, les mesures que l'on devrait prendre à l'avenir ne peuvent avoir la même nature que celles prises au cours des trois dernières années, car elles contrarient la construction d'un Plan de caractère socialiste. Les mesures précédentes ont profité au capital et ont comme origine une combinaison d'erreurs: la crise mondiale spéculative qui a éclaté en 2007 et celle interne qui couvait dans le secteur spéculatif des banques privées et des maisons de change, ces derniers trouvant un appui chez les fonctionnaires liés au système financier public national.
Il convient donc de rappeler les trois moments qui ont compromis le pouvoir d'achat de ceux qui vivent de leur salaire et qui ont conduit à lâcher notre première place en Amérique latine, en terme de Salaire minimum:
1 – En janvier 2008, s'est entamée une reconversion monétaire qui a déclenché des haut niveaux de spéculation qui ont fini par être intégrés aux données officielles de l'Indice des prix à la consomation (IPC)
2 – Ensuite, les mesures de mai 2009 où a été instaurée une augmentation de 3 points de la TVA.
3 – Ultérieurement, les mesures de janvier 2010 où a été mis en place l'actuel ajustement du taux de change et qui a été modifié actuellement avec l'élimination du dollar préférentiel.
La plupart de ces mesures ont été annoncées comme alternatives face à l'inflation ou qui ne devaient pas se répercuter dans une hausse des prix, d'autres mesures ont compris le transfert de ressources publiques vers le secteur bancaire et industriel privé avec comme objectif de ranimer l'appareil productif. Comme toujours,la réalité et le comportement du capital privé a fait valoir sa logique actuelle et impérieuse au monde entier: LA SPECULATION, et le gouvernement même s'est fait avoir.
Capital contre Travail
Nous partons de ce que nous vivons dans une société capitaliste, en crise par le grand pillage qu'ont commis les patrons du grand capital mondial et qui a été rendue évidente avec la panique financière internationale à partir de 2007; crise qu'ils ont essayé de contrecarrer avec de l'argent public du monde entier et qui a produit une autre crise des déficits budgétaires, qui se manifeste aujourd'hui, principalement, dans les pays d'Europe et que désormais les banquiers et les patrons, après avoir été aidés avec de l'argent public, font payer avec des mesures d'ajustement néo-libérales dans ces pays, y compris les États-Unis, c'est-à-dire: « nous te prêtons pour diminuer de moitié ton déficit bugétaire, mais en échange tu me supprimes ces acquis sociaux et tu me privatises les biens publics ». En d'autres termes, tant que subsiste le Capitalisme dans sa phase actuelle, cela sera la logique qui se tournera contre le Travail et le Patrimoine public des nations. Mondialement, rien ne s'est jamais déroulé de la sorte aux yeux de tous comme ce qui se passe actuellement, car on n'a jamais diffusé autant d'informations sur une crise économique comme celle que nous vivons en ce moment, le grand PILLAGE qu'ils ont commis et le plus EHONTE qui soit envers les travailleurs, les peuples et ses nations.
Le Capitalisme, ses institutions et ses gouvernements dans le monde agissent en plein jour comme des délinquants, en totale impunité. Pour cette raison, le Vénézuela bolivarien, avec son processus révolutionnaire et son gouvernement à caractère socialiste, doit agir avec plus de profondeur et dans la direction opposée à la logique délictuelle du capital: un mandat implicite de tout gouvernement de nature Socialiste, qui doit le rendre explicite, est de transformer son action dans le pays en un Processus pédagogique révolutionnaire qui contribue au soulèvement contre le Capitalisme des peuples et travailleurs exploités du monde entier.
Cette année 2011, l'offensive et le fléau de la contre-révolution économique capitaliste mondiale ont couvert de grèves, de protestations et de mobilisations la totalité des villes du vieux monde. Tandis que les gouvernements bourgeois et, nombre d'entre eux avec le soutien des partis « socialistes », ont tenté de faire passer leurs recettes néo-libéraux pour mettre fin aux acquis historiques du Travail dans ces pays, il faut que la Révolution bolivarienne s'attaque au capital, nationalise les banques, soustraie du secteur marchand le logement et de la santé, mette en place la Loi sur la Sécurité sociale, nationalise le commerce extérieur, impose lourdement l'accumulation privée de capital, augmente les salaires et le pouvoir d'achat de ceux qui gagnent le moins, approfondissent la Transition révolutionnaire et son plus grand acquis, encore embryonnaire, le contrôle ouvrier et populaire de la production, la planification pour le changement de modèle productif, des politiques qui doivent être insérées dans une Loi organique révolutionnaire du Travail: la deuxième loi la plus importante après la Constitution. En résumé, agir comme un Gouvernement révolutionnaire au côté du Peuple bolivarien et où chaque politique ou mesure soit conçue et pensée comme des signes envoyés aux travailleurs et aux peuples exploités qui, cette année, partiront en lutte dans le monde entier contre les nouvelles versions des plans d'austérité néo-libéraux.
Vive la Révolution bolivarienne!
Vivent les luttes des Travailleurs et des peuples du monde entier!
A bas le Capitalisme: et il ne s'effondrera pas si tu ne le renverses pas!
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