marochollandevisite.jpgEn marge du voyage de Hollande au Maroc, la France prête 150 millions d'euros pour délocaliser des services au Maroc



Article MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Le voyage de François Hollande au Maroc les 3 et 4 avril dernier s'inscrit dans le pire de la continuité avec ses prédécesseurs : défense de la dictature marocaine, signature de contrats pour le patronat français, négation des aspirations des peuples du Maroc à la liberté.



Le président français, qui défend les insurgés à Damas, a défendu à Rabat la prudence face aux « révoltes arabes », rappelant que nous « partageons les mêmes valeurs : État de droit, démocratie, pluralisme politique, respect des minorités, égalité entre hommes et femmes. ».



Cynique dans un pays où le peuple Saharaoui lutte encore pour son auto-détermination, où le « mouvement du 20 février » résiste encore à la répression d’État qui ne recule ni devant l'arbitraire, ni devant la torture, ni devant les mauvais traitements pour les prisonniers politiques.



Mais l'essentiel était ailleurs. La rhétorique des « droits de l'Homme » valable pour Gao, Damas ou Benghazi s'arrête aux portes de Doha, Dubai ou Rabat. Il s'agissait bien au contraire de s'assurer la loyauté d'un allié « stable » pour alimenter l' « instabilité » en Syrie et au Mali.



Il s'agissait surtout, accompagné de 70 patrons français, de signer de nouveaux contrats et de s'assurer de la pérennité de nos investissements au Maroc dont la France est le premier partenaire commercial, et surtout le premier investisseur mais de plus en plus concurrencé par l'Espagne.



36 des 40 premières entreprises françaises réalisent des marges conséquentes dans les télécoms, les banques (BNP, Société générale, Crédit agricole), assurances (AXA), énergie (GDF-Suez) ou encore le bâtiment (Lafarge, Vinci).



Les 20 premières sociétés marocaines à capitaux français réalisent déjà 10% du PIB du Maroc.



Un autre type de contrat a été passé sous silence, révélé pourtant dans la presse économique en décembre : un prêt de 150 millions d'euros attribué par l’État français à MEDZ, entreprise spécialisée dans la délocalisation des centres d'appel et des activités informatiques.



Parmi les sociétés qui opèrent sur le site Casanearshore de Casablanca, où sont employés 20 000 travailleurs marocains : Free, Société générale, AXA, BNP Paribas, soit les principaux investisseurs français au Maroc, ceux qui ont accompagné Hollande au début du mois.



Le discours de Jean-Marc Ayrault prononcé au Maroc en décembre dernier vantant les mérites de la « co-localisation industrielle » (sic) a achevé discréditer les rodomontades d'un Montebourg hier défendant la « re-localisation » des activités tertiaires, aujourd'hui partisan des privatisations.



Le MUNCI, l'association professionnelle des informaticiens français, s'était légitimement indigné face à la duplicité d'un gouvernement qui prétend défendre l'emploi en France et finance la délocalisation au Maroc, au moment où 36 000 informaticiens sont au chômage en France.



A travers cette affaire et le voyage de François Hollande au Maroc, toute l'hypocrisie du gouvernement : masquant mal derrière le discours de la défense de l'emploi, des droits de l'Homme et de la liberté, la défense des seuls intérêts du patronat français.

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